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Parc éolien, CHU de Nantes, Fleury Michon : les investissements qui marqueront 2023 en Loire-Atlantique et Vendée
Pays de la Loire # BTP # Investissement

Parc éolien, CHU de Nantes, Fleury Michon : les investissements qui marqueront 2023 en Loire-Atlantique et Vendée

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En 2023, les projets liés aux énergies renouvelables drainent d’importants investissements avec, notamment, la montée en puissance de la plateforme en mer SEM-REV ou encore le site d’essais dédié à l’hydrogène. Les secteurs plus traditionnels ne sont pas en reste. Le développement, la digitalisation et la décarbonation de leur activité génèrent d’importants investissements dans l’agroalimentaire, la chimie ou encore la menuiserie. Tour d’horizon de ces projets structurants en Loire-Atlantique et en Vendée.

Fab’Academy St Nazaire — Photo : IUMM

Le parc éolien des îles d’Yeu et Noirmoutier sur de bons rails

Alors que le premier parc éolien en mer français, celui de Saint-Nazaire, a été livré fin 2022, celui des îles d’Yeu et Noirmoutier entre dans une phase pré-opérationnelle. Les grands donneurs d’ordre ont rencontré l’écosystème industriel vendéen début octobre et les derniers recours juridiques sont sur le point d’être purgés. Comme celui de Normandie, le parc vendéen comptera 62 éoliennes de 8 Mégawatts de Siemens Gamesa Renewable Energy, soit une puissance de 496 Mégawatts. Il produira suffisamment d’électricité pour 800 000 personnes, soit un peu plus que la population vendéenne pour un chantier estimé à 2 milliards d’euros.

Image de synthèse du futur parc éolien des Îles d’Yeu et Noirmoutier — Photo : EMYN

Le nouveau CHU de Nantes prend forme

C’est le plus gros investissement hospitalier mené en France aujourd’hui. Le nouveau CHU, qui doit ouvrir ses portes en 2027 sur l’Île de Nantes, coûtera au moins 1,2 milliard d’euros. Après la phase de terrassement terminée depuis plusieurs mois, les fondations sont en train d’être plantées. D’une superficie de 10 ha, le site va voir son activité s’intensifier d’année en année, pour atteindre un pic pendant lequel 1 200 ouvriers y travailleront quotidiennement. En 2023, les 220 000 m² de surface totale des bâtiments devraient commencer à se dessiner. La même année, un immeuble témoin avec salles d’opération, de consultation, bureaux, etc. permettra aux personnels du CHU de se projeter dans leur futur environnement de travail.

Le nouveau CHU devrait voir le jour en 2027 à la place de l’ancien Min — Photo : CHU Nantes

Une Fab’Academy ouvrira à Saint-Nazaire en 2024

La Fab' Academy, le centre de formation géré par l’UIMM des Pays de la Loire, s’implantera sur le futur campus nazairien dédié à la recherche. À la rentrée 2024, un bâtiment de 8 700 m² accueillera 226 apprentis par an au travers de 15 formations (chaudronnerie, soudage, aéronautique…), ainsi que 1 400 salariés en formation continue, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) de Saint-Nazaire et le Pôle Achats Supply-Chain Atlantique (Pasca), un collectif d’acteurs économiques et d’institutions des Pays de la Loire spécialisé en achats et logistique. Le budget consacré à sa construction est estimé à 25,7 millions d’euros.

Fab’Academy St Nazaire — Photo : IUMM

Le site d’essais en mer SEM-REV monte en puissance

Développé depuis 2007 par l’École Centrale de Nantes, SEM-REV, le premier site d’essais en mer français dédié aux énergies marines, situé au large du Croisic, va monter en puissance grâce à une tranche de 16 millions d’euros d’investissements. Ceux-ci doivent permettre de développer la capacité d’injection de SEM-REV sur le réseau électrique, pour la porter de 4 à 10 mégawatts d’ici à l’été 2023. Le site verra aussi l’installation d’une sous-station flottante pour accueillir des technologies de faible puissance. Enfin, le programme prévoit d’adapter le centre de contrôle à terre pour faire face au développement de l’activité du site, avec notamment un espace d’accueil pour les entreprises.

