Le géant francilien de l’informatique Atos traverse une période de turbulences qui devraient toutefois épargner ses projets d’investissements angevins. Venant d’annoncer 600 millions d’euros de pertes pour les six premiers mois de son exercice 2023, le groupe est en train de se séparer de plusieurs activités pour faire aux difficultés. Il cherche ainsi à céder pour 1,1 milliard d’euros d’actifs jugés non stratégiques, comme la société EcoAct, en passe d’être reprise par Schneider Electric.
Le plan de cessions et les soubresauts de ce groupe de 107 000 salariés ne font pas pour autant renoncer Atos à ses projets d’investissement à Angers. C’est ce qu’assure Vincent Sarracanie, le directeur du site angevin. Annoncé début 2022, l’usine d’ordinateurs et de supercalculateurs devrait être totalement opérationnelle en 2027. Ce projet "sera mené à bien au moins pour deux raisons : notre activité est en croissance au sein du groupe et c’est un projet garant de notre souveraineté numérique et, d’autre part, il sera rentable. Ce n’est pas un gadget, nous en attendons beaucoup en termes de productivité et la future usine porte en elle son propre retour sur investissement", explique Vincent Sarracanie.
Souveraineté et rentabilité
Récemment, l’usine angevine d’Atos, qui emploie environ 250 personnes et compte comme le seul site de production du groupe en Europe, avec la fabrication entre autres de supercalculateurs, vient de recevoir la visite du préfet de la région Pays de la Loire Fabrice Rigoulet-Roze et de différents élus. Installée dans une partie de l’ancienne usine Bull, elle y reconstruit sur place une nouvelle unité. Le projet passe par la déconstruction d’une partie du site actuel, une phase de travaux accompagnée par l’État dans le cadre du Fonds Vert, qui vise à soutenir la revitalisation des territoires urbains et ruraux en limitant l’étalement urbain. Une enveloppe de 1,2 million d’euros est ainsi octroyée dans le cadre de ce fonds, entre autres pour aider à la démolition de 50 000 mètres carrés préalablement à la reconstruction de 25 000 mètres carrés.
80 millions d’investissements à Angers
L’investissement de la future usine angevine d’Atos s’élève à environ 80 millions d’euros, en incluant tous les équipements. L’entreprise publique locale Alter Cités pilote l’opération et le site sera revendu clés en main à Atos à sa livraison. Il produira des ordinateurs et des supercalculateurs, comme il le fait déjà actuellement, Angers accueillant déjà le centre mondial d’essais et de tests pour ses supercalculateurs du groupe français, inauguré en 2019. Ordinateurs géants dotés d’une très grande puissance de calcul, les supercalculateurs sont destinés aux domaines médical, pétrolier, automobile ou encore la météo, pour lesquels il existe des besoins en simulation. Sur une surface foncière qui va passer de 4 hectares actuellement à 8 hectares, la future usine angevine aura une surface de production de 12 000 mètres carrés contre 7 800 mètres carrés actuellement. Atos prévoit de multiplier au minimum par deux les capacités de production du site actuel et d’augmenter la productivité de 30 %.
