Les Hauts-de-France, région pilote sur le biométhane pour GRDF
# Production et distribution d'énergie

Les Hauts-de-France, région pilote sur le biométhane pour GRDF

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Le principal opérateur du réseau de distribution de gaz naturel en France, GRDF, mise sur la montée en puissance du biométhane injecté. Un domaine dans lequel les Hauts-de-France font office de laboratoire.

— Photo : Studiovdm - GRDF

100 % de biométhane sur le réseau GRDF en 2050, c'est le pari de l'opérateur (3,6 Md de CA, 11 500 collaborateurs), qui, devant l'engouement autour de la bio méthanisation, a revu ses objectifs à la hausse. Dans cette course à l'or vert, la région joue un rôle de laboratoire pour le gazier, depuis l'inauguration, en 2011 à Sequedin, de son premier bio méthaniseur fonctionnant à partir de déchets. Depuis, GRDF assure recevoir, dans la région « une demande d'étude par jour » pour une unité de méthanisation. Avec 33 sites opérationnels sur son territoire, et 84 projets en cours d'instruction, les Hauts-de-France, portée par Rev 3, galopent en tête des régions françaises sur ce sujet, et comptent bien s'imposer comme le leader européen du biogaz.

Configuration parfaite en région

Un développement fortement encouragé par GRDF, impliqué dans la démarche « Troisième Révolution industrielle» depuis de début, et pour qui les Hauts-de-France constituent le terrain d'expérimentation idéal, à la fois fortement urbanisé, et très agricole. La configuration parfaite, réunissant sur le même périmètre les consommateurs de biogaz, et les fournisseurs de déchets ménagers et agricoles utilisés pour sa production.

«Pour GRDF, passer au biométhane signifie un changement total de l'organisation de la distribution », analyse Didier Cousin, le directeur territorial régional de GRDF. « On passe d'un modèle où le gaz est importé, stocké en quelques points du territoire puis transporté vers le consommateur, en zone urbaine, à un autre, beaucoup plus diffus, où le gaz est produit et consommé localement. C'est un modèle d'économie circulaire vers lequel on s'achemine, bien plus bénéfique pour le territoire puisqu'il crée de la valeur et des emplois localement, en plus de permettre le maintien d'une activité agricole. Mais cela va nous demander de revoir nos schémas de distribution, et donc d'investir, à des échelles difficiles à évaluer pour le moment ».

À la pointe sur le bioGNV

Avec 45 unités en service déjà prévues pour 2020, soit au-delà des objectifs, la région s'arme sur le gaz de ville, mais aussi, sur le bioGNV, le biogaz naturel véhicule. Un carburant dérivé du gaz ou du biogaz, qui rejette 80% de moins de CO2 et rend les véhicules deux fois moins bruyants que le diesel, et n'émet quasiment aucune particule fine.

« Sur le GNV, Lille était pionnière il y a dix ans, et dans la région, plus de 400 bus roulent au GNV, ainsi que 40 bennes à ordure, et 180 poids lourds. C'est une tendance de fond, le nombre de véhicule en circulation augmente régulièrement, même si en France, contrairement à la Belgique, le GNV et le bioGNV ne concernent que les véhicules utilitaires, et très peu les voitures particulières, » détaille Didier Cousin, le directeur territorial régional de GRDF, lors d'un point presse. « Néanmoins, GRDF accompagne ce mouvement, et nous réfléchissons aux emplacements les plus stratégiques pour installer des stations de ravitaillement en gaz pour les véhicules, qui pour le moment ont une autonomie d'environ 500 km. »

Expérimentation du projet Grhyd

Enfin, les Hauts-de-France accueillent, à Dunkerque, le démonstrateur Grhyd, qui vise à étudier la possibilité d'injecter de l'hydrogène dans les réseaux de gaz naturel. Un procédé déjà mis en œuvre en Allemagne et en Italie, mais auquel la France n'a pas encore recours, et qui consiste à produire de l'hydrogène par électrolyse, en utilisant les surplus d'énergie verte, produits par les éoliennes, par exemple. Mélangé à du CO2, cet hydrogène peut être en principe injecté dans le réseau de gaz naturel ou de GNV, dans certaines proportions, sans en affecter les propriétés. L’expérimentation doit se poursuivre jusqu'en 2020.

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