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Les relocalisations vont encore s’intensifier en Europe et aux États-Unis, selon une étude
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Les relocalisations vont encore s’intensifier en Europe et aux États-Unis, selon une étude

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Depuis trois ans, les relocalisations se sont accélérées en Europe et aux États-Unis. Selon une étude de Capgemini, cette tendance va encore s’amplifier dans les années à venir. Car 72 % des entreprises ont déjà adopté une stratégie de réindustrialisation et y consacrent de plus en plus de moyens.

72 % des entreprises ont adopté une stratégie de réindustrialisation — Photo : Picasa

En quelques années, les États-Unis et l’Europe ont retrouvé les faveurs des entreprises qui se relocalisent dans leur pays d’origine. Selon une étude de Capgemini, 47 % des entreprises ont engagé des investissements dans la relocalisation aux Etats-Unis ou en Europe, dont 16 % ont investi dans la relocalisation sur leur marché national et 31 % ont adopté une double stratégie de relocalisation et de délocalisation dans des pays voisins. Ces tendances sont motivées par la recherche de résilience, de flexibilité sur l'approvisionnement, par la création d'emplois et s'inscrit dans un contexte de pandémie et de tensions géopolitiques, analyse Capgemini.

Un mouvement récent qui va se poursuivre

Pour réaliser cette enquête, Capgemini a interrogé 1 300 cadres dirigeants d’entreprises réalisant plus d’un million de dollars de chiffre d’affaires. Selon ces cadres, la démarche de relocalisation va de pair avec la réindustrialisation puisque 72 % des entreprises ont adopté une stratégie en la matière. Pour 48 %, cette approche est en cours de développement et pour 24 % elle est déjà en place.

Pour illustrer la dynamique, Capgemini cite l’exemple de Sanofi qui investit 900 millions d’euros sur cinq ans pour créer deux usines 4.0 pour la production de vaccins et de bio médicaments en France et à Singapour. Plus largement à l'échelle de la France, cette tendance a été chiffrée par la Direction générale des entreprises qui a comptabilisé 201 ouvertures nettes de sites industriels en 2023, contre 172 en 2022.

La part des sites délocalisés dans des pays lointains diminue

Le mouvement d’accélération est récent. Il y a trois ans, 38 % des usines étaient implantées localement mais aujourd’hui cette proportion atteint 45 % et dans trois ans elle devrait monter à 49 %. À l’inverse, la part des sites délocalisés dans des pays lointains a diminué de 35 à 26 % et devrait encore baisser pour se retrouver à 17 % dans trois ans.

Près de 9 % du chiffre d’affaires investi dans la réindustrialisation

Les montants investis par les entreprises traduisent le mouvement enclenché. En Europe et aux États-Unis, 2 900 milliards de dollars ont été consacrés à la réindustrialisation dans les trois dernières années, et 3 400 milliards de dollars sont attendus dans les trois prochaines années. En moyenne, ces investissements représentent 8,7 % du chiffre d’affaires des entreprises.

Les aides gouvernementales, mises en place dans de nombreux pays comme France 2030 ou la loi de réduction de l'inflation aux Etats-Unis, ont permis à certaines entreprises de franchir le pas. 49 % des entreprises estiment que l’accompagnement du gouvernement avec des politiques publiques aide à la réindustrialisation.

Des impacts sur la transition écologique et la main-d’œuvre

Pour les cadres dirigeants interrogés, la réindustrialisation contribue à l’atteinte des objectifs de transition écologique en favorisant des chaînes de production plus efficaces et durables. 55 % des entreprises pensent que la réindustrialisation va leur permettre d’atteindre leurs objectifs climatiques.

La réindustrialisation va s’accompagner d’un mouvement sur la main-d’œuvre. 72 % des dirigeants pensent qu’elle créera une demande de main-d’œuvre manufacturière plus qualifiée, et près de la moitié d’entre eux prévoit une augmentation des emplois manufacturiers ce qui, selon Capgemini, se traduira par une hausse de l’emploi.

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