Entrée il y a un peu plus d'un an dans le giron de la coopérative normande Agrial (12 500 agriculteurs, 22 000 salariés et 6,1 Md€ de CA), la Brasserie Lancelot, située au Roc-Saint-André (56) a par la même occasion intégré le pôle boissons du groupe. Plus précisément, elle constitue le pôle régional des marques régionales bretonnes d’Agrial avec les Ets Guillet Frères de Guenrouët (44). Le cidre Kerisac, les bières Lancelot et les sodas comme Breizh Cola sont les marques phares de cette nouvelle composante. La direction du pôle est assurée par Laurent Guillet, le directeur de l’entreprise du même nom. En termes de poids économiques, la Brasserie Lancelot pèse 14 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 56 salariés auxquels s’ajoutent les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé par Breizh Cola qui est fabriqué à Domagné (35), au sein de l’usine Loïc Raison, également propriété d’Agrial. "Nous sommes et nous restons des structures autonomes. Aujourd’hui ce rapprochement nous permet de gagner en visibilité, de mutualiser la force commerciale sur nos débouchés et de gagner de nouveaux marchés sur notre territoire qui est celui de la Bretagne historique avec les cinq départements", rappelle Laurent Guillet.
Production boostée à la Brasserie Lancelot
L’heure est donc aux synergies mais aussi aux projets et notamment à l’augmentation des capacités de production de la Brasserie Lancelot. C’est à Marc Vaitilingom, maître brasseur expérimenté et directeur du site historique depuis 2021, qu’il incombe de mettre en œuvre cette feuille de route. Pour pimenter l’exercice, le chef des recettes des bières Lancelot doit composer avec un site restreint "à 1,3 hectare car nous sommes sur le site historique de la mine d’or (au Roc-Saint-André, NDLR). Il nous faut donc faire de l’optimisation d’espaces et d’équipements pour augmenter la production." De 55 000 hectolitres en 2020, la production est passée à 65 000 hectolitres en 2021 et la projection est de 85 000 hectolitres pour 2022. De premiers travaux d’envergure ont été menés avec une nouvelle ligne de conditionnement. Ils vont se poursuivre avec une enveloppe de 3 millions d’euros qui est engagée sur une durée de trois ans. "Nous allons augmenter nos capacités de brassage de 50 %, moderniser et optimiser l’outil de production." En effet, pas question de déménager. Le choix a été acté de rester sur ce site. "Nous allons demeurer une brasserie artisanale avec une capacité de production de 140 000 hectolitres d’ici à 2024. Pour demeurer artisanale, une brasserie peut produire jusqu’à 200 000 hectolitres."
Sortir des frontières bretonnes
En amont de cela, tous ces investissements sont guidés par une demande croissante. "Nous devons honorer les commandes de nos clients bretons qui sont grandissantes. À cela s’ajoutent beaucoup de demandes extérieures à la Bretagne que nous avons beaucoup freinées au regard de nos capacités de production. Outre la Bretagne historique, nous allons servir les marchés du Grand Ouest et Paris", dévoile Yoann Emery, responsable commercial GMS du pôle des marques régionales bretonnes. Ce développement géographique concerne l’ensemble des marques de la composante. Ces ambitions passent aussi par le renforcement des équipes et des compétences. "15 nouveaux emplois seront créés, en production sur le site de la Brasserie Lancelot mais aussi pour étoffer notre force commerciale sur le marché des CHR et de la GMS. Les recrutements ont déjà commencé", conclut Laurent Guillet.
