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Grand Ouest CO2, Manitou, Tour Bretagne : les investissements qui marqueront 2024 en Pays de la Loire
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Grand Ouest CO2, Manitou, Tour Bretagne : les investissements qui marqueront 2024 en Pays de la Loire

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En 2024, la décarbonation aura la part belle des investissements, entre le projet Grand Ouest CO2, et le futur parc éolien en mer d’Yeu-Noirmoutier. De son côté, la Vendée peut compter sur les investissements de ces entreprises comme Liébot, VST, ou encore Clean Cells pour développer de nouvelles plateformes, usines, ou laboratoires. Tour d’horizon de ces projets structurants en Loire-Atlantique et en Vendée.

Image de synthèse du futur parc éolien des Îles d’Yeu et Noirmoutier — Photo : EMYN

Quatre industriels lancent le projet de décarbonation Grand Ouest CO2

Total Énergies, Heidelberg Materials, Lafarge et Lhoist, associés aux opérateurs gaziers Elengy et GRTgaz, ont annoncé le lancement du projet de décarbonation Grand Ouest CO2. Soutenu par la région des Pays de la Loire et le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire, ce projet, chiffré à 1,7 milliard d’euros sur sept ans, vise à capter le CO2 de quatre grands sites de production : la raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, la cimenterie d’Heidelberg Materials d’Airvault dans les Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine), l’usine Lafarge de Saint-Pierre-la-Cour en Mayenne et l’usine de production de chaux vive du groupe Lhoist à Neau, également en Mayenne.

RTE investira 750 millions d’euros dans la région d’ici 2026

RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, a déjà investi 102 millions d’euros en 2022 dans la rénovation et le développement du réseau de la région. Entre 2023 et 2026, ses investissements seront portés à 650 millions d’euros. Environ la moitié sera dédiée au raccordement du futur parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier. RTE a également planifié de remplacer 31 pylônes sur la ligne Saumur-Cholet pour un montant de 35 millions d’euros, tandis que 17 millions seront affectés à la sécurisation de la ligne raccordant la Vendée. Dans les années à venir, RTE aura également pour mission d’accompagner la décarbonation des industries de la région.

RTE a commencé les travaux de raccordement du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier — Photo : Valery Joncheray 

Un projet à 120 millions d’euros pour la Tour Bretagne

La Tour Bretagne, à Nantes, sera l’objet d’une réhabilitation. Propriété pour l’essentiel du groupe rennais Giboire (224 M€ de CA, 250 collaborateurs), elle faisait l’objet d’une consultation visant à désigner la future équipe de maîtrise d’œuvre en vue de la transformation de ce bâtiment indissociable du ciel nantais. Cet immeuble de bureaux sera transformé en lieu de commerce, hôtel et appartements sous la direction d’un duo d’agences : le parisien PCA-Stream et le nantais Magnum Architectes et urbanistes. Un projet de rénovation à 120 millions d’euros.

La région Pays de la Loire mise sur l’hydrogène

La région fait partie des leaders de cette filière émergente de l’hydrogène vert dans l’Hexagone. Elle a présenté en 2020 une feuille de route qui annonce un plan hydrogène doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. "En Pays de la Loire, nous avons la chance de posséder une filière hydrogène déjà bien installée, avec de nombreux projets engagés et actifs, des entreprises et des chercheurs au travail, et trois écosystèmes en cours de consolidation, déclare Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire. Nous portons l’ambition d’aller plus loin et de devenir une région de référence pour la production d’hydrogène vert."

Manitou investit 60 millions d’euros dans un atelier de mécano-soudure

Le groupe Manitou (5 000 salariés, 2, 4 Md€ de CA) va étendre son site de production dédié aux nacelles élévatrices tout-terrain à Candé (Maine-et-Loire). Un an après l’inauguration de cette deuxième usine de nacelles, cet investissement de près de 60 millions d’euros va permettre au groupe d’augmenter ses capacités de production en intégrant de la mécano-soudure en amont de l’assemblage. Manitou se dote ainsi de moyens industriels importants pour accompagner la forte croissance de l’activité nacelles dans les prochaines années. L’extension sera réalisée à proximité immédiate de l’usine d’assemblage des nacelles et bénéficiera de 6 000 m² de panneaux solaires. Le groupe compte recruter une centaine de personnes une fois que l’activité de mécano-soudure sera stabilisée. Parmi les principaux métiers ciblés, des logisticiens et une majorité de soudeurs. Sur une surface de 74 000 m², près de 20 000 m² seront dédiés principalement à la mécano-soudure, mais aussi à la peinture, à la logistique et à l’usinage. Les travaux liés à cet investissement s’étaleront entre 2024 et 2025 pour une mise en service prévue début 2026.

