Bretagne
Cureety, Spayr, Oso AI : les start-up bretonnes à suivre en 2024
Bretagne # Innovation

Cureety, Spayr, Oso AI : les start-up bretonnes à suivre en 2024

S'abonner

Levées de fond, forte croissance, recrutements, investissements... Les start-up bretonnes sont en plein essor, à l'image de Spayr dans le Morbihan, Sekost dans les Côtes-d'Armor, Purecontrol en Ille-et-Vilaine ou encore Green Aerolease dans le Finistère.

Projet Canopée - Ariane Espace - Zéphyr & Borée - Nantes — Photo : Zéphyr & Borée

Spayr veut accélérer sur le créneau du salaire à la demande

La start-up morbihannaise Spayr intervient sur le créneau de l’avance sur salaire pour les salariés. Entreprise à mission dès son origine il y a deux ans, Spayr a levé 2,5 millions d’euros. Ses fondateurs, Louis Ajacques, Paul Riché et Pierre Olive, ont choisi de se tourner vers la plateforme d’investissements Blast.club. Femmes Business Angels (FBA) et des business angels spécialistes des fintechs ont complété ce tour de table. Cette levée de fonds permet à l’entreprise d’accélérer son développement commercial, de mettre en place de nouveaux outils pour les salariés… Spayr va aussi recruter une dizaine de salariés supplémentaires. Très présente dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, la distribution, le retail et la logistique, elle touche quelque 30 000 salariés. L’objectif affiché est de tripler le nombre d’utilisateurs d’ici fin 2023.

les fondateurs de Spayr — Photo : Ségolène Mahias

Zephyr & Borée surfe sur les vents porteurs de la décarbonation du transport maritime

Pionnier de la décarbonation du transport maritime, les Lorientais de Zéphyr et Borée (17 salariés ; CA NC) ont débuté la construction de cinq cargos à voile. Ces bateaux seront en partie la propriété du fonds Épopée Gestion. Ce fonds finistérien, a pour cela créé le fonds Épopée Infra Climat 1. Sur 100 millions d’euros, 40 millions sont fléchés pour ce projet vélique. En parallèle, la jeune pousse entend accélérer son développement à travers le projet Mervent 2025 qui porte sur le lancement d’une gamme de porte-conteneurs de 160 mètres de long conçus pour naviguer principalement à la voile afin de diminuer de 50 % leur empreinte carbone par rapport à des navires équivalents. Entourée d’une vingtaine de chargeurs et logisticiens prestigieux, l’entreprise devrait engager avant la fin de l’année la construction d’une première unité, suivie de 4 sisterships tous livrables avant la fin 2026.

Solid Sail Mast Factory va lancer sa production de mâts en 2025

Une nouvelle usine de 4 000 m² verra le jour sur le site du Rohu, à Lanester. Des mâts destinés au transport de marchandises à voile y seront fabriqués. Ce site industriel est porté par la co-entreprise Solid Sail Mast Factory. Elle rassemble les Chantiers de l’Atlantique et cinq entreprises locales : Multiplast, CDK Technologies, Lorima, Avel Robotics et SMM. Une trentaine de personnes – techniciens et ingénieurs essentiellement du fait de la robotisation poussée de la production – sont attendues dès janvier 2025 sur le site de Lanester, qui représente un investissement total d’environ 20 millions d’euros assuré par les entreprises actionnaires.

Anozr Way en mode fusée contre les cyberattaques

En 2023, Anozr Way table sur une croissance de +300 % de son chiffre d'affaires (non communiqué). Spécialiste de l'analyse des risques de cyberattaques, la start-up rennaise devrait finaliser une nouvelle levée de fonds avant la fin de cette année (entre 5 et 15 millions d'euros – non bouclée à l'heure où nous écrivons). Elle vise ainsi une accélération du développement commercial de ses logiciels, qui aident les entreprises et leurs collaborateurs à reprendre le contrôle de leur empreinte numérique. Récompensée du prix de la start-up FIC 2023, la société voit maintenant les demandes se bousculer à sa porte. Forte de 30 salariés pour l'instant, Anozr Way devrait également ouvrir un bureau au Québec en 2024 pour conquérir l'Amérique du Nord.

Alban Ondrejeck et Philippe Luc ont fondé la start-up de cybersécurité Anozr Way en 2019 à Rennes, pour lutter contre les arnaques en ligne — Photo : Anozr Way

Sekost veut doter les PME d'un outil de cybersécurité

Sekost, basé à Lannion (Côtes-d'Armor), a lancé en mars 2023 un logiciel de diagnostic de cybersécurité à destination des PME. Le potentiel est important pour ce produit qui s'adresse à des entreprises souvent démunies face à ces problèmes de sécurité qui ne les épargnent pas. Une levée de fonds en fin d'année 2023 et des recrutements notamment dans le domaine commercial devrait permettre à Sekost de décoller.