La plateforme d’essais en mer SEM-REV au large du Croisic — Photo : Ecole Centrale de Nantes

La filière hydrogène s’équipe d’un centre d’essais

Le Cetim a lancé HyMeet, un centre d’ingénierie et d’essais sur les matériaux liés à l’hydrogène ayant vocation à accompagner les industriels de cette filière émergente. Le projet sera implanté dans les Pays de la Loire, à Nantes ou à la Roche-sur-Yon. Un investissement de 25 millions d’euros est programmé, dont une première tranche de 11 millions dès 2022. À la clé : une centaine d’emplois d’ingénieurs et de techniciens.

Nantes Université décroche (enfin) le label I-site Next

Au terme d’un processus long et douloureux, l’université de Nantes a décroché sa labellisation I-Site Next qui va lui permettre de gagner en visibilité au niveau international et de se doter de nouveaux moyens financiers pour accélérer les projets dans les domaines de l’industrie et de la santé du futur. Les moyens financiers alloués à l’université, via cette labellisation, sont estimés entre 10 et 12 millions par an auxquels s’ajoutent les contributions des collectivités territoriales et des entreprises.

Le pont Anne de Bretagne se transforme

Transformer le pont existant, en l’abaissant pour le rendre accessible et y associer un nouvel ouvrage à l’ouest pour former un nouveau pont Anne de Bretagne, tel est l’objectif du projet de transformation financé par Nantes Métropole pour un montant de 50 millions d’euros hors taxe. Les travaux ont été confiés à un groupement de conception-réalisation, mené par GTM Ouest (Saint-Herblain), mandataire, avec l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger, le paysagiste Ateliers UP + de SCE (Nantes), l’urbaniste Paume (Nantes) et les bureaux d’études SCE et SBP (Schlaich Bergermann Partner, Stuttgart).

Nantes Métropole investit 50 millions d’euros dans l’aménagement du Pont Anne de Bretagne — Photo : Nantes Métropole

Fleury Michon modernise son outil de production

Retour à bonne fortune pour le géant de l’agroalimentaire vendéen. Après deux années difficiles, Fleury Michon se projette vers l’avenir en déployant un plan d’investissement de 120 millions d’euros sur deux ans, dont 90 millions seront affectés à la modernisation de son outil industriel. L’ETI familiale, qui emploie 3 800 salariés dont 2 650 en Vendée, injectera également 15 millions d’euros en R & D dans le développement de produits "plus sains et plus savoureux", en réponse aux nouvelles attentes des consommateurs. Enfin, 15 millions d’euros seront consacrés à l’accélération de la transformation digitale du groupe avec des investissements portant à la fois sur les outils de pilotage et les compétences humaines.

Fleury-Michon -vendée — Photo : Cyril Raineau

Armor accroît les capacités de son usine de La Chevrolière

Avec le rachat Iimak, son principal concurrent sur le marché américain, le groupe industriel nantais Armor (2 450 salariés, 403 M€ de CA en 2021) renforce son activité Transfert Thermique, qui représente 80 % de son chiffre d’affaires. Pour faire suite à cette opération, l’ETI investit 80 millions d’euros dans son usine de la Chevrolière (44), qui emploie 600 salariés. Le site bénéficiera en 2023 d’une nouvelle machine d’enduction grande vitesse, associée à un atelier dédié à la fabrication des encres. "Ce projet stratégique apportera 20 % de capacité supplémentaire à l’usine française pour la fabrication des encres et leur enduction sur films minces", détaille Christian Lefort, directeur général d’Armor-Iimak.

Armor-Usine de La Chevrolière-Nantes — Photo : Julien Gazeau

Un Parisien construit un parc logistique de 60 000 m² en Vendée

La PME parisienne Virtuo Industrial Property, spécialisée dans le développement de sites logistiques, va investir près de 60 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle plateforme de 60 000 m² à vocation principalement logistique. Baptisé V.Park Vendée, le projet prévoit la construction de plusieurs bâtiments sur une emprise de 19 hectares, à Chavagnes-en-Paillers, au nord de la Vendée. Deux seront dédiés à la logistique sur une surface de plus de 19 000 m² chacun, l’un à la messagerie sur 14 400 m². Une pépinière d’entreprises de 7 200 m² sera également construite, composée de cinq halls et de bureaux au rez-de-chaussée. Le premier dépôt logistique sortira de terre en 2023 pour une livraison en 2024.

