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Enosis industrialise ses procédés de méthanation biologique
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Enosis industrialise ses procédés de méthanation biologique

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Après plusieurs années de R & D, la société toulousaine Enosis franchit de nouvelles étapes vers l’industrialisation de ses solutions de méthanation biologique. Au programme : la construction d’un premier démonstrateur industriel, la signature d’accords commerciaux et une croissance des effectifs.

Le premier pilote semi-industriel de traitement du biogaz et du CO2 implanté sur le site de la SCLE à Toulouse a permis de valider la faisabilité du process — Photo : Enosis

"Nous développons des solutions technologiques qui contribuent à verdir le réseau gazier", résume Vincent Guerré, président et co-fondateur d’Enosis. La société toulousaine, créée en 2014, est en pleine accélération. Confortée par une levée de fonds de 3 millions d’euros concrétisée en fin d’année dernière auprès d’Industrya, d’UI Investissement et de la Banque des Territoires, elle s’apprête à franchir de nouveaux jalons vers l’industrialisation d’équipements destinés au recyclage du CO2.

Un pilote semi-industriel à Bélesta-en-Lauragais

L’ambition d’Enosis est de se positionner comme un acteur majeur sur le marché européen avec des solutions capables de venir booster la production de biométhane contenu dans le biogaz issu de procédés classiques de méthanisation. "L’objectif est d’obtenir de meilleurs rendements de production de biométhane, sans mobiliser davantage de biomasse et en recyclant le CO2 jusqu’à présent relâché dans l’atmosphère", insiste le chef d’entreprise. L’enjeu est de taille : le plan RepowerEU vise à multiplier par dix la production de biométhane en Europe d’ici 2030. Après plusieurs années de R & D, les premiers résultats sont au rendez-vous.

Enosis a réussi à mettre au point, sur la base d’une biotechnologie brevetée avec Toulouse Biotechnology Institute (TBI), un procédé de méthanation biologique qui combinent de la gestion de micro-organismes et du génie des procédés. "L’implantation en 2020 d’un premier pilote sur le site toulousain de la SCLE a démontré la faisabilité de notre voie technologique", rappelle Vincent Guerré. Une seconde étape a été engagée début 2023 avec l’installation d’un pilote semi-industriel sur la plateforme Solidia Biogaz inaugurée en mars dernier à Bélesta-en-Lauragais, sur le site de Cler Verts. La capacité de production se monte à 5 Nm3/h (normo mètre cube par heure) de biogaz enrichi : elle doit permettre de valider les performances du procédé en environnement réel (à partir du biogaz brut fourni par Cler Verts). L’opération est conduite dans le cadre du projet collaboratif DéMétha, qui associe Enosis, TBI, l’opérateur d’infrastructures gazières Teréga et le syndicat mixte tarnais de traitement des déchets Trifyl.

Un premier démonstrateur industriel annoncé pour 2024

"Nous sommes déjà mobilisés sur l’étape suivante, avec en ligne de mire la mise en service d’ici l’été 2024 d’un premier démonstrateur industriel d’une capacité de 50 à 100 Nm3/h", confie Vincent Guerré. Une implantation sur le site de la nouvelle unité de méthanisation de Trifyl, à Labessière-Candeil, est en réflexion, mais d’autres implantations sont aussi à l’étude en France et en Europe. Un accord de partenariat a été signé avec le groupe belge John Cockerill, spécialisé dans l’énergie et l’environnement, pour accompagner le déploiement commercial et industriel d’Enosis en France, mais aussi en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et au Canada. La société muscle aussi ses équipes. Les effectifs devraient être portés de sept à 15 salariés d’ici fin 2024. La création d’une trentaine d’emplois supplémentaires est prévue dans un délai de quatre à cinq ans.

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