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Nice Bonbon s’offre une seconde jeunesse
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Nice Bonbon s’offre une seconde jeunesse

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A Contes, dans la vallée industrielle du Paillon, près de Nice, Nice Bonbon fabrique de la confiserie de poche depuis plus de 70 ans. Malgré une très faible notoriété, l’entreprise familiale vend ses petites boîtes de pastilles dans une trentaine de pays dans le monde et se prépare à une nouvelle étape de sa vie, plus moderne en valorisant ses atouts : le naturel et le « made in Côte d’Azur », plus que jamais dans l’air du temps.

Dans les ateliers de Nice Bonbon à Contes se prépare la sucette au caramel élaborée spécialement pour célébrer les 75 ans du Petit Prince — Photo : O. Oreggia

Depuis 1947, Nice Bonbon est spécialisé dans la confiserie de poche. Entre artisanat et industrie, la petite entreprise de 9 salariés fabrique des pastilles à la menthe, à l’anis ou aux fruits, avec ou sans sucre, des boîtes de cachous, des sucettes, des bâtons de réglisse… Deux à trois millions de petites boîtes, conditionnement lui-même fabriqué dans l’usine de 2 400 m2, sont vendues chaque année en pharmacie, dans les tabacs, les stations-service, les supérettes, les marchands de journaux. Loin de certaines périodes bien plus fastes, où il s’en écoulait jusqu’à 12 millions.

Arômes naturels et locaux

Dans ce secteur de niche, la PME implantée à Contes, près de Nice, ne cherche évidemment en rien à rivaliser avec les multinationales bien connues de l’univers du bonbon. Mais elle a tout de même une certaine longueur d’avance : alors que les plus grandes marques investissent des fortunes pour ôter de leurs recettes dioxyde de titane, graisses animales ou colorants de synthèse, les petits bonbons azuréens n’ont rien de tout cela. « Nous n’avons jamais utilisé d’arômes artificiels, pas plus que d’huile de palme », explique Natasha Frost-Savio, actionnaire de la société familiale et fille de Jean-François Torassa qui depuis une quarantaine d'années fait tourner cette maison héritée et créée par son père. « Nos ingrédients sont simples. Nos arômes et nos colorants sont naturels, élaborés par l’entreprise azuréenne Mul. Nous avons tout : le naturel, le local, l’artisanal, la qualité, le savoir-faire, l’authenticité, l’ancienneté. Nos valeurs restent les mêmes, nous ne surfons pas sur la mode du jour, mais il nous faut le faire savoir. » Et c’est précisément la mission à laquelle s’attache Natasha Frost-Savio depuis plusieurs mois : remettre l’entreprise de son père au goût du jour. « Cette entreprise est comme une femme mûre abandonnée mais qui a encore du potentiel. »

9 personnes travaillent au sein de Nice Bonbon — Photo : O. Oreggia

Sa liste de projets est bien nourrie : rafraîchir les bureaux, ouvrir une boutique au pied de l’usine ou encore opérer une sélection parmi les 50 existantes pour se focaliser sur certaines gammes. Mais l’urgence était d’abord de refondre le site internet qui, comme le logo, devait à tout prix être modernisé. Un coup de jeune qui passe aussi par l’ouverture d’un compte Instagram.

30 % de l’activité à l’étranger

Autre nouveauté de taille, la création d’une gamme conçue pour célébrer les 75 ans du Petit Prince. L’emballage reprend le visage éternel du héros de Saint-Exupéry. Les sucettes élaborées spécialement sont à base de lait écrémé et de beurre, qui lui aussi viendra d’une crémerie locale. De quoi séduire dans le monde entier. À ce jour, les douceurs de Nice Bonbons sont vendues dans 30 pays, des États-Unis à la Russie, du Panama à la Corée. « Nous réalisons 30 % de notre activité à l’international, mon objectif est d’arriver à 50 % au moins en 2021. Il y a des marchés à prendre, il faut que les gens nous connaissent. Le marché américain, avec les bons outils, pourra être maximisé, avec un site internet en anglais. Le marché asiatique aussi. Nous avons aussi pas mal de demandes du Moyen-Orient. » En 2019, le chiffre d’affaires de Nice Bonbon était de 900 000 euros, réalisé sans l’appui de commerciaux, sans plan marketing ou communication. Mais les temps ont désormais changé.

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