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Admir prêt pour la phase clinique de son instrument d’analyse rapide des cancers
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Admir prêt pour la phase clinique de son instrument d’analyse rapide des cancers

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La start-up Admir propose un instrument et un software dédiés à l’analyse rapide des bio-échantillons pour la santé. Un dispositif dont la phase préclinique arrivera à son terme en fin d’année 2024. Si l’entrée en production n’est pas prévue avant au mieux 2027, cette innovation s’avère prometteuse notamment pour la détection des cancers.

Les trois fondateurs d’Admir avec, de gauche à droite, Laurent Duraffourg, Mathieu Dupoy et Philippe Andreucci — Photo : Admir

Insolite est le lancement d’Admir, une toute jeune pousse essaimée du CEA-Leti à Grenoble. Fondée par Mathieu Dupoy, Philippe Andreucci et Laurent Duraffourg, tous trois chercheurs au CEA-Leti, la start-up s’est effectivement lancée en septembre 2022 en disposant déjà du prototype d’un système innovant d’imagerie spectroscopique infrarouge ultra-rapide. "Cette technologie est le fruit d’un long processus de recherche et d’une quinzaine d’années d’accumulation de savoir-faire", indique Laurent Duraffourg, ancien directeur du prestigieux laboratoire d’optique et photonique du CEA-Leti Grenoble.

Grâce à ce dispositif complet (instrument et software), Admir accélère et améliore le flux de bioanalyses en le rendant cent fois plus rapide et plus fiable. "Cela représente un véritable progrès pour les patients, les médecins et les laboratoires d’analyses", poursuit Laurent Duraffourg. Le principal domaine d’application concerne l’oncologie et les biopsies associées, qui représentent un marché mondial de 3 à 5 milliards d’euros.

Des levées de fonds pour les phases de préproduction

Dès avril 2023, Admir procédait à une première levée de fonds pour un montant de 650 000 euros. Divers apports complémentaires, ainsi que des bourses et subventions permettront d’atteindre un total de plus de deux millions d’euros avant la fin de l’année. Aujourd’hui, Admir poursuit sa recherche de financement avec, dans le viseur, trois programmes européens dont les montants respectifs oscilleront probablement entre 250 000 euros et un million d’euros. "Notre stratégie est assez classique dans le secteur médical. Les fonds actuels permettent de financer la phase préclinique qui s’étendra jusqu’à fin 2024", ajoute Laurent Duraffourg qui codirige une équipe de quatre personnes dans les locaux d’Admir, à Moirans. La start-up entrera alors dans la phase clinique (fin 2024-fin 2026) qui nécessitera davantage de fonds. "Nous chercherons environ 4 millions d’euros car les essais cliniques sont très onéreux", complète Laurent Duraffourg.

Une entrée en production à l’horizon 2027

Puisque le secteur médical exige de nombreuses validations avant la mise sur le marché d’un nouveau produit, Admir ne peut espérer une entrée en phase de production qu’à l’horizon 2027 – au mieux. "Les équipements pourront commencer à être vendus fin 2025 sans être marqués CE, c’est-à-dire exclusivement à des fins de recherche, mais cela permettra à notre chiffre d’affaires de monter à quelques millions d’euros annuels, ce qui sera une vraie satisfaction", précise Laurent Duraffourg.

Une fois le marquage CE obtenu et donc le statut d’instrument d’analyse médical acquis, Admir aura besoin d’une troisième levée de fonds afin de lancer la phase de production. Les perspectives devraient être, vers 2030, de quelques centaines d’appareils vendues chaque année aux laboratoires d’analyses du monde entier.

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