Le futur bâtiment logistique de Virtuo Industrial Property à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère — Photo : Virtuo Industrial Property

Liébot et Fineiral s’allient pour recycler l’aluminium

Le fabricant de fenêtres et de façades Liébot, basé aux Herbiers en Vendée (4 000 salariés, 700 millions d’euros de chiffre d’affaires) s’allie à un autre vendéen, Fineiral, spécialiste de l’extrusion de profilés en aluminium (160 salariés, 40 millions d’euros d’activité). Ensemble, ils investissent à égalité 30 millions d’euros pour créer une fonderie de recyclage de l’aluminium. L’ouverture de la fonderie, baptisée Coralium, est prévue à l’automne 2024 à Sainte-Hermine (Vendée) pour une capacité de traitement de 20 000 tonnes par an et 60 emplois créés. Au sein de Coralium, Liébot sera l’actionnaire majoritaire avec 60 % des parts, contre 40 % détenus par Fineiral.

Les principaux dirigeants des groupes Liébot et Fineiral (famille Corre) — Photo : Thibault Dumas

Méo pousse les murs à Cugand

Numéro un français des menuiseries bois-aluminium sur-mesure, MéO investit 20 millions d’euros pour étendre et moderniser son site de Cugand, en Vendée, arrivé quasiment à saturation. Une extension, livrée en mars 2023, fera passer la surface de l’usine de 25 000 m² actuellement à 32 000 m². En parallèle, un bâtiment de 4 500 m² dédié à la logistique sera érigé. Ces constructions s’élèvent à neuf millions d’euros. Les onze millions d’euros constituant l’autre pan du volet d’investissement sont consacrés à l’achat d’équipements. La filiale du groupe Liébot composée de 420 collaborateurs anticipe 11 à 12 % de croissance en 2022.

Méo -Cugand-Vendée — Photo : méo

L’arbre aux hérons déraciné avant même sa construction

La maire de Nantes et présidente de la Métropole Johanna Rolland a annoncé, le 15 septembre dernier, qu’elle mettait un terme au projet de l’Arbre aux hérons. L’attraction - une structure métallique végétalisée géante -, qui devait ouvrir en 2027 carrière Misery, à Chantenay, s’inscrivait dans la ligne du Grand Éléphant et du Carrousel des Mondes Marins. Elle devait contribuer à l’attractivité de Nantes et à son rayonnement international. L’abandon du chantier est justifié par son budget, trop lourd à supporter par la collectivité, à un moment où d’autres priorités s’imposent dans l’actualité. Estimé initialement à 35 millions d’euros, puis augmenté à 52 millions d’euros, le coût de l’Arbre aux hérons s’est alourdi en raison de la hausse du prix des matières premières et de l’obligation de procéder à des appels d’offres publics. Un choix qui passe mal auprès des chefs d’entreprise engagés dans le projet. En effet, le financement du projet était réparti entre Nantes Métropole pour un tiers du financement, par les autres collectivités et l’État pour un deuxième tiers. Un fonds de dotation constitué d’entreprises et de particuliers devait apporter le dernier tiers. 45 entreprises (Maisons du monde, Mismo, Idéa, Wirquin, Maison Berjac, Cetih, Charier…) avaient déjà contribué à hauteur de 3 millions d’euros au projet. Celui-ci pourrait-il rebondir ? On y réfléchit et on se mobilise en ce sens dans le milieu entrepreneurial. "Ce projet est magnifique et sera à Nantes ce que la Tour Eiffel est à Paris. Nous allons réfléchir pour travailler à un modèle pour continuer le projet", annonce ainsi Yann Trichard, président de la CCI et président du groupe informatique Syd, qui propose aux chefs d’entreprise "motivés, intéressés, passionnés" de partager idées et contacts. Le défi est à la hauteur des 35 mètres qu’aurait dû atteindre l’Arbre aux hérons.

Arbre aux hérons La Machine-Nantes — Photo : La Machine

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