Renault fait le choix du site normand de Sandouville pour produire son futur utilitaire 100 % électrique
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Renault fait le choix du site normand de Sandouville pour produire son futur utilitaire 100 % électrique

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Luca de Meo, directeur général de Renault Group, est venu à Sandouville en Seine-Maritime vendredi 29 mars, annoncer le choix du site normand du constructeur au losange pour la production de son nouveau fourgon 100 % électrique. Un projet industriel pour lequel un investissement de 300 millions d’euros est prévu, avec à la clé la création de 550 nouveaux postes.

Luca de Meo, directeur général de Renault Group est venu annoncer, vendredi 29 mars, le choix de Sandouville pour la production du futur fourgon électrique du groupe au losange. Il était accompagné de Bruno Le maire, Ministre de l’Économie et des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique, ainsi que d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre — Photo : Sébastien Colle

C’est un jour historique pour le site Renault de Sandouville en Seine-Maritime. Le directeur général du groupe au losange, Luca de Meo, est venu annoncer, vendredi 29 mars, le choix du site normand pour mettre en œuvre la production de son nouveau fourgon 100 % électrique (FlexEvan), basé sur une plateforme électronique connectée. Une nouvelle production prévue à partir de 2026, à destination de Flexi SAS, une co-entreprise créée le 22 mars dernier par Renault Group et Volvo Group, et à laquelle CMA CGM Group a confirmé son intérêt pour un investissement stratégique allant jusqu’à 120 millions d’euros, à travers PULSE son fonds investissement énergie.

"Nous redonnons des perspectives solides à Sandouville"

"Avec le projet FlexEvan, un utilitaire électrique de prochaine génération, nous redonnons des perspectives solides à Sandouville", se félicite Luca de Meo.

Un investissement de 300 millions d’euros

Un nouveau projet pour l’usine normande du groupe Renault dont l’annonce s’accompagne d’un plan d’investissement de 300 millions d’euros sur deux ans, afin de mettre en place deux nouvelles lignes de production, et qui a suscité l’enthousiasme de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique, ainsi que d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre, venus féliciter le directeur général de Renault pour cette décision d’investissement sur le territoire normand. "Cette réindustrialisation apporte un changement complet de perspectives. C’est une journée à marquer d’une croix blanche. Pendant longtemps nous avons vécu la désindustrialisation de notre territoire, mais les annonces de Renault montrent que cette période est derrière nous. Ce que Renault entame à Sandouville est extrêmement impressionnant", souligne l’ancien Premier ministre, et président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole.

550 embauches d’ici 2028

Afin de soutenir la nouvelle activité du site de Sandouville, le groupe Renault met en place un plan de recrutement avec à la clé l’embauche de 550 nouveaux salariés en CDI (400) et CDD (150), au cours des quatre prochaines années. Des embauches qui s’ajoutent aux 1 000 recrutements effectués par le constructeur au losange depuis 2014, date de lancement de la production de l’utilitaire Trafic sur les chaînes de production de l’usine normande. Au total, le site de Sandouville compte 1 850 salariés (dont 115 apprentis), auxquels viendront s’ajouter les 550 nouveaux recrutements. Le groupe automobile met également aujourd’hui en place un "ambitieux" plan de formation, avec plus de 21 400 heures de formation en 2023 (soit près de 18 heures par personne).

"C'est une réponse révolutionnaire à une situation de rupture dans la mobilité urbaine"

Le futur fourgon du groupe Renault se présente non seulement comme un véhicule 100 % électrique mais aussi basé sur une plateforme électronique connectée. Soit une véritable petite "révolution" pour Luca de Meo : "C’est une réponse révolutionnaire à une situation de rupture dans la mobilité urbaine, avec la nécessité de réduire l’impact des véhicules, notamment en ville et lors du dernier kilomètre. Et pour cela, il faut les bons produits pour pouvoir répondre aux nouvelles réglementations". Made in France, FlexEvan bénéficiera d’un partenariat avec le fabricant de batteries Verkor, basé dans les Hauts-de-France, mais aussi du futur partenariat avec CMA CGM pour la partie supply chain. "Dans le domaine de la supply chain aussi, on se met aussi en condition de pousser de nouvelles solutions", se félicite le directeur général de Renault Group.

Un site en transition digitale

Le site de Sandouville, en pleine transition digitale, dispose d’un écosystème digital baptisé "Sandouville Plant Connect", au sein de ses ateliers, qui lui permet d’exploiter de nombreuses données opérationnelles actualisées en temps réel, pour l’optimisation de la chaîne de valeur : gestion des fournisseurs, production, ou encore livraison aux clients. Ce nouvel outil permet de piloter les différentes composantes de la performance de l’usine, de la qualité aux coûts, en passant par les délais et la consommation d’énergie.

Une bouffée d’oxygène pour Sandouville

L’annonce de l’attribution du futur fourgon électrique donne une vraie bouffée d’oxygène et une promesse d’avenir radieux à un site qui a connu une histoire tourmentée. En effet, l’usine de carrosserie-montage de Sandouville a produit, à partir de 1964 et jusqu’en 2014, l’essentiel des véhicules haut de gamme de Renault (17 modèles). Un modèle économique remis en question à partir de 2010, avec de fortes interrogations sur l’avenir du site et des rumeurs de fermeture, jusqu’à l’attribution de la fabrication de véhicules utilitaires légers de type Trafic, dont la production a débuté en 2014. Depuis, l’usine a sorti plus d’un million de véhicules Trafic, dont 131 427 véhicules produits en 2023 pour les marques Renault, Nissan et Renault Trucks. Une transformation pour laquelle Renault avait alors investi 230 millions d’euros afin de réaliser les travaux de transformation nécessaires à la fabrication du nouveau véhicule utilitaire (VU) de la marque et ainsi changer la vocation de l’usine.

"C'est une étape importante dans la réindustrialisation de la France. C'est une bataille que l'on est en train de gagner"

Cette opération de "relocalisation" anticipait la politique de réindustrialisation de la France, le Trafic étant jusqu’alors produit en Angleterre et en Espagne. La décision était venue compléter l’écosystème industriel du véhicule utilitaire de Renault Group, la majorité de la gamme utilitaire produite par Renault s’étant ainsi retrouvée installée en France avec le Kangoo à Maubeuge (Nord) et le Master à Batilly (Meurthe-et-Moselle). Une démarche plébiscitée par Bruno Le Maire qui y voit un exemple à suivre : "C’est une étape importante dans la réindustrialisation de la France. C’est une bataille que l’on est en train de gagner, a déclaré le ministre de l’Economie. De nouveaux véhicules utilitaires vont être produits à Sandouville, avec un avenir garanti pour 15 à 20 ans grâce à l’attribution de ce véhicule. De plus, ces véhicules vont embarquer des batteries Verkor produites à Dunkerque".

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