Manitou a développé un prototype de chariot télescopique à hydrogène — Photo : David Pouilloux

Chantier lancé pour le parc éolien des îles d’Yeu et Noirmoutier

Alors que le premier parc éolien en mer français, celui de Saint-Nazaire, est entré en fonctionnement fin 2022, celui des îles d’Yeu et Noirmoutier sera mis en service à partir de 2025. Représentant un investissement de 2,5 milliards d’euros, ce parc comptera 62 éoliennes de 8 Mégawatts. Il produira suffisamment d’électricité pour 800 000 personnes, soit un peu plus que la population vendéenne. C’est le port de Nantes Saint-Nazaire qui va gérer l’installation des 62 éoliennes. Des travaux ont déjà débuté, notamment pour préparer le sol. Le chantier de construction, d’une durée de 2 ans et demi, mobilisera 1 600 emplois directs en France.

Image de synthèse du futur parc éolien des Îles d’Yeu et Noirmoutier — Photo : EMYN

Les bâtiments apparaissent au nouveau CHU de Nantes

C’est le plus gros investissement hospitalier mené en France aujourd’hui. Le nouveau CHU, qui doit ouvrir ses portes en 2027 sur l’Île de Nantes, coûtera au moins 1,2 milliard d’euros. Le groupe Vinci, qui a en charge plus de la moitié de la construction du futur CHU de Nantes, a raflé un marché de gros œuvre à 300 millions d’euros. Le nouveau CHU de Nantes est actuellement le plus grand chantier d’Europe pour la construction d’un centre hospitalier. Le béton est produit sur place afin de limiter les allers-retours des camions. Les bâtiments seront livrés en octobre 2026. En parallèle, Nantes Métropole va créer une Station S, un incubateur santé. Deux bâtiments sont déjà engagés. Le premier de 4 500 m² sera livré en 2025. Le second de 10 000 m² sera livré en 2029. À terme, le projet devrait atteindre 30 000 m², et héberger environ 1 000 personnes (chercheurs, entrepreneurs, professionnels du soin etc.).

Les bâtiments du nouveau CHU de Nantes prennent forme — Photo : David Pouilloux

Fairmat prévoit d’investir 30 millions d’euros d’ici 2025

La deeptech parisienne Fairmat compte investir 20 à 30 millions d’euros d’ici 2025, dans son usine pilote de Bouguenais, près de Nantes. L’ambition est d’industrialiser son procédé de recyclage des matériaux composites en fibre de carbone et devenir un acteur majeur de l’économie circulaire. Pour ce faire, la société a bouclé une levée de fonds de 34 millions d’euros cette année. En 2025, l’usine devrait faire travailler 400 personnes et traiter 3 500 tonnes de déchets par an. La construction d’une extension est également prévue. "Le recyclage de matériaux comme les matériaux en fibre de carbone est l’une des actions les plus fortes que nous puissions entreprendre pour accélérer la décarbonation du secteur manufacturier. Il n’existe pas, en effet, de solution de fin de vie satisfaisante pour ces matériaux qui représentent 50 % d’un Airbus A350, ou 25 % d’une pale d’éolienne", déclare le président et fondateur de Fairmat, Benjamin Saada.

Fairmat recycle des fibres de carbone dans sa nouvelle usine de Bouguenais — Photo : Karine Le Ouay 

VST : 20 millions d’euros dans une troisième plateforme logistique

En six ans, la coopérative d’achats vendéenne VST a doublé de taille. Depuis 2020, elle a investi plus de 23 millions d’euros dans ses outils de travail et s’apprête, à injecter un montant presque équivalent dans la construction d’une nouvelle plateforme logistique à Chavagnes-en-Paillers, d’ici 2025. En six ans, le chiffre d’affaires de VST a augmenté de 94 % pour s’établir à 226 millions d’euros. Cette future plateforme viendra compléter celle de La Ferrière et celle des Essarts, déjà arrivée à saturation. Le futur site accueillera l’activité carrelage et les 12 000 références de plomberie et d’électricité dans une organisation par métier pour optimiser les déplacements et économiser les kilomètres parcourus. "Pour améliorer les conditions de travail, deux systèmes de picking automatisés seront mis en place", indique Thierry Orieux, directeur général de VST. L’entrée en fonctionnement du site s’accompagnera de la création de 50 emplois.

