Alerte rouge sur les étiquettes. Arrêtées au 1er mars à minuit, les négociations commerciales 2023 entre distributeurs et industriels devraient déboucher sur des hausses de prix de l’ordre de 10 %, selon les différents acteurs. Des revalorisations qui s’ajouteront donc à la flambée en cours des produits alimentaires (+14,5 % en février). Cette première estimation est bien le seul sujet de consensus : le contexte inflationniste a crispé encore davantage ces discussions, déjà conflictuelles en temps normal. "Un certain nombre de distributeurs contestent l’augmentation des charges des industriels et des agriculteurs", s’est plainte la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, le 1er mars, sur Radio Classique. Elle évalue ces surcoûts à +18 %. En face, les enseignes dénoncent des "effets d’aubaine", à l’image de Dominique Schelcher, à la tête de Système U. Lui s’étonne dans Le Parisien, que, pour un même produit, une PME demande à vendre 10 % plus cher, quand "certains grands groupes réclament +15, voire +17 %". De son côté, l’État a déjà pris parti : Emmanuel Macron a estimé, le 25 février, que les distributeurs étaient "ceux qui [devaient] faire un effort sur leurs marges".
