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Biolait mise sur son modèle social pour renforcer sa position de leader du lait bio en France
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Biolait mise sur son modèle social pour renforcer sa position de leader du lait bio en France

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Premier collecteur de lait biologique en France, le groupement de producteurs Biolait, basé à Saffré (Loire-Atlantique), approvisionne Système U, Auchan et bientôt McDonald's. Au-delà du succès commercial, Biolait promeut un modèle économique, humain et environnemental, fondé sur la solidarité et la transparence.

Biolait collecte le lait bio de 1 340 fermes sur 73 départements — Photo : Biolait

À compter de novembre 2019, tous les desserts « Les Frappés » de l’enseigne McDonald’s seront élaborés à partir de lait biologique fourni par Biolait. Pour le groupement de producteurs basé à Saffré, en Loire-Atlantique, cela représente un volume annuel de 4,5 millions de litres sur cinq ans. Porté par une croissance annuelle de l’ordre de 15 à 20 % de la consommation de lait bio, Biolait a également conclu des partenariats avec Biocoop, Système U, Bjork et, plus récemment, Auchan.

Créée en 1994, Biolait s’est imposé comme le leader du lait bio en France, avec 285 millions de litres de lait collectés, soit près de 30 % de la production nationale. Réalisant 135 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 85 salariés, Biolait collecte le lait bio auprès de 1 340 fermes pour le revendre à des industriels et distributeurs.

Solidarité entre éleveurs

Les chiffres témoignent du succès commercial de l’aventure lancée par six producteurs de lait bio de Loire-Atlantique et du Morbihan. Ils ne reflètent pas, en revanche, le modèle défendu par Biolait, entreprise de l’économie sociale et solidaire. « Nous vendons un projet en même temps que du lait bio. Notre ambition est que tout producteur de lait puisse trouver un collecteur lui proposant un paiement en bio, partout sur le territoire, à un prix stable et rémunérateur », explique Ludovic Billard, président de Biolait.

« Nous vendons un projet en même temps que du lait bio. »

Un principe qui n’est pas toujours facile à mettre en application, car, au début, une collecte n’est pas rentable. Cette philosophie va également à rebours de la tendance à la concentration de la collecte et des exploitations. « Depuis une dizaine d’années, un ou deux adhérents de Biolait dans les Pyrénées livraient leur lait à une laiterie en conventionnel. Nous le leur payions en bio. Le surcoût était supporté par l’ensemble des adhérents. Cette solidarité a permis d’avoir un point d’ancrage dans la région et de lancer, cet hiver, une collecte valorisée en bio », raconte Ludovic Billard.

Les producteurs peuvent ainsi obtenir des prix autour de 450 euros pour 1 000 litres de lait, contre 340 euros en lait conventionnel. Cela participe également au maintien des fermes dans les zones plus difficiles d’accès.

Transparence sur les prix et la gouvernance

L’autre principe fondateur de Biolait repose sur la transparence. Transparence vis-à-vis des consommateurs, qui sont informés de la répartition du prix du litre de lait entre producteur, distributeur… Transparence également dans le fonctionnement interne de Biolait. « Nous effectuons un gros travail sur notre gouvernance pour revenir à l’esprit coopératif originel », avance Ludovic Billard. Une indemnité de 160 € est ainsi versée aux exploitants pour les inciter à participer aux assemblées générales, temps démocratique fort du groupement.

Biolait est aussi fortement engagé sur les questions environnementales. Les exploitations ont l’obligation de recourir à une alimentation 100 % française pour le bétail, toutes leurs productions doivent être bio et la plupart d’entre elles ont un bilan carbone positif. « Il se trouve que le cahier des charges bio permet de produire un lait de qualité », relève Ludovic Billard. Cercle vertueux qui participe au succès de Biolait.

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