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Une "petite centrale nucléaire" proposée pour le site industriel de Cordemais
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Une "petite centrale nucléaire" proposée pour le site industriel de Cordemais

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Lors d’une session du conseil régional des Pays de la Loire le 22 octobre, la présidente de la Région Christelle Morançais s’est prononcée en faveur de l’implantation d’une mini-centrale nucléaire sur le site de la centrale thermique de Cordemais, en Loire-Atlantique.

L’activité de centrale à charbon du site de Cordemais, en Loire-Atlantique, cessera prochainement — Photo : Caroline Scribe

Le site de Cordemais accueille encore aujourd’hui une usine produisant de l’électricité à partir du charbon, une centrale thermique amenée à fermer dans les années à venir car fortement émettrice de CO2. À l’occasion de la session du Conseil régional du 22 octobre, la présidente du conseil régional des Pays de la Loire Christelle Morançais a proposé l’idée d’y implanter une petite centrale nucléaire.

"La Région veut s’inscrire pleinement dans la dynamique 'France 2030' et contribuer à offrir au site de Cordemais un avenir utile pour l’emploi et le savoir-faire industriels, utile pour le territoire, mais aussi, et surtout, utile pour notre environnement. Le nucléaire est une énergie propre, très peu émettrice de gaz à effet de serre, qui doit nous permettre, en complément du développement des énergies renouvelables, de soutenir de façon durable le dynamisme économique de notre région", a-t-elle plaidé.

Cette déclaration a suscité la surprise, voire des remous du côté des autres groupes politiques de l’assemblée régionale, en particulier des écologistes et de la France insoumise.

Christelle Morançais, présidente du Conseil régional des Pays de la Loire — Photo : Conseil régional des Pays de la Loire

Le plan d’investissement de 30 milliards d'euros annoncé à la mi-octobre par Emmanuel Macron flèche bien les mini-centrales nucléaires, dites SMR (pour small modular reactors, soit des petits réacteurs modulaires). Le président de la République y martèle son soutien "dans la compétition mondiale sur les SMR", estimant que la France devait "rattraper rapidement son retard" en la matière sur les États-Unis, la Chine et la Russie. Ces petites unités nucléaires seraient amenées à voir le jour autour de 2035. Elles sont ciblées pour remplacer les centrales à charbon en fin de vie et envisagées comme un "produit" à l’export pour l’industrie nucléaire tricolore.

"Un projet structurant"

Christelle Morançais s’est entretenue sur le sujet avec le PDG d’EDF et se dit à la disposition "des élus et des acteurs du territoire pour travailler, collectivement, à la mise en œuvre de ce projet fondamental pour notre avenir."

"Il s’agit d’un projet structurant, de long terme, qui repose sur l’expertise et le savoir-faire d’EDF, de ses ingénieurs et de ses ouvriers. Il faut saisir cette opportunité, et le faire en unissant les territoires et les acteurs. C’est dans cette logique que je m’inscris", a déclaré la présidente de Région, qui n’a pas tellement la main sur la naissance d’un tel projet sur ce territoire, projet qui dépend en très grande partie de la volonté de l’État. En ce sens, la patronne de la Région a d'ailleurs adressé un courrier au chef de l'État, un courrier évoquant ce sujet.

Un temps, un projet de reconversion écologique appelé "Ecocombust" était envisagé par EDF sur le site de Cordemais afin de remplacer le charbon par de la biomasse. Un projet avorté compte tenu des coûts, a laissé entendre EDF en juillet.

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