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La laiterie-fromagerie Gaborit s'engage au-delà des exigences du bio
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La laiterie-fromagerie Gaborit s'engage au-delà des exigences du bio

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Connue pour ses fromages et desserts, Maison Gaborit affiche le label bio mais aussi la certification Bio Cohérence, plus exigeante encore. De quoi couper l’herbe sous le pied de ceux qui pointent les limites du bio. En plein essor, la PME de Maulévrier de 45 salariés étend aujourd’hui son atelier.

La deuxième génération à la tête de l’entreprise familiale. Hélène Guerry-Gaborit (à gauche), sa sœur Marie Grignou-Gaborit et son frère Pierre-Yves Gaborit — Photo : Maison Gaborit

Créateur de la ferme et de la laiterie fromagerie du même nom à Maulévrier, Bernard Gaborit s’est lancé dans l’agriculture biologique dès 1979. Aujourd’hui pilotée par ses enfants, Maison Gaborit reste en pointe dans ce domaine en affichant, en plus du label bio, la certification Bio Cohérence, plus exigeante encore.

Fidélité à l’ancien label AB

Ce choix s’est imposé en 2009. "Le label AB a alors disparu. L’étiquette a été conservée car c’était la seule connue du grand public, mais il s’agit désormais du cahier des charges du bio européen, représenté par l’Eurofeuille. Or ce denier a nivelé certaines exigences vers le bas", raconte Hélène Guerry-Gaborit, qui copilote avec son frère et sa sœur la ferme (4 personnes) et la laiterie (45 salariés). Un exemple ? Pour obtenir le précieux sésame, plus besoin d’exploiter une ferme 100 % bio. "Pouvoir faire du bio d’un côté et utiliser des pesticides et des engrais chimiques de l’autre… Il y a quelque chose de perturbant là-dedans", poursuit Hélène Guerry-Gaborit.

S’approvisionner en France

Lancé par une association regroupant entre autres des producteurs et magasins, Bio Cohérence reprend pour l’essentiel les exigences de l’ancien label AB (comme la ferme 100 % bio) et y ajoute une foule de critères. La transformation doit avoir lieu en France avec des ingrédients français (quelques exceptions sont possibles), pas de cultures à contre saison, interdiction d’une liste allongée d’additifs, taille des élevages limitée…

Ainsi, dans l’atelier de Maulévrier, le lait de vache provient de la ferme ou de producteurs locaux, le lait de chèvre est aussi entièrement français. Rares sont les produits importés (chocolat, vanille, quelques fruits rouges…).

Démarche de progrès

Maison Gaborit place même la barre encore plus haut. Quasi 100 % de l’alimentation de ses bovins est issue de sa ferme (Bio Cohérence fixe un minimum de 80 %), grâce à ses prairies à fleurs, ses foins et mélanges de céréales récoltées sur place, une alimentation "riche en oméga 3 et 6". L’exploitation s’interdit même tout recours à l’ensilage d’herbe ou de maïs pour nourrir ses bêtes. "L’ensilage peut réduire la fertilité, indique Hélène Guerry-Gaborit. Ici à la ferme, une vache met au monde jusqu’à 11 veaux dans sa vie, contre en moyenne 1,3 en agriculture conventionnelle".

Outre la démarche bio, la PME mise sur une transformation "douce et traditionnelle" pour réaliser ses laits, fromages et desserts (yaourt, crèmes desserts, œufs aux laits, flans…) de la marque Bernard Gaborit. Via notamment une pasteurisation douce au bain-marie. "On cherche à dénaturer le moins possible notre matière première", résume Hélène Guerry-Gaborit.

4 000 m² d'extension pour répondre à la demande

De quoi couper l’herbe sous le pied aux critiques qui pointent les limites du label bio (notamment son bilan carbone).

Et la recette de Maison Gaborit fonctionne. Pour preuve, la PME des Mauges agrandit actuellement sa laiterie fromagerie de 4 000 à 8 000 m² à Maulévrier. Le chantier s’achèvera fin septembre. De quoi améliorer les conditions de travail de ses équipes et répondre à la demande de sa clientèle de magasins bio (Biocoop, La Vie Claire, Naturalia, indépendants…). Une autre demande devait aussi s’accroître avec l’application de la loi EGalim au 1er janvier 2022. Les cantines scolaires devront alors servir au minimum 50 % de produits sous signes de qualité, dont au moins 20 % de bio. Le marché de l’alimentation biologique poursuit son essor. En France, il a encore doublé de 6,4 à environ 12 milliards entre 2015 et 2019.

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