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Valolarve lance son élevage de larves de mouches nourries aux fruits et légumes invendus
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Valolarve lance son élevage de larves de mouches nourries aux fruits et légumes invendus

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Créée en 2022 par un entomologiste, la start-up charentaise Valolarve a débuté depuis quelques mois son élevage de larves de mouche, qu’elle nourrit partir d’invendus de fruits et légumes. La société vante son modèle circulaire, local et en circuit court destiné à fabriquer des aliments pour animaux, servir d’appâts de pêche et réactiver le compost.

Benoît Gilles a fondé Valolarve à Angoulême en février 2022 — Photo : Valolarve

Utiliser les insectes au lieu de lutter contre. C’est, en somme, ce qui résume l’ensemble des activités actuelles de Benoît Gilles, entomologiste charentais. C’est sans doute son poste de chargé de recherche pour Cycle Farms, filiale insectes du groupe Orvia (100 M€ de CA en 2022, 600 collaborateurs) pour laquelle il a mis en place un pilote industriel d’élevage d’insectes destinés à l’alimentation piscicole en Afrique de l’Ouest, qui lui a donné l’idée de fonder la start-up Valolarve en février 2022.

Revaloriser des invendus alimentaires

Le concept est simple : produire des larves de mouches soldats noires pour nourrir des poules, des oiseaux ou des nouveaux animaux de compagnie (reptiles, rongeurs, poissons d’ornement) ou servir d’appâts pour pêcheurs. La particularité de ces larves est d’être élevées et nourries grâce aux fruits et légumes récupérés via des dons de la Banque Alimentaire d’Angoulême et de la Charente qui ne trouvent pas preneurs. "La promesse est que chaque kilo de Valolarve produit permet à environ 5 kg de fruits et légumes d’être retirés du système de retraitement des déchets", explique Benoît Gilles, pour l’heure seul à bord. "Les mots d’ordre de l’entreprise sont : local, durable et circulaire pour éviter les flux inutiles".

Solution alternative pour les biodéchets

Installée au sein du village d’entreprise Les Molines à Angoulême (Charente) depuis un an, Valolarve a mis en route son élevage sur une espèce "connue pour dégrader très efficacement la matière organique, ce qui représente un fort avantage en termes de valorisation et de recyclage des matières", poursuit le fondateur de la start-up.

Subventionnée au démarrage par la technopole charentaise Eurekatech, le concours innovation Grand Angoulême et le concours J’agis pour réduire de Calitom (service public des déchets de Charente), Valolarve dispose désormais d’un élevage autonome de larves, "aujourd’hui quelques dizaines de kilos par semaine mais on peut facilement monter à plus".

Vendues sèches, vivantes ou dans leur pupe (chrysalide), les larves produisent aussi du compost pour jardin. Une solution de plus pour permettre aux particuliers de réutiliser les déchets organiques, dont le tri à la source deviendra obligatoire en décembre 2023.

Un modèle duplicable

Le fondateur de Valolarve ne manque pas d’ambition, même si la société ne dispose pour l’heure que d’un local de 70 mètres carrés à Angoulême. "Si nous arrivions à collecter la totalité de ce que la Banque Alimentaire locale doit jeter en fruits et légumes, ce serait un bon premier objectif." Pour l’heure, Valolarve s’adresse aux particuliers - ceux, par exemple, qui ont des poules dans leur jardin - en vendant sur son site internet en comptant sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux. "Ensuite, si la demande est là, on pourrait avoir des flux dans des points de ventes, notamment dans des magasins de pêche. À terme, nous pourrions grimper à plusieurs centaines de kilos de larves par semaine, mais il faudra alors investir dans un site plus automatisé", termine Benoît Gilles. Dessinant un futur potentiel déploiement à une échelle plus industrielle, Valolarve espère essaimer dans d’autres villes en France.

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