Fondée en 1973, l’usine BIC de Longueil-Sainte-Marie, dans l’Oise, a résisté au fil du temps à la concurrence asiatique et aux vagues de délocalisations. Pour ses 50 ans, le site se dote de deux nouvelles lignes de production de rasoirs, un produit sur lequel l’industriel "gagne des parts de marché chaque mois, depuis un an et demi", se réjouit Henri Nicolau, directeur général France et Benelux. L’usine, qui s’étend sur 20 000 m², porte également des projets destinés à garantir sa compétitivité, sans renoncer au made in France. Elle compte parmi les quatre sites de production de BIC Rasoirs dans le monde, les trois autres étant situés en Grèce, au Brésil et au Mexique. L’industriel BIC, basé à Clichy (Île-de-France) et fondé par Marcel Bich en 1953, reste détenu de manière majoritaire par cette famille. Il fabrique des articles de papeterie, des briquets et des rasoirs, dans ses 24 usines dans le monde, 6 étant situées dans les Hauts-de-France. Bic a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 2,23 milliards d’euros.
Une capacité de production accrue
Depuis 2000, cette usine de Longueil-Sainte-Marie est spécialisée dans la fabrication de rasoirs BIC, après avoir un temps produit des composants destinés aux stylos et briquets. Chaque jour, elle réalise près de 2,8 millions de rasoirs, avec quelque 200 collaborateurs. 90 % de sa production est exportée, en direction de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique, le reste étant destiné au marché français. Cette usine produit ses propres lames de rasoirs, à partir de bobines d’acier, "un savoir-faire rare", commente Sophie Legrand, directrice de l’usine. 7 à 8 millions de lames sortent au quotidien de ses murs, une partie étant expédiée vers d’autres usines.
L’industriel continue de miser sur ce site, qui fait l’objet "de 4 millions d’euros d’investissements entre 2022 et 2024", souligne Sophie Legrand. Ce qui comprend l’installation, cette année, de deux nouvelles lignes de production de rasoirs deux lames. La première ligne est fonctionnelle depuis juillet et la deuxième est prévue d’ici la fin de l’année. Ce nouvel outil entraîne une hausse de la capacité de production de l’usine de 9 % par jour.
La compétitivité en ligne de mire
"Pour rester compétitifs, tout en maintenant nos prix attractifs, nous faisons évoluer nos process en permanence", explique Sophie Legrand. Des process que l’usine maîtrise de A à Z, puisque la production est à 100 % intégrée, sans sous-traitance. L’industriel produit d’ailleurs lui-même ses propres machines de fabrication, assurant aussi la maintenance et les réparations. Cette particularité lui permet de faire évoluer ses machines, en y intégrant de nouvelles technologies, pour en améliorer la productivité. "C’est parce que les nouvelles machines produisent davantage que nous avons pu récupérer de l’espace pour accueillir d’autres lignes".
L’usine de Longueil-Sainte-Marie mise également sur l’automatisation et le développement durable. Cette année, elle s’est dotée d’un robot pour le montage des cartons et de deux véhicules autonomes pour les transporter. Elle consomme de l’électricité verte à 100 %, utilise 80 % d’acier recyclé pour ses lames de rasoirs et intégrera, dès 2025, 30 % de plastique recyclé dans sa production, issu de l’intérieur de réfrigérateurs usagés, puis 50 % en 2030.
