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Soprema intègre l’empreinte carbone à ses devis et factures
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Soprema intègre l’empreinte carbone à ses devis et factures

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Depuis un an, Soprema mentionne sur ses factures l’intensité carbone de ses produits et de leur transport. Une démarche qui a permis à la stratégie environnementale du groupe de gagner en maturité et d’essaimer auprès des clients.

Depuis un an, les clients de Soprema sont en mesure de voir le poids carbone de leurs commandes — Photo : DR

L’idée est venue du président fondateur lui-même, Pierre-Étienne Bindschedler. Depuis 2017 en effet, le fabricant de produits d’étanchéité Soprema collecte des données extra-financières concernant son activité. Elles ont d’ailleurs permis d’évaluer l’empreinte carbone du groupe en 2022 et de définir une trajectoire de réduction de cette dernière. "On s’est rendu compte que ces données avaient acquis une certaine robustesse, dont on ne se servait pas. On les a donc intégrées à nos systèmes d’information", explique Ivann Cazali, chargé de mission stratégie et performance environnementale chez Soprema.

L’impact carbone indiqué noir sur blanc

Après un premier essai réalisé avec certains clients importants, le fabricant généralise en France, en octobre 2022, l’émission de "factures CO2 équivalent". "Les clients ont vu une deuxième page ou une deuxième colonne sur leurs factures et ont commencé à nous questionner. Ils ont commencé à prendre conscience des ordres de grandeur en la matière. Cela nous a permis d’ouvrir le dialogue", note Ivann Cazali. Puis en avril dernier, les mêmes données, tirées notamment des fiches de données environnementales et sanitaires (FDES) des produits, ont également été intégrées aux devis.

L’outil, plus simple d’accès que les analyses du cycle de vie figurant dans les FDES, permet aux professionnels du bâtiment de s’interroger de manière plus facile au sujet de l’empreinte carbone de leur activité. "Nos clients demandent habituellement plusieurs devis pour pouvoir choisir entre différents produits. Désormais, au lieu de comparer uniquement un prix, ils peuvent aussi comparer l’impact CO2 et ainsi faire le choix le plus pertinent. C’est mettre noir sur blanc des choses assez évidentes, dans l’optique de changer les habitudes", indique le chargé de mission.

Ouvrir le dialogue sur la transition environnementale de la filière

Soprema espère ainsi, sans même qu’il y ait d’obligation réglementaire à ce sujet, que les clients optent plus facilement pour la solution offrant un impact carbone réduit. La stratégie environnementale mise en place par l’industriel passe en effet non seulement par une diminution de l’empreinte carbone de sa propre chaîne de valeur, mais également par un évitement des émissions de CO2 chez ses clients. "Parce que pour décarboner l’industrie du bâtiment, il faut impliquer tous ses acteurs. Nous avons bien sûr un rôle à jouer, mais il faut que tout le monde tende vers les mêmes objectifs", estime Ivann Cazali.

Certains clients ont d’ores et déjà évolué dans leurs pratiques, même s’il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de ces transformations. L’expérience a également permis à l’industriel de gagner lui-même en maturité et de faire bouger les lignes en interne, pour développer une véritable culture de l’impact carbone, notamment au sein de sa force de vente. "Les relations avec nos clients ont changé, reconnaît Ivann Cazali. L’idée est vraiment de construire ensemble, pour s’orienter vers le bâtiment de demain, moins intense en carbone, mais aussi davantage résilient et adapté au climat futur". Prochaine étape : lancer la facture carbone au-delà du seul marché français.

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