VST investit dans une nouvelle plateforme logistique — Photo : VST

Armor consacre 35 millions d’euros dans une nouvelle usine

Le groupe Armor (2 500 salariés, 447 M€ de CA) investit 35 millions d’euros dans une nouvelle usine de composants pour les batteries. C’est le plus important investissement jamais réalisé en une fois par le groupe industriel nantais depuis sa création. Cette usine fabriquera des composants stratégiques pour les batteries à La Chevrolière, près de Nantes. "Depuis 2015, nous développons une technologie sur laquelle nous sommes aujourd’hui matures et qui permet d’apporter des solutions adaptées à chaque fabricant de batteries. Il s’agit de collecteurs de courant, revêtus d’un substrat de notre invention, qui leur confère de nombreux avantages. Il facilite le transfert des ions dans la batterie, il augmente de 20 % la durée de vie des batteries", nous confiait Hubert de Boisredon, PDG d’Armor Group. L’usine est en cours de finition, et entrera en production en mars ou avril 2024. Les 35 millions d’euros investis se répartissent entre la construction du bâtiment de 8 000 m² et des équipements de haute technologie. Prévu pour être un centre d’innovation, le nouveau site comprend également des laboratoires de R & D.

Hubert de Boisredon-PDG d’Armor Group-industrie-Nantes — Photo : Armor Group

Le groupe vendéen Liébot se lance dans le recyclage de l’aluminium avec son usine Coralium

Bientôt, sur un terrain de 70 000 m², s'élèvera un bâtiment de 9 600 m², la prochaine usine du recyclage et fonderie d’aluminium de K-Line baptisée Coralium. Le groupe Liébot (770 M€ de CA et 3500 salariés) est le champion vendéen de la menuiserie, un fabricant de fenêtres, de portes d’entrée et de baies coulissantes. Il investit 42 millions d’euros, à Sainte-Hermine (Vendée), avec le vendéen Fineiral, spécialiste de l’extrusion de profilés en aluminium, pour produire jusqu’à 40 000 tonnes d’aluminium recyclé. Jean-Pierre Liébot, président du groupe du même nom, a planté un acacia doré pour inaugurer ce chantier gigantesque de cette filiale du groupe familial. Un arbre capable de repousser indéfiniment, à l’image de l’aluminium que l’on peut recycler à l’infini.

Un bâtiment phare pour le MIN de Nantes à 11 millions d’euros

Le long du périphérique nantais, dans sa partie sud (Rezé), 150 entreprises s’activent au quotidien sous les halles qui couvrent 70 000 m2 de ce site qui héberge depuis cinq ans le nouveau Marché d’intérêt national (MIN) Nantes Métropole, second de France par sa taille, derrière le géant de l’Île-de-France, Rungis. Le marché d’intérêt national (MIN) changera de silhouette avec la construction prochaine d’un nouveau bâtiment de 4 500 m2. Un investissement de 11 millions d’euros pour ce "bâtiment phare" pour le second MIN de France qui comptabilise 428 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il accueillera des start-up de la foodtech dans un incubateur, des bureaux pour assurer des formations, accueillir des syndicats, et comportera des espaces dédiés à la logistique et d’autres aux salariés ainsi que des ateliers de transformation et des cuisines.

Vue extérieur du MIN Nantes Métropole, situé à Rezé, près de Nantes — Photo : Julien Gazeau/Agence Visuelles

Cleans Cells voit plus grand en France et à l’international

Clean Cells est un leader européen du contrôle de la qualité des biomédicaments et un sous-traitant majeur des sociétés de biotechnologies et des géants de la pharmacie. L’entreprise vendéenne vient d’investir 22 millions d’euros dans de nouveaux laboratoires, à Montaigu. De quoi multiplier par quatre ses capacités d’analyse et de production, et viser le statut d’ETI. Clean Cells compte aujourd’hui 140 salariés pour un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2022. Cette société est l’entité la plus importante d’un groupe, Clean Biologics, qui compte également deux autres filiales, Naobios, à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), et Biodextris, à Laval, au Canada. "L’ensemble du groupe réalise 33 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 240 salariés", précise Olivier Boisteau, président de Clean Cells et par ailleurs vice-président de Clean Biologics. Sa filiale canadienne bénéficiera d’un investissement de 18 millions d’euros.

Olivier Boisteau, cofondateur de Clean Cells et Vice-président de Clean Biologics — Photo : David Pouilloux

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