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L'oreille augmentée d'OSO AI choisie pour une étude par l'AG2R La Mondiale  
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L'oreille augmentée d'OSO AI choisie pour une étude par l'AG2R La Mondiale
 

La start-up brestoise OSO AI a mis au point un algorithme permettant de détecter des bruits anormaux dans les chambres des patients comme les chutes ou les apnées du sommeil. Elle vient de décrocher une étude clinique à l’occasion d’un appel à projets de la mutuelle AG2R la Mondiale.

Philippe Roguedas, directeur d’exploitation (COO) a cofondé OSO AI avec Claude Berrou, chercheur, professeur à l’IMT Atlantique, Olivier Menut, ingénieur télécom, et Gilles Debunne, docteur en informatique — Photo : Isabelle Jaffré

Un an après avoir levé 4 millions d’euros auprès d’Innovacom, Novinvest Partners et Breizh Up, OSO AI (25 salariés, CA NC) continue de séduire avec son "oreille augmentée pour les soignants". La start-up brestoise créée fin 2018 vient d’être sélectionnée après un appel à projets par la mutuelle santé et prévoyance AG2R La Mondiale pour une étude clinique dans des unités protégées, dédiées notamment à des patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Soulager le travail des soignants

Un boîtier placé dans la chambre permet de recueillir les sons qui sont ensuite anonymisés puis analysés par l’intelligence artificielle développée par OSO AI. "Notre code permet de faire la différence entre des bruits normaux dans une chambre donnée et donc d’alerter l’équipe de soignants sur leur smartphone quand un bruit est anormal", explique Philippe Roguedas, commercial et cofondateur d’OSO AI avec Claude Berrou, chercheur, professeur à l’IMT Atlantique, Olivier Menut, ingénieur télécom, et Gilles Debunne, docteur en informatique.

Chutes, vomissements, apnée du sommeil, appels de détresse comptent parmi les bruits que l’application d’OSO AI peut repérer. "Dans le cadre de l’étude pour l’AG2R, il s’agira de détecter les bruits qui annoncent une crise d’angoisse comme l’ouverture et la fermeture répétitives d’un tiroir par exemple, poursuit Philippe Roguedas, Chief Operating Officer (COO) ou directeur d’exploitation d’OSO AI. On sait que plus une crise est prise en charge tôt, plus il y a de chance de calmer le patient facilement. Le but est d’alerter au plus vite l’équipe soignante pour qu’elle intervienne en amont de la crise."

Commercialisé depuis cet été seulement, le boîtier d’OSO AI, nommé ARI, équipe désormais 500 chambres en France, notamment au CHRU de Brest, mais la société travaille aussi avec la Croix Rouge ou encore la Mutualité Française. "L’algorithme a demandé plus de deux ans de travail car il a fallu apprendre à notre intelligence artificielle les bruits qui avaient de l’importance", indique le COO. Pas question de remplacer les soignants, mais bien de les aider. "La nuit, il y a souvent deux personnes pour des centaines de patients. Elles sont en hypervigilance pour entendre un potentiel problème. Ari permet de les soulager en partie. Il peut aussi alerter en cas de danger avec un simple "au secours ARI" de la part d’un soignant", ajoute-t-il.

Le choix de Brest

OSO AI poursuit donc sa commercialisation et regarde aussi vers le marché européen. "L’international est dans notre ADN. J’étais moi-même à Barcelone au moment de la création d’OSO AI. Un autre était à Grenoble. Nous avons choisi de nous installer à Brest pour la proximité avec le CHRU avec qui nous travaillons, mais aussi pour le cadre et l’appui et l’accompagnement du technopôle Brest-Iroise." Un choix durable, car l’entreprise qui recrute actuellement vient d’emménager dans 160 m² de bureaux dans l’immeuble Grand Large, loués à Brest Métropole.

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