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Atos investit 60 millions d'euros dans une usine du futur à Angers 
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Atos investit 60 millions d'euros dans une usine du futur à Angers 

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Le géant informatique français Atos, déjà présent à Angers avec son centre mondial d'essais de supercalculateurs, a officialisé la construction à l'horizon 2026 d'une usine du futur dédiée à la production d'ordinateurs et de supercalculateurs. Le projet représente un investissement de 60 millions.

Atos, qui emploie 250 personnes à Angers, va se doter d’une usine du futur et recruter une centaine de nouveaux collaborateurs — Photo : Atos

"Depuis l’arrivée en 1990 de Scania, Angers n’avait pas connu un tel investissement industriel", s’est réjoui Christophe Béchu, maire d’Angers et président d’Angers Loire Métropole, lors de la présentation du projet du géant français de l'informatique Atos. Avec sa future usine qui devrait être achevée en 2026, Atos (11,2 Md€ de chiffre d'affaires, 107 000 salariés) va renforcer la position du territoire dans un secteur d’activité autrefois florissant en terre angevine.

Réinventer le site industriel d'Atos Angers

C’est d’ailleurs sur le site même de l’ancienne usine Bull, ouverte au début des années soixante et où Atos est installé depuis 2014 suite au rachat du groupe américain, que le géant français de l’informatique va implanter son futur outil industriel, pour un investissement de 60 millions d’euros. "Nous allons réinventer notre site industriel, explique Vincent Sarracanie, directeur du site angevin d’Atos. Nous y produisons déjà des supercalculateurs (40 à 45 % de l'activité du groupe, NDLR) et nous sommes leaders européens dans ce domaine, comme nous le sommes aussi en matière de cloud et de cybersécurité. L’objectif est qu’Angers soit notre usine de référence en Europe et que tous nos supercalculateurs soient conçus et produits ici."

En 2019, Atos a déjà inauguré sur son site angevin son centre mondial d’essais et de tests pour ses supercalculateurs, des ordinateurs géants dotés d’une très grande puissance de calcul. "Ces produits sont destinés aux domaines où il a des besoins de simulation, précise Vincent Sarracanie, tels que le médical, le vivant, le pétrolier, l’automobile, la météo. Nous travaillons ainsi pour des clients d’envergure internationale."

Une surface de production de 12 000 mètres carrés

Le site d’Angers va donc se renforcer avec cette usine du futur. "Elle va nous permettre de multiplier au minimum par deux nos capacités de production et d’augmenter notre productivité de 30 %, ajoute Vincent Sarracanie. Notre projet s’articule autour de trois volets : l’innovation, la création d’emploi et la décarbonation." Sur une surface foncière qui va passer de 4 hectares actuellement à 8 hectares, l’usine angevine, qui aura une surface de production de 12 000 mètres carrés contre 7 800 mètres carrés aujourd’hui, deviendra le centre d’innovation européen d’Atos.

Le groupe entend y créer une centaine d’emplois, qui viendront s’ajouter aux 250 collaborateurs travaillant déjà dans le site actuel:

Eric Grelier, vice-président du Conseil régional en charge de l'économie, Vincent Sarracanie, directeur du site Atos d'Angers, et Christophe Béchu, président d'Angers Loire Métropole — Photo : Olivier Hamard

" Ces emplois vont pérenniser ceux que nous avons déjà et seront de plus en plus qualifiés, précise Vincent Sarracanie.

Nous avons la chance d’avoir à Angers un environnement étudiant riche dans notre secteur, avec un écosystème électronique important, qui a pesé dans le choix d’Angers. Il y a un an, l’annonce faite par la région de soutenir notre projet et l’accompagnement depuis le début des agences économiques d’Angers Loire Métropole ont aussi participé à la décision."

La Région Pays de la Loire participe au financement de la future usine à hauteur d’1,5 million d’euros, et Alter, le bras armé de l’agglomération angevine dans le domaine économique, va acquérir les terrains, procéder aux démolitions nécessaires, faire construire et assurer le suivi du chantier jusqu’à la remise des clés à Atos, qui se portera alors acquéreur.

Objectif zéro carbone

L’usine du futur d’Atos s’appuiera sur les principes de l’industrie 4.0, utilisant la digitalisation, la cybersécurité, la connectivité, la robotique, la cobotique ou encore l’ingénierie collaborative. Elle visera aussi à améliorer le cadre de vie des salariés et tendra à terme vers le zéro carbone : la surface d’espaces verts sera multipliée par huit, des panneaux solaires seront installés en toiture et l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’usine sera fournie par des renouvelables. La chaleur dite fatale, produite par la construction des serveurs et supercalculateurs, sera réinjectée dans le réseau de chauffage urbain. Estimée à 6 gigawatts, cette chaleur potentielle devrait permettre à la ville d’économiser l’investissement dans une nouvelle chaufferie biomasse.

Les travaux de l’usine d’Atos devraient débuter en 2023 et s’effectuer en deux tranches, dont la première sera livrée en 2025. Le projet sera terminé en 2026.

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