L’envolée des prix du gaz liée à la guerre en Ukraine, la crise de la production nucléaire en France et une production hydraulique réduite à son plus bas niveau depuis 1976 en raison d’une sécheresse durable, tels ont été les trois faits marquants du paysage énergétique hexagonal en 2022. Dans ce contexte, à l’image de celle de la France, la consommation d’électricité en région Pays de la Loire ressort en baisse de 3,5 % par rapport à 2021, selon les chiffres communiqués par RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. Le recul a été particulièrement visible à partir de septembre, atteignant même 15 % en novembre, en raison d’une baisse d’activité des industriels et des actions de sobriété énergétique mises en place.
57 % de la production d’électricité d’origine renouvelable
En 2022, le parc de production d’électricité ligérien compte 4 750 mégawatts (MW) de puissance installée, soit une augmentation de 19 % par rapport à 2021. Cette hausse est portée par l’entrée en service du parc éolien en mer de Saint-Nazaire d’une puissance de 480 MW. En parallèle, le parc de production solaire enregistre également une hausse de 21 % des installations et de près de 29 % de la production qui s’élève à 920 MW. "La filière solaire se développe massivement. Elle connaît une accélération des projets de petits parcs dont la somme génère une belle dynamique", note Carole Pitou-Agudo, déléguée régionale Ouest chez RTE. De ce fait, les énergies renouvelables représentent, avec 4,3 TWh, 57 % de l’électricité produite dans les Pays de la Loire, en progression de 37 % par rapport à 2021.
A contrario, la production totale d’électricité a diminué de 6,5 % sur l’année 2022, en raison du recul (-30 %) de l’utilisation des moyens de production thermiques, les centrales à charbon de Cordemais et à gaz de Montoir-de-Bretagne ayant connu de longues périodes d’arrêt pour maintenance.
Raccordement du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier
En 2022, RTE a investi 102 millions d’euros dans la rénovation et le développement du réseau de la région. Entre 2023 et 2026, ses investissements seront portés à 650 millions d’euros. Les travaux de raccordement du futur parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier, qui ont commencé, capteront environ la moitié de cette enveloppe. RTE a également planifié de remplacer 31 pylônes sur la ligne Saumur-Cholet pour un montant de 35 millions d’euros, tandis que 17 millions seront affectés à la sécurisation de la ligne raccordant la Vendée.
Dans les années à venir, RTE aura également pour mission d’accompagner la décarbonation des industries de la région qui se traduira par un transfert des consommations d’énergies sur le réseau électrique. "Cette tendance est très visible sur les sites industriels les plus consommateurs, comme ceux de Dunkerque ou du Havre. Mais on commence à observer ce phénomène sur l’estuaire de la Loire", pointe Carole Pitou-Agudo. "Les objectifs climatiques renforcés de l’Union européenne accélèrent la sortie des énergies fossiles, tandis que la guerre en Ukraine nous incite à mener des actions pour regagner de la souveraineté énergétique et réindustrialiser la France avec des plans importants dont on observe les effets. Nous sommes très sollicités par des industriels pour des devis de raccordement", conclut-elle.
