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Babymoov mise sur le rachat et le reconditionnement de matériel pour bébé
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Babymoov mise sur le rachat et le reconditionnement de matériel pour bébé

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Depuis novembre, le clermontois Babymoov, spécialisé dans les produits de puériculture, propose à ses clients de racheter leur baby phone, chauffe-biberon et autre robot mixeur… afin de les reconditionner. L’entreprise les revend ensuite à des tarifs avantageux. Une démarche qui a poussé la marque à revoir son modèle économique et entrepreneurial.

Babymoov fixe le prix de rachat en fonction de l’état du produit. Cela peut monter jusqu’à 50 euros pour un robot, qui coûte 150 euros neuf — Photo : Babymoov

C’est une récompense qui vient couronner une démarche amorcée il y a trois ans. Le groupe clermontois Babymoov, fondé en 1997, a remporté fin janvier le prix DCF Awards pour la catégorie ETI, trophée de la performance commerciale attribué par le mouvement des Dirigeants Commerciaux de France. Le jury a été séduit par la stratégie de la marque, qui s’est lancée en 2020 dans le reconditionnement de ses produits de puériculture.

Donner une seconde vie aux produits

Engagée dans l’économie circulaire, l’entreprise (140 salariés ; 60 M€ de CA en 2023) recyclait les produits défectueux récupérés auprès de ses revendeurs. Mais depuis novembre, elle va plus loin. Elle rachète à ses clients les baby phones, chauffe-biberons, robots mixeur ou autres humidificateurs, dont ils n’ont plus besoin.

"La durée d’utilisation de nos produits est courte car les bébés grandissent vite. Nos clients essayaient de revendre leurs appareils sur des sites, sans garantie de trouver preneur, ou ils les gardaient dans leurs placards. Nous leur offrons une solution et cela permet de donner une seconde vie à ces objets", détaille Pierre Magro, le président du groupe.

Le programme propose un diagnostic rapide via un questionnaire en ligne. Babymoov fixe le prix de rachat en fonction de l’état du produit. Cela peut monter jusqu’à 50 euros pour un robot (qui coûte 150 euros neuf). "L’objet peut même être abîmé ou cassé. Nous pouvons ainsi récupérer des pièces détachées", explique le dirigeant. Le produit est ensuite reconditionné dans l’atelier de Babymoov à Clermont-Ferrand. Il est démonté, réparé puis certifié avant d’être mis en vente sur le site internet de la marque. En moyenne, ces produits sont commercialisés 30 % moins chers que les neufs et sont garantis pendant un an.

Revoir la conception des produits

L’entreprise a bien compris l’engouement autour des produits de seconde main, que ce soit pour des raisons économiques ou écologiques. "Nous touchons ainsi une nouvelle cible. Et c’est d’autant plus important que notre portefeuille diminue avec la baisse de la natalité. Ce marché de la seconde main est gigantesque, peu de marques de puériculture sont présentes sur ce segment. Nous n’avons pas assez de produits pour répondre à la demande", analyse Pierre Magro.

Pour l’entreprise, très engagée dans cette démarche de durabilité, il a fallu opérer une mutation de son modèle économique et revoir la conception de ses produits. "Auparavant, nos cartes mères étaient soudées et inaccessibles, nous ne pouvions rien faire. Nous concevons aujourd’hui nos produits de façon à pouvoir les réparer plus facilement. Cela demande une vraie intelligence car il faut aussi garder des produits beaux et design", souligne l’entrepreneur qui mise aussi sur l’innovation pour répondre aux aspirations des nouvelles générations.

Grâce au reconditionnement et au travail réalisé autour de l’écoconception (produits moins énergivores, matériaux plus durables…), Babymoov prévoit de réduire de 20 % l’impact environnemental de ses produits d’ici à 2026.

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