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Le groupement Biolait lance un logo repère pour promouvoir son lait
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Le groupement Biolait lance un logo repère pour promouvoir son lait

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Le groupement de producteurs de lait biologique Biolait, dont le siège se situe à Saffré (Loire-Atlantique), rassemble un écosystème de 1 330 adhérents qui produisent 300 millions de litres de lait. Au moment où la filière bio connaît des difficultés, il lance un logo repère baptisé "Il Lait là" destiné à être apposé sur les produits agroalimentaires contenant son lait bio.

Nathalie Delagnes et Ludovic Billard, vice-présidente et président du groupement Biolait — Photo : David Pouilloux

Lancé en 1994 avec six agriculteurs pionniers lassés de ne pas voir émerger une filière du lait bio en France, le groupement Biolait, basé à Saffré (Loire-Atlantique), fédère aujourd'hui plus de 1 300 éleveurs et producteurs de lait bio dans tout le pays. Ce qui l'a imposé comme le premier collecteur de lait bio en France (100 salariés, 170 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022).

Après avoir fait émerger une filière qui écoule ses 300 millions de litres de lait bio chez une centaine de clients (des grands industriels comme Danone et Bel, aux artisans), Biolait veut aujourd'hui davantage se faire connaître et permettre aux consommateurs d'identifier les quelque 200 produits fabriqués à partir de son lait bio (les versions bio des fromages Kiri, Babybel et Vache qui rit, le yaourt Malo etc.)

Une marque repère pour se faire repérer

Le groupement vient ainsi de lancer un logo repère, baptisé "Il Lait Là", qui sera progressivement apposé sur une série de produits vendus par ses clients, du lait au fromage, en passant par le beurre et la crème fraîche. "Nous voulons travailler en partenariat avec des industriels et des marques distributeurs afin que leurs produits soient fabriqués à 100 % avec du lait Biolait, décrit Ludovic Billard, producteur de lait dans les Côtes-d'Armor et président de Biolait. Cela nous permettra de valoriser notre projet et notre démarche propre à travers cette nouvelle marque."

Ce logo repère s'ajoutera sur les étiquettes à ceux des marques partenaires. "C'est un moment important pour notre groupement, estime Théophile Jouve, directeur général de Biolait. 800 000 euros ont été engagés sur le plan de la communication pour faire connaître la démarche 'Il Lait là', notamment à travers des spots de publicité à la télévision."

Une communication sur les engagements du groupement, pour une agriculture biologique bien sûr, mais aussi pour "une agriculture respectueuse de la biodiversité, pour le bien-être animal et le partage du revenu", appuie Ludovic Billard.

Donner du sens à la consommation

Alors que la filière bio, qui a connu une croissance à deux chiffres depuis plus de dix ans, commence à tousser, le secteur du lait est évidemment touché. Travailler sa notoriété et donner du sens à la consommation est vu comme un élément stratégique pour passer la crise. "Avec notre logo repère, on envoie un message aux consommateurs, on leur dit qui nous sommes et comment nous travaillons", relève Théophile Jouve. "Il n’y a aucune graine de soja qui vient du Brésil dans l’alimentation de nos vaches, rappelle Nathalie Delagnes, vice-présidente de Biolait et productrice dans l’Aveyron. Nous sommes des producteurs locaux. Les exploitations comptent une cinquantaine de vaches pour 70 hectares de prairies et cultures qui assurent plus 90 % de l’alimentation de nos animaux. Nos camions font des kilomètres pour aller collecter le lait dans le moindre recoin de France." Sous-entendu, certains concurrents ne vont chercher du lait bio que là où c’est facile, alors que Biolait revendique ce principe de solidarité. "Aucun adhérent n’est mis à l’écart, quel que soit l’endroit où se trouve sa ferme dans les 72 départements où se trouvent nos producteurs, avec un impact sur le coût de production que nous assumons," souligne Nathalie Delagnes.

Surproduction de lait bio

L'éleveur Joachim Perrocheau, de la ferme des Quatre Saisons à Héric (Loire-Atlantique) et membre du conseil d’administration de Biolait — Photo : David Pouilloux

Danone, Bel, Auchan, Système U, Biocoop... la liste des acheteurs de lait Biolait mêle des géants de l’agroalimentaire et de la distribution aux petits producteurs de fromages qui vendront leurs produits sur les marchés. Reste qu’il est aujourd’hui impossible à Biolait d’écouler toute sa production sur le marché du lait bio. "Le besoin des consommateurs en lait couvre 70 à 80 % de notre production, précise Ludovic Billard. Ce qui veut dire que 20 à 30 % de notre lait sont déclassés (vendu au prix du lait non bio)."

"Le cours du lait bio est autour de 650 euros les 1 000 litres, précise le dirigeant. Le lait en conventionnel se vend autour de 250 euros habituellement. Mais sur ce marché, en ce moment, les cours sont élevés, au-delà de 500 euros." La décote est en ce moment moindre pour les producteurs de lait bio, dans ces circonstances exceptionnelles où la demande de lait mondiale est très forte.

Cet écart entre l’offre de lait bio et la demande a pour origine l’accélération de la conversion en bio de nombreuses fermes, dû à l’attrait du prix de vente, deux fois supérieur, et à la volonté d’inscrire sa production dans une démarche plus vertueuse pour l’environnement. "En 2013, nous avons eu 64 nouveaux adhérents. En 2016, 526 nouveaux adhérents", démontre Ludovic Billard. Un afflux de production qui a surpassé la consommation.

La stratégie du logo repère Il Lait Là, au moment où les consommateurs sont en recherche de sens, pourra-t-elle rééquilibrer les choses ? "Notre offre est de qualité mais le marché est compliqué, résume Théophile Jouve. Nous souhaitons que les consommateurs qui soutiennent notre modèle et se posent la question de savoir où trouver notre lait puisse avoir une réponse."

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