Les fondateurs
Yann Brazeau et son frère Jean-François baignent dans l’huile de moteur automobile depuis leur plus jeune âge, leur père ayant été garagiste à Nantes. Durant une quinzaine d’années, le premier a travaillé pour le groupe PSA, devenu Stellantis suite à la fusion avec l’italien Fiat. "J’ai notamment passé six années au Japon dont trois en immersion chez Toyota, un constructeur qui m’a inspiré par ses méthodes." De retour en France, Yann Brazeau encadre de grandes succursales à Paris avant d’intégrer le groupe Aramis Auto. Pour le leader européen de la vente en ligne de véhicules neuf et d’occasion, il crée, dans la Drôme, une usine de reconditionnement d’automobiles d’occasion. Laquelle, dit-il, "faisait référence" à l’époque. Il la gérera cinq années durant.
Son frère, Jean-François, a lui embrassé la carrière d’informaticien, pour un géant comme Capgemini à Paris comme pour des start-up nantaises. Des expériences de chacun, de leur compétence également, a germé l’idée de fonder Stimcar, dont le siège social se situe à Couëron près de Nantes. "Notre association nous a permis de construire une solution qui n’existe pas ailleurs, assure Jean-François Brazeau, une digitalisation du processus de reconditionnement des véhicules unique".
La start-up naît en 2018. Le premier atelier ouvre à Nantes en 2020. Suivront ceux de Toulouse et Bordeaux en 2021. Elle emploie aujourd’hui une centaine de collaborateurs.
Le concept
"Le reconditionnement suppose d’intervenir sur tous les éléments -de mécanique, de carrosserie, les équipements intérieurs, l’électronique - d’une voiture qui a déjà circulé, décrypte Yann Brazeau. Le principe est de gommer les imperfections sur la carrosserie et de remettre à neuf les éléments mécaniques". Les clients que sont les constructeurs automobiles, confient les véhicules à Stimcar pour, en premier lieu, expertiser les défauts avant de les corriger. Ultime étape, photographier voire filmer le véhicule pour le poster sur le Net, "là où les voitures se vendent le plus", constatent les deux frères.
La particularité de Stimcar s’appuie sur une méthodologie industrielle couplée à une solution IT. "Par rapport aux pratiques traditionnelles qui peuvent durer de 40 à 60 jours, nous intervenons en un temps record. Entre l’expertise et la mise en ligne sur internet, se passent entre 4 et 6 jours, ce qui limite la pression financière sur nos clients. Notre process industriel, inspiré notamment de Toyota, nous permet de bien piloter la qualité."
En 2021, plus de 10 000 voitures ont été reconditionnées dont 5 000 à Nantes (l’entreprise ne communique pas sur son chiffre d’affaires).
Les perspectives
Le partenariat vient de se conclure avec le quatrième constructeur automobile mondial, Stellantis. Ce client historique de Stimcar entre dans le capital à hauteur de 60 %, la part restante étant entre les mains des deux frères fondateurs de la start-up. L’accompagnement, notamment financier, permet à Stimcar de davantage mailler le territoire français : neuf nouveaux centres de reconditionnement ouvriront en 2022, entraînant de 250 à 300 créations d’emploi. L’étape suivante, un déploiement en Europe (Espagne, Belgique, Allemagne, Portugal, Italie, Angleterre…), où est fortement implanté Stellantis. Entre cinq et dix centres pourraient être créés par pays en fonction de sa taille et du marché. Première étape, l’Espagne. "Nous pensions nous attaquer à l’Europe en 2023, ce pourrait être plus tôt", se réjouissent les deux frères.
