Renault s'engage à produire en France 9 nouveaux modèles et 700 000 véhicules par an
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Renault s'engage à produire en France 9 nouveaux modèles et 700 000 véhicules par an

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Le groupe Renault prêt à jouer le jeu de la (re)localisation industrielle. Il vient de s’engager à conforter l’activité de huit de ses usines françaises sur les trois prochaines années. Le tout complété par la création nette de 800 postes. Une nouvelle qui intervient au bon moment pour le constructeur, critiqué pour son manque d’implication au côté des fonderies en difficulté.

L’usine de Douai, avec ses voisines de Maubeuge et Ruitz, seront les principales gagnantes de la nouvelle stratégie de Renault, axée sur la production en France de véhicules électriques — Photo : Elodie Soury-Lavergne

La marque au Losange promet fidélité à l’Hexagone. Le groupe Renault va produire neuf de ses prochains modèles dans des usines françaises. Objectif affiché : fabriquer plus de 700 000 véhicules par an sur le territoire national.

Cette décision fait partie des engagements pris par le constructeur automobile, dans le cadre d’un nouvel accord social, officiellement validé, le 14 décembre, par trois syndicats représentatifs (CFE-CGC, CFDT et FO). Baptisé "Re-Nouveau France 2025", le texte s’appliquera sur trois ans, jusqu’en 2024 inclus. Il prévoit, sur cette période, 2 500 recrutements (à 80 % dans les usines, le reste dans l’ingénierie et les services), mais aussi 1 700 départs volontaires (à nouveau dans l’ingénierie, ainsi que dans les fonctions supports). Des suppressions de postes revues à la baisse : Renault en prévoyait encore 2 000, il y a deux mois (et 4 600, lors de la présentation de son plan d’économies de mai 2020).

Qui va produire quoi chez Renault ?

Si l’évolution des effectifs site par site n’est pas connue, en revanche, le groupe a détaillé, dans un communiqué, l’organisation à venir de sa production made in France.

Réunis au sein d’un pôle unique, appelé "Renault ElectriCity", les trois usines du Nord et du Pas-de-Calais (Maubeuge, Douai et Ruitz) vont se partager pas moins de 5 modèles, tous électriques : la Mégane E-Tech, la future Renault 5, le Nouveau Kangoo, ainsi que deux autres projets (un SUV et un "nouveau véhicule en cours de définition").

En Seine-Maritime, chaque usine se voit confortée dans sa spécialité : à Dieppe, un nouveau véhicule de la marque sportive Alpine, relancée en 2017 ; à Sandouville, le dernier-né du Trafic (véhicule utilitaire), version électrique. De son côté, Cléon poursuit sa transition vers ce mode de propulsion et obtient "le futur moteur 100 kW et l’ensemble de sa chaîne de valeur".

Même logique à Batilly (Meurthe-et-Moselle) : le site gardera la main sur le Master, puisqu’il en fabriquera le remplaçant. L’usine se verra aussi confier "un véhicule partenaire" - Renault n’en dit pas plus, mais il s’agit sans doute d’une référence à Hyvia, sa coentreprise formée avec l’américain Plug Power : elle doit sortir, dès 2022, des fourgons à hydrogène.

Enfin, l’usine du Mans (Sarthe) sera en charge d'"activités châssis liées à ces nouveaux véhicules".

Pas de nouvelles fermetures de site d’ici 2024…

Les engagements de Renault ne s’arrêtent pas là. Le groupe en ajoute deux. D’une part, les centres d’ingénierie situés en France concentreront "l’ensemble des compétences pour concevoir les véhicules électriques et connectés, ainsi que les services de mobilité du futur". Ceux de Lardy (Essonne) et d’Aubevoye (Eure) seront, par ailleurs, maintenus en activité. D’autre part, et plus largement, aucun des "sites industriels, logistiques, pièces et accessoires" couverts par l’accord salarial du 14 décembre ne sera fermé d’ici à 2024. Cette clause ne concerne toutefois pas l’usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), condamnée depuis mai 2020.

… mais le sort des fonderies reste en suspens

Cet accord, et son train de promesses sur l’emploi et l’activité en France, tombe à pic pour Renault. Il permet au groupe de se vanter de faire "de la France le centre stratégique et industriel de ses activités porteuses d’avenir […] et de porter toute la filière française vers la nouvelle chaîne de valeur de l’industrie automobile". Une transition qui ne se fait toutefois pas sans casse.

Dans le même temps en effet, conversion à l’électrique oblige, le Losange lâche ses fonderies les unes après les autres. Celle de Bretagne, à Caudan (Morbihan), dont il est en train de se séparer. Mais aussi celle de la SAM, à Viviez (Aveyron) : seul client de l’usine, le constructeur n’a pas apporté son soutien à l’unique projet de reprise de cette entreprise, placée en liquidation judiciaire à la mi-septembre. Et le ministère de l’Économie, comme le conseil régional d’Occitanie, se plaignaient, le 13 décembre, des propositions d’accompagnement et de reclassement insuffisantes du groupe automobile envers les ouvriers de son ancien sous-traitant.

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