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Upsilon trace son chemin vers la "satiété économique"
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Upsilon trace son chemin vers la "satiété économique"

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Entre Cannes et Grasse, Upsilon développe et loue du matériel audiovisuel pour les salons professionnels. Dans un secteur d’activité qui reste polluant et énergivore, la petite entreprise entend démontrer au quotidien que l’engagement environnemental ou social n’est pas une question de taille, et que la croissance peut se faire en toute sobriété, dès lors qu’on s’y attelle.

Bruno Sorrentino est directeur associé d’Upsilon — Photo : Olivia Oreggia

Upsilon loue du matériel audiovisuel pour les salons professionnels. L’entreprise azuréenne développe aussi ses propres créations : des miroirs cachant des écrans qui s’animent comme par magie pour vanter les mérites d’une marque, des hologrammes déclenchés à distance, de "l’écriture magique" qui prend vie sur un mur en tissu… Voilà qui séduit de grands comptes tels L’Oréal, Clarins, Altarea Cogedim ou Nicolas Feuillatte quand ils exposent au Palais des festivals de Cannes ou au Grimaldi Forum à Monaco. Voilà qui est aussi par essence "ultra-polluant". Cofondateur de l’entreprise, Bruno Sorrentino en convient sans ambages mais a décidé de prendre le problème à bras-le-corps.

Fini les déplacements lointains

Ainsi, si les équipes d’Upsilon se déplaçaient ces dernières années "partout en France et en Europe", elles ont désormais un terrain de jeu défini entre Lyon, Montpellier et Monaco. "Nous avons énormément réduit notre axe de travail, c’est une volonté pour limiter notre empreinte carbone. Certains clients n’entendent pas l’environnement comme une raison valable pour leur opposer un refus, mais il faut être cohérent", indique le directeur associé.

Upsilon développe des écrans miroirs qui s’animent via une puce RFID caché sur un objet — Photo : Upsilon

Pour que logiques économique et environnementale s’accordent sans entraver le business de l’entreprise, celle-ci réfléchit à la construction d’une offre pour continuer d’accompagner ses clients "loin mais sans matériel". "En donnant des cahiers des charges très précis, du conseil en stratégie, en transmettant à d’autres entreprises avec lesquelles on créerait une sorte de réseau. Ce sont des modèles économiques qui n’existent pas et c’est un vrai casse-tête. On ne sait pas encore comment chiffrer le tout ou quels outils mettre en place car tout est à inventer, mais c’est à faire, c’est une certitude, c’est ce vers quoi nous allons", explique Bruno Sorrentino.

Un nouveau modèle économique

Cette conviction, les équipes d’Upsilon l’ont renforcée ces dernières années en étant lauréats du dispositif régional CEDRE, qui accompagne les sociétés engagées, dans la réalisation des Fresques du Climat et de l’Économie circulaire ou encore dans la réalisation, avec Bpifrance, du bilan carbone complet de l’entreprise. "Je voudrais qu’à terme, chaque devis que nous réaliserons présente l’empreinte carbone induite du produit choisi par le client, ainsi qu’une proposition alternative qui serait par exemple moins énergivore. Là encore, je pense que c’est vers cela que nous nous dirigeons pour faire valoir notre expertise."

Upsilon a entamé sa politique RSE en 2016 en cherchant des idées de cadeaux pour ses clients. Le choix s’était alors porté sur des pots de miel. Depuis, elle est adhérente d’Un Toit pour des Abeilles et a ajouté une écoparticipation de 10 euros sur chacune de ses factures pour parrainer un apiculteur. Certains de ses clients s’y sont même mis eux aussi. Huit ans plus tard, elle a commencé à se façonner un nouveau modèle économique, un changement profond qui devrait l’entraîner, d’ici trois à cinq ans, à doubler ses effectifs (8 personnes à ce jour) et son chiffre d’affaires pour dépasser les deux millions d’euros. "Nous ne voulons pas devenir une grosse boîte, conclut Bruno Sorrentino. Nous sommes sur un modèle de satiété économique. Une fois les postes doublés, cela permettra des roulements de congés, que chacun soit bien rémunéré… pas besoin d’aller plus loin en fait."

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