Qinomic est l’histoire d’une jeune start-up, qui a réussi à séduire un géant du secteur automobile, Stellantis. Le constructeur a en effet récemment choisi la technologie mise au point par l’entreprise, implantée à Venelles, près d’Aix-en-Provence, pour développer le retrofit des véhicules utilitaires légers. L’enjeu est d’importance pour tous les propriétaires des plus de 6 millions de véhicules utilitaires répertoriés en France en 2020, puisque les restrictions d’accès en ville (ZFE) vont contraindre ces propriétaires à chercher une solution pour les transformer en véhicules zéro émission. Qinomic veut faire partie de ces solutions.
Des partenariats industriels
Frédéric Strady, le directeur général de Qinomic, une SAS au capital de 120 000 euros, a passé trente années dans le monde automobile avant de créer son entreprise, en juillet 2021, avec trois autres associés (Jean-Pierre Labroue, Christophe Vergneault, Gwenaël Rigolé). L’idée : accompagner les industriels du secteur à traverser "cette révolution comme ils en vivent une tous les 100 ans, une révolution d’usage, une révolution technologique, une révolution légale avec l’instauration des zones à faibles émissions."
Qinomic se positionne dès lors comme une start-up de la mobilité durable et innovante, capable d’apporter sa contribution au verdissement du parc automobile et aux objectifs de neutralité carbone. À la fois bureau d’ingénierie et équipementier, la jeune entreprise développe les briques technologiques permettant l’industrialisation du retrofit et s’appuie sur des partenariats pour avancer.
Celui avec Stellantis est particulièrement stratégique pour la start-up aixoise. Il marque "une étape importante dans notre développement, qui nous permettra de finaliser et de mettre en œuvre certaines des solutions techniques novatrices que nous développons pour l’industrie du retrofit", souligne Frédéric Strady. Le développement conjoint doit permettre d’aboutir à une solution en fin d’année 2023 pour une commercialisation à partir de 2024 en France.
Depuis, Qinomic a aussi mis un pied dans le retrofit de véhicules anciens en s’associant aux sociétés Design1880 (une SAS au capital de 2 000 euros implantée à Bordeaux) et R-Fit (une SASU au capital de 100 000 euros implantée à Cassis, 18 collaborateurs, CA 2021 : 2 M€). La première est spécialisée dans la transformation de véhicules anciens en véhicules électriques, la seconde homologue des kits de retrofit. Ensemble, elles vont développer le kit de conversion de la Fiat 500, qu’ils prévoient de commercialiser d’ici la fin de cette année.
Un million d’euros levés début 2023
Pour mener ces partenariats et ses travaux de R & D, Qinomic emploie 20 personnes, 30 d’ici la fin de l’année. Si son développement a été jusqu’alors financé sur fonds propres, "une levée de fonds d’un million d’euros auprès d’investisseurs privés a été bouclée en début d’année", confie Frédéric Strady. Une autre levée de fonds, "plus conséquente" est déjà dans les tuyaux pour 2024. Positionné sur un marché émergent, le dirigeant vise l’équilibre d’ici à trois ans : "Nous travaillons sur des volumes assez conservateurs mais rapidement, le chiffre d’affaires pourra atteindre plusieurs millions d’euros et nous nous dirigerons alors vers une solution de retrofit adossée à un outil industriel."