Léo Richer (à gauche) et Christophe Hauquiert sont les deux ingénieurs qui ont créé Sekost en novembre 2021 — Photo : DR

Les Mantas se rêvent en nettoyeurs des mers

Navigateur, Yvan Bourgnon est aussi chef d’entreprise. Au sein de sa start-up vannetaise Manta Innovation, il a monté le projet Manta, ce bateau usine qui va collecter des plastiques sur tous les océans du monde pour les valoriser. Le coût de ce bateau est de 42 millions d’euros pour une durée de vie de 40 ans. 25 millions d’euros ont déjà été levés. L’objectif est que le premier manta soit opérationnel en 2025. Outre ce bateau XXL, les Mobulas, des bateaux plus petits, viendront agrandir la flotte. Par ailleurs, Manta Innovation travaille aussi sur des kits de collecte qui pourront être adaptés sur différents types de bateaux ou équiper des plongeurs pour collecter des plastiques.

Damsia innove dans le traitement des eaux de fond de cale

Créée en 2017 à Plougastel-Daoulas, l’entreprise Damsia développe une méthode innovante pour traiter les eaux de cale mazoutées des navires grâce à un processus breveté de distillation sous vide. Après une première levée de fonds de 600 000 euros en 2019 qui lui a permis d’embaucher un salarié, de continuer à développer son prototype et de vendre ses premières unités en 2021, Jean-François Douard, son fondateur qui est notamment soutenu par Bpifrance et la Région Bretagne, a bouclé cette année un second tour de table de 330 000 euros afin d’accélérer la commercialisation de sa solution et de recruter des électrotechniciens.

Jean-François Douard a créé Damsia en 2017 à Plougastel-Daoulas — Photo : Jean-Marc Le Droff

Klaxoon entre dans une nouvelle dimension

La société rennaise Klaxoon (250 salariés, 20 M€ de CA en 2022), soutenue par le programme national French Tech 120, a levé 15 millions d'euros en 2023 et entre dans une nouvelle dimension. Avec le soutien renouvelé de ses investisseurs historiques Bpifrance, Eurazeo et Sofiouest, l'éditeur rennais d'outils numériques vise la rentabilité en cette fin d'année. Il a revu sa stratégie et son organisation (un DG a été nommé : Hervé Simonin) pour s'offrir les moyens d'un développement ambitieux. En ligne de mire, notamment : un déploiement à l'international notamment en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis pour ses solutions collaboratives pour les entreprises.

Seederal électrifie les tracteurs agricoles

Alors que l’agriculture est encore dépendante des énergies fossiles, la start-up brestoise Seederal planche sur un concept de tracteur électrique. Créée en février 2021 par Arthur Rivoal et Antoine Venet, la société a levé 1,2 million d’euros fin 2022 auprès d’Épopée Gestion, Breizh Up et du club d’investisseurs Jeriko pour développer son premier prototype et viser un lancement commercial en 2025. Incubée à l’école d’ingénieurs brestoise Ensta, la start-up est également accompagnée par l’incubateur breton Emergys, ou encore par le technopôle Brest-Iroise. Après avoir ouvert un bureau à Rennes, Seederal recrute pour atteindre une trentaine de collaborateurs d’ici 2024.

La start-up Seederal souhaite mettre au point un tracteur électrique — Photo : Seederal

Green Aerolease : 12 millions d'euros pour développer sa flotte d’avions électriques

La start-up brestoise Green Aerolease, fondée en 2021 par Charles Cabillic (W3, Épopée Gestion) et spécialisée dans la location d’avions électriques, a levé 12 millions d’euros cette année auprès de la Banque des Territoires, de trois investisseurs privés et de trois banques (CMB, CIC et BPGO). De quoi poursuivre son développement sur deux axes stratégiques : accélérer le déploiement du biplace du constructeur Pipistrel (premier avion électrique au monde à recevoir une certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne) mais aussi, dans un second temps, précommander des avions plus grands, de 6 à 19 places, qui seront prêts en 2025-2026.

Charles Cabillic, fondateur de Green Aerolease devant un Velis Electro, que la start-up loue à des aéroclubs et des écoles de pilotage — Photo : Isabelle Jaffré

Cureety prêt à décoller après le remboursement par la Sécu de sa plateforme

Cureety, qui a lancé une plateforme de suivi et de télésurveillance des patients atteints de cancer, a obtenu en juillet un avis favorable pour le remboursement de sa solution par la Sécurité sociale. Cette décision va donner un coup d'accélérateur à l'activité de la start-up costarmoricaine qui vise 40 % d'un marché évalué à 150 millions d'euros par an. Le déploiement se poursuit parallèlement à l'étranger, où la plateforme est commercialisée sous la forme d'une licence d'utilisation SaaS.

Defants, start-up proactive pour la sécurité des entreprises

La start-up rennaise Defants (18 salariés, CA 2022 : 200 000 euros), spécialisée en cybersécurité, a levé 2 millions d'euros en 2023. Un premier tour de table pour l'équipe du Rennais François Khourbiga, qui vise une série A (entre 1 et 5 M€ de montants levés) dans les deux ans à venir. "Nous voulons devenir un leader dans notre domaine", souligne le dirigeant de cette start-up née en 2021. Expert de l'investigation numérique et de la réponse aux incidents, Defants accélère son développement commercial en France et bientôt en Europe (Italie, Espagne, Allemagne…).

François Khourbiga, PDG cofondateur de Defants — Photo : Baptiste Coupin

Check&Visit a levé 12,5 millions d'euros

La start-up rennaise Check & Visit a levé 12,5 millions d'euros en série A en 2023. Une opération réalisée auprès d'AMAVI, Axeleo Capital Proptech I, EuroBIM, Realty Corporation, Breizh Up, CapHorn - Anaxago et Kima Ventures. Spécialisée dans l'état des lieux et l'inspection de biens immobiliers, la société lancée en 2018 par Thibault Le Treut et Matthieu Prestigiacomo, veut aujourd'hui accompagner ses clients professionnels dans la transition énergétique de l'habitat. Pour accélérer son développement, Check&Visit (75 collaborateurs et 350 "checkeurs" indépendants, CA : n.c.) mise sur la gestion d'actifs augmentée.

OSO-AI lève 10 millions d'euros pour son oreille augmentée

La start-up brestoise OSO AI a mis au point un dispositif permettant de détecter des bruits anormaux dans les chambres des patients comme les chutes ou les apnées du sommeil. Après un premier tour de table de 4 millions d'euros en 2020, OSO-AI a levé 10 millions d'euros supplémentaires en avril 2023 auprès de ses actionnaires historiques Innovacom, Novinvest Partners et Breizh-up, rejoints par Cemag Invest Partners. De quoi répondre à la forte demande des centres médico-sociaux en France pour son oreille augmentée pour soignants, et amorcer les premières ventes dans les pays limitrophes. La start-up brestoise vise les 3 000 dispositifs installés d’ici la fin de l’année en France.

L’équipe d’OSO-AI est en partie basée à Brest — Photo : Isabelle Jaffré

Apizee compte sur la réalité augmentée pour grandir

Apizee continue d'innover dans le domaine de la réalité augmentée. La jeune entreprise lannionnaise a présenté en juin un nouveau produit, des lunettes de réalité augmentée dans le domaine de la visio-assistance, en collaboration avec la bretillienne Artefacto. Sa commercialisation se déroulera véritablement cette année, en même temps que le lancement de nouveaux produits.

Michel L'Hostis prévoit une accélération de la croissance d'Apizee jusqu'en 2025 — Photo : Matthieu Leman

Purecontrol vise maintenant l'international

Purecontrol, créée à Rennes en 2017, affiche des ambitions internationales pour 2024. La start-up, qui veut devenir un acteur de premier plan avec ses solutions de régulation en temps réel des environnements industriels, a, pour cela, levé 7 millions d'euros en 2023. Une somme qui lui permet d'industrialiser ses process et de se structurer. Purecontrol (50 salariés) multiplie son chiffre d'affaires (non communiqué) par deux chaque année depuis 2021. Et la progression s'annonce exponentielle. Purecontrol s'adresse à des industriels ou des collectivités locales, à qui il propose un accès à une plateforme en mode SaaS, qui permet d'automatiser et de réguler les commandes d'équipements industriels, notamment grâce à de l'intelligence artificielle.

Sweetch Energy, la licorne de l'énergie bleue

Le rennais Sweetch Energy (40 salariés, CA : n.c.), né en 2015, se revendique comme la seule entreprise au monde à maîtriser la technologie permettant d'utiliser l'énergie osmotique dans les cours d'eau. Dirigée par Nicolas Heuzé, la deeptech passe à la phase industrielle. Elle développe actuellement une démonstration grandeur nature sur le Rhône, grâce à une joint-venture créée avec la Compagnie Nationale du Rhône. Sweetch Energy cherche également à ouvrir sa première usine de générateurs en Bretagne. La croissance peut s'avérer mondiale pour la start-up, puisque l'énergie osmotique n'est pas sujette aux conditions météorologiques, et produit une électricité décarbonée, 100 % naturelle, renouvelable et massivement disponible sur toute la planète de manière non intermittente.

Nicolas Heuzé, PDG de Sweetch Energy — Photo : Carole André

Bretagne # Innovation # Start-up
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise CUREETY SAS