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Seederal veut électrifier les tracteurs
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Seederal veut électrifier les tracteurs

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Alors que l’agriculture est encore dépendante des énergies fossiles, la start-up brestoise Seederal planche sur le premier tracteur électrique et renforce son équipe avec des recrutements et une ouverture d’un bureau à Rennes. Un premier prototype est attendu pour cet été.

La start-up Seederal souhaite mettre au point un tracteur électrique — Photo : Seederal

Pour la start-up finistérienne Seederal, l’année 2023 doit être celle du premier prototype de son tracteur électrique. Créé en février 2021 par Arthur Rivoal et Antoine Venet, la société a levé 1,2 million d’euros en décembre 2022 auprès d’Épopée Gestion, Breizh Up et le club d’investisseurs Jeriko. "Nous entrons dans une phase de montage et de mise au point pour pouvoir le tester dans les champs dès cet été", explique Arthur Rivoal.

Optimiser le rendement

L’objectif est de réaliser les premières ventes en 2025. "D’ici le début de la production, il y a plusieurs étapes à concrétiser. Nous avons une promesse à moyen terme mais pour la tenir, il faut valider chacune des étapes. Il n’est pas question de fournir aux agriculteurs un tracteur qui ne soit pas fiable", insiste le dirigeant.

Ce serait l’aboutissement d’un long processus de réflexion pour l’ancien étudiant en mathématiques appliquées de l’école Centrale. Sensible aux enjeux des transitions énergétiques, Arthur Rivoal cherche commet œuvrer. Il s’intéresse notamment à l’amont des filières agroalimentaires qui est "assez mal loti : il est essentiel mais on l’accuse de tous les maux". Après avoir envisagé de devenir agriculteur, il trouve finalement un problème à résoudre : "il n’existe actuellement pas de tracteur professionnel électrique". Le mathématicien décide donc de se pencher sur les freins qui empêchent le développement d’un tel outil.

Arthur Rivoal a cofondé Seederal en févier 2021 — Photo : DR

"Le défi concerne principalement l’autonomie d’un tel tracteur. Nous avons fait une analyse des usages et estimé qu’il fallait l’équivalent d’un tracteur d’une capacité de 200 litres de gasoil, soit environ 2 MWh. C’est impossible d’équiper un tracteur avec une telle batterie. Il faut donc optimiser le rendement du tracteur pour obtenir une capacité de batterie acceptable", détaille le cofondateur. Pour la production de ce prototype, l’entreprise a noué un partenariat avec un machiniste - dont le nom reste secret- dans l’Est de la France.

Un bureau à Rennes

L’enjeu de décarbonation de l’agriculture est de taille. Malgré la hausse des prix des énergies fossiles, l’industrie du machinisme agricole, contrairement à d’autres secteurs comme l’aviation, n’a pas réellement entamé sa transition. Seederal travaille donc avec des agriculteurs pour analyser leurs usages et répondre au mieux à leurs besoins. "Pour cela, il faut innover et rendre pérennes les tracteurs, sans énergies fossiles", poursuit Arthur Rivoal.

Basée à L’Hôpital-Camfrout, incubée à l’école d’ingénieurs brestoise Ensta, la start-up est également accompagnée par l’incubateur breton Emergys, le technopôle Brest-Iroise ou encore par Hectar, l’établissement d’enseignement supérieur tourné vers l’entrepreneuriat et la transition agricole. D’une petite dizaine de salariés aujourd’hui, l’entreprise devrait passer à une trentaine fin 2023 ou début 2024 et va aller chercher des talents au-delà du Finistère. "Nous avons ouvert un second bureau à Rennes pour compléter l’équipe", indique Arthur Rivoal.

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