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Eurosubstrat investit pour se renforcer à l’export
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Eurosubstrat investit pour se renforcer à l’export

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Eurosubstrat, qui fabrique des substrats (terreau) ensemencés de champignons exotiques, veut accroître son développement à l’export en visant les marchés allemands et du Moyen-Orient. La société installée sur 20 000 m² couverts à Callac va parallèlement investir dans son outil de production dans les deux prochaines années.

Jean-Marc Gillouard, ici dans l’une des salles d’incubation, a repris le fabricant de substrat de champignons exotiques en 2016 — Photo : Matthieu Leman

Eurosubstrat, qui produit du substrat (terreau) ensemencé de champignons exotiques, sur lesquels les producteurs vont cultiver les champignons, doit beaucoup à l’export. Pendant la crise sanitaire, l’entreprise installée à Callac (Côtes-d’Armor) est parvenue à maintenir son chiffre d’affaires (baisse contenue à 10 %) grâce notamment au marché anglais. "Nos variétés de champignons y sont vendues principalement en grandes surfaces, qui sont restées ouvertes pendant les confinements liés à la crise du Covid, quand nos principaux clients en France, les restaurants, étaient fermés", explique Jean-Marc Gillouard, qui a racheté en 2016 l’entreprise née en 1995.

En 2022, 55 % du chiffre d’affaires de l’entreprise qui fait 5,5 millions d’euros, en hausse de 13 %, pour 22 salariés, étaient réalisés à l’international, principalement en Angleterre (15 % du CA total) mais aussi en Espagne, Italie, Benelux et Israël. Mais le président d’Eurosubstrat veut aller encore plus loin et a, pour cela, adhéré en janvier à Bretagne Commerce International (BCI). "Nous visons l’Allemagne, qui se fournit aujourd’hui principalement aux Pays Bas, et le Moyen-Orient, où le pouvoir d’achat est important et le réseau de restauration bien établi", partage le Costarmoricain. "Les agents de BCI qui sont sur place vont réaliser des études du marché et nous faciliteront les contacts."

Deuxième ligne de palettisation

Pour accompagner cette croissance des ventes présentes (le volume a augmenté de 8 % en 2022), l’entreprise va investir dans son outil de production. Dès cette année, la ligne de palettisation va être modernisée et une seconde ligne créée, notamment pour alléger l’outil lors de la haute saison (septembre à janvier), pendant laquelle 600 tonnes de substrat par semaine peuvent sortir de l’usine de Callac, sur un total de 16 000 tonnes par an. Cet investissement devrait s’élever à une somme comprise entre 250 000 euros et 300 000 euros.

En 2024, un nouveau tunnel de pasteurisation et une salle d’incubation (deux des étapes de fabrication des substrats, NDLR) devraient être installés dans une extension de bâtiment de 3 000 m². L'investissement machine se monterait à près de 600 000 euros. Enfin, "dans les deux ans à venir", des bâtiments modulaires seront installés sur le site pour un coût d’environ 150 000 euros. "Ces bâtiments sociaux assureront un meilleur accueil pour nos chauffeurs et nos clients et accueilleront les bureaux de nos services logistique et comptabilité", précise le dirigeant.

Un des deux acteurs reconnus en France

L’entreprise, dont 20 % de la production est bio - un chiffre en baisse depuis deux ans et la crise de ce marché - possède en portefeuille 500 clients, du petit aux très gros producteurs de champignons. Ses substrats de pleurote, shiitake, eryngii et pholiote, sont réalisés à base de paille broyée et humidifiée agrémentée de diverses matières, comme du son de blé ou des oligo-éléments. Environ 250 kg de champignons sont récoltés par tonne de substrat. Ce marché de niche ne compte que deux acteurs reconnus en France et un autre aux Pays Bas.

Manque de visibilité

En attendant, Eurosubstrat, dont le process de fabrication appelle une consommation importante d’énergie dans ses 20 000 m² couverts (300 000 euros de facture électrique en 2022) doit faire face à l’explosion des prix de l’énergie. "Même si mon contrat date d’il y a un an, mon fournisseur m’a annoncé qu’à partir de janvier, ma facture augmentera de 250 %, sous réserve de bouclier énergétique", fustige Jean-Marc Gillouard. "Ce qui me met en colère, c’est la nébulosité de cette hausse. On subit sans savoir. Et les dispositifs proposés - chèque, bouclier, - il faudra bien les rembourser. Plus largement, nous manquons de visibilité sur les règles du jeu avec la succession des crises, sanitaire, sociales, climatiques…"

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