Lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, le 23 janvier, la présidente du conseil régional des Pays de la Loire Christelle Morançais a fixé ses priorités pour les entreprises et l’économie régionale. En premier : "l’emploi, avec un objectif à la fois ambitieux et simple : atteindre le plein emploi." En ces temps de difficultés de recrutement, ressort cet écueil bien connu : comment aider les entreprises à recruter ? "La pénurie, hier, c’étaient les emplois à pourvoir, la pénurie, aujourd’hui, ce sont les candidats à l’emploi, dit-elle. Dans une économie qui crée des postes, et qui continue d’en créer malgré le contexte difficile que nous traversons, les réponses à apporter ne sont pas les mêmes que dans une économie qui en détruit."
Elle cible le manque d’efficacité de la formation. "Je n’accepte pas qu’alors que nos entreprises peinent à recruter, le taux d’entrée sur le marché du travail des personnes que nous formons – près de 25 000 par an – demeure si faible : je prendrai un exemple sur les formations qualifiantes, avec à peine plus de 66 % qui vont vers un emploi". Elle ajoute : "Il faut mieux cibler les formations en fonction des besoins réels des entreprises, il faut être plus exigeant vis-à-vis des candidats que l’on forme, plus exigeant vis-à-vis des organismes de formation, il faut développer massivement la formation à l’intérieur de l’entreprise." Christelle Morançais demande qu’il n’y ait qu’un seul pilote sur ce sujet : la Région.
Mini-centrale nucléaire, hydrogène, méthaniseur XXL…
Deuxième priorité de Christelle Morançais : l’écologie. La présidente assure qu’il "faut réussir cet incroyable défi : non seulement réduire drastiquement la part de l’électricité carbonée que nous produisons, mais produire toujours plus d’électricité propre, issue à la fois du nucléaire et des énergies alternatives".
Sa stratégie ? Elle se dit "favorable à l’implantation d’une petite centrale nucléaire, dite SMR, sur le site de l’actuelle centrale à charbon de Cordemais, en complément d’hydrogène et du projet EcoCombust, qui vient d’être validé par l’État". Ce dernier, après l'accord d'EDF et de Paprec, a pour objectif de convertir la centrale thermique, condamnée par l'arrêt du charbon, en centrale biomasse où seront brûlés des pellets de bois produits sur place à partir de déchets d'ameublement.
Par ailleurs, elle s’avoue "favorable à l’implantation d’un troisième parc éolien en mer", au large de la Vendée, qui s'ajoutera à ceux de Saint-Nazaire (achevé) et d'Yeu - Noirmoutier (en cours de construction). Enfin, elle veut "ouvrir largement les discussions sur l’implantation des méthaniseurs XXL." Ces projets, qui suscitent encore la polémique auprès d'élus et d'habitants de par leurs tailles, serviraient à produire du méthane à partir des effluents d'élevages notamment.
Un aéroport à réaménager et un TGV direct
Sur le transport, elle déplore que rien n’ait été "engagé pour réaménager l’aéroport Nantes Atlantique, qui est indigne d’une région comme la nôtre, indigne d’une métropole comme Nantes, indigne de notre développement, de notre rayonnement et de nos ambitions." Elle ajoute : "En bas du contrat d’avenir, à côté de la signature du Premier Ministre, il y a une autre signature : c’est la mienne. Cette signature, elle n’engage pas que moi, elle engage tout un territoire – un territoire qui estime à raison qu’il a été lésé, qu’il a été maltraité, qu’il a été mal considéré." Ce contrat, signé entre l’État et la Région, en mars 2019, devait permettre d'accélérer le désenclavement de la région et de renforcer son attractivité, via 37 mesures : développement des infrastructures de transports routiers et ferroviaires, déploiement de la couverture 4G, innovation et recherche, transition écologique… La présidente l'a martelé : "Ce contrat, j'entends qu'il soit respecté."
Christelle Morançais propose enfin que "le gouvernement place la métropole de Nantes […] parmi les territoires de lancement du projet de RER métropolitain, annoncé par Emmanuel Macron. D’autre part, elle souhaite "que l’État garantisse 100 % des liaisons TGV Nantes/Paris en moins de 2 heures, sans léser Le Mans ni Angers, grâce notamment à l’amélioration du contournement de Paris, via Massy-Valenton. Ce qui est possible pour Rennes, ce qui est possible pour Bordeaux, je veux que ce soit possible pour Nantes."
