Cureety (chiffre d’affaires 2021 de 600 000 euros et 31 salariés) vient de lever cinq millions d’euros sous la forme, pour moitié, d’obligations convertibles en action, différant la dilution du capital, et pour moitié de dette auprès de partenaires bancaires et de BPI France.
Cet argent servira à consolider la position de leader en France dans le domaine du cancer de la plateforme développée par l’entreprise dont le siège se situe à Dinan. "C’est une plateforme web et applicative de suivi du traitement", explique Nicolas Bégin, directeur des opérations de la start-up née en 2018. "Le patient peut échanger des messages et des documents avec l’équipe médicale qui peut suivre au plus près son état de santé, adapter les soins et intervenir avant une éventuelle hospitalisation d’urgence." La solution propose également une éducation thérapeutique pour la personne malade, qui lui permet de comprendre les symptômes, les effets indésirables des traitements, ainsi que des soins de support, comme l’hypnose digitale ou des exercices physiques. "C’est un outil personnalisé au service de l’amélioration de la prise en charge des patients, qui permet d’améliorer la qualité de vie et la survie, comme la littérature scientifique le prouve. Mais ceux qui permettent de sauver des vies restent les médecins et les médicaments", souligne celui qui co-dirige la jeune société avec les deux fondateurs, François-Guirec Champoiseau, président, et Hugo Breitwiller, directeur produit. 5 000 patients, suivis dans une quarantaine d’établissements de santé en France et en Espagne prescripteurs, utilisent la plateforme.
Remboursement de la Sécurité sociale attendu
La levée de fonds permettra également de financer, à hauteur de 1,5 million d’euros, des études cliniques liées au cancer, dont Cureety est à l’origine ou qu’elle accompagne. "Nous proposons aux CHU, notamment celui de Rennes, partenaire historique, de participer, ce qui permet également d’accélérer le déploiement de notre plateforme, d’accroître sa légitimité en évaluant ses bénéfices médicaux et économiques, et de renforcer notre position vis-à-vis de la Haute autorité de santé", énumère Nicolas Bégin. Un aspect essentiel puisque le modèle économique de Cureety repose sur le financement de la plateforme par la Sécurité sociale. Un premier pas dans ce sens a été fait puisque la télésurveillance sera incluse à partir du 1er juillet 2022 dans les pratiques pouvant être remboursées. "Nous devrons déposer une demande spécifique, ce qui prendra un peu plus de temps. Nous espérons une réponse au 1er janvier 2023." En attendant, la plateforme étant mise à disposition gratuitement des centres de santé et des malades, le chiffre d’affaires de l’entreprise costarmoricaine est réalisé grâce à des partenariats avec des laboratoires, notamment Astrazeneca.
Ouverture en Italie
Après avoir déjà levé 6,2 millions d’euros en tout (une précédente levée de fonds avait eu lieu en 2020), Cureety a pour objectif d’en réaliser une nouvelle "d’au moins dix millions d’euros" avant la fin de l’année. Pour "aller plus vite" dans le renforcement de sa position en France et son déploiement à l’étranger. Présente en Espagne, à Barcelone, la start-up bretonne va ouvrir un bureau de deux responsables de partenariat en Italie avant la fin du premier semestre. Dans ces pays, la rémunération s’opère en mode licence ou saas (utilisation comme un service en ligne). Une vingtaine de recrutements au total sont prévus dans les 18 prochains mois. Des développeurs et des data scientists sont également recherchés. L’équipe technique d’une dizaine de personnes est quant à elle basée en Algérie.
