Sarthe
SCM s'empare de l'activité ferroviaire en plus de la connectique sous-marine
Sarthe # Industrie

SCM s'empare de l'activité ferroviaire en plus de la connectique sous-marine

S'abonner

Basé à Allonnes, le spécialiste de connectique sous-marine Systèmes et connectique du Mans (SCM) connaît une forte croissance depuis sa reprise en 2021. Ayant multiplié son chiffre d’affaires par quatre, l'entreprise vient de reprendre une activité ferroviaire. Fournisseur de l’industrie pétrolière, elle investit 4 millions d’euros pour s’orienter vers des technologies décarbonées.

À Allonnes, SCM conçoit et fabrique des systèmes de connexion résistants à des conditions extrêmes (température, pression, immersion grandes profondeurs, etc.) — Photo : Rémi Hagel

Depuis le 1er février 2023, Systèmes et connectique du Mans (SCM), qui fait de la connectique sous-marine, a repris l'activité ferroviaire du groupe américain TE-Connectivity basée à Chassieu, près de Lyon. Le transfert de stocks et d’équipement vers le site manceau est en cours, tout comme les recrutements pour ce pôle qui emploiera 30 à 40 personnes, et devrait générer 10 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. L'industriel sarthois a dégagé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2022.

Renaissance

Ce rachat prend une saveur particulière pour les Sarthois, puisqu'il constitue une sorte de "retour à la maison". En effet, SCM est née en avril 2021, à la suite de la délocalisation à l'étranger de la filiale mancelle de TE-Connectivity. Le groupe américain avait licencié près de 90 salariés depuis 2019. L'actuel dirigeant Frédéric Kleindienst avait alors racheté l'activité Énergie, reprenant 62 salariés en CDI, plus des CDD. Il leur avait ouvert l'actionnariat et 38 d'entre eux s'étaient engagés. L'activité ferroviaire de TE-Connectivity avait été transférée à Chassieu.

La renaissance a eu lieu. Le dynamisme commercial et l'agilité d'une PME ont permis de multiplier par quatre le chiffre d'affaires en un an et demi. Il est passé de 5 millions à plus de 20 millions d'euros en 2022. "On vise plus de 30 millions d'euros pour 2023", assure Frédéric Kleindienst. La PME compte maintenant 175 collaborateurs, dont une centaine en CDI, et cherche donc à embaucher 25 à 30 personnes supplémentaires.

Avec l'activité ferroviaire, SCM se diversifie. Son activité principale consiste à concevoir et fabriquer des systèmes de connexion de très haute puissance pour l’industrie pétrolière et gazière afin d’alimenter les pompes ou les compresseurs utilisés dans les parcs d’extraction sous-marins. Ses clients sont des équipementiers des géants pétroliers et gaziers. Actuellement, SCM réalise une commande pour AkerSolution, équipementier norvégien de l’américain Chevron. Elