Derrière la jeune entreprise Filaj se cache un jeune couple : Johan Louédec et Julie Le Flour, 28 ans tous deux. Suite à des études en école de commerce, ils s’expatrient pendant presque quatre ans au Vietnam pour y travailler. C’est là qu’ils découvrent, en 2019, une alternative aux pailles en plastique. "Les pailles qu’on nous proposait étaient fabriquées en Lepironia, une plante qui pousse au Mékong, explique le Costarmoricain. On a trouvé ça super intéressant, en phase avec nos propres convictions écologiques."
L’idée leur vient alors de proposer ce produit en France, à l’heure où les pailles en plastiques sont mises au pilori. Une idée d’autant plus parlante pour eux que le père de Johan est agriculteur bio, à Locarn, en centre Bretagne. " De retour en France, en février 2020, nous nous sommes installés à proximité de son exploitation, l’avons incité à cultiver du seigle pour le transformer en pailles et nous avons créé la SAS Filaj."
Présents dans 450 magasins
L’objectif de l’entreprise est de produire la matière première en bio, de fabriquer des pailles à partir du seigle récolté et de commercialiser le produit. La première récolte a eu lieu à l’été 2020. "Pour ces débuts, nous avons fabriqué nos pailles aux ciseaux. L’année suivante, nous avons mécanisé la transformation. Nous sommes six à travailler dans l’entreprise et avons fait 60 000 € de chiffre d’affaires lors de ce premier exercice avec la production de 800 000 pailles. Notre principal client est le réseau des Biocoop. Nous sommes présents dans leurs 450 magasins." Les deux jeunes entrepreneurs vendent également en direct dans certains bars et restaurants de proximité.
Marché des distributeurs de boissons
Prochaine étape : commercialiser ces pailles auprès de distributeurs de boissons "pour avoir une plus grande force commerciale. C’est un secteur assez concurrentiel depuis l’interdiction des pailles en plastique en 2020. Mais nous proposons un produit bas carbone, bio, réutilisable et compostable. Pour pérenniser la production, nous réexploitons ce biodéchet en paillage pour les animaux. Et nous envisageons de diversifier l’activité en fabriquant des gobelets, assiettes et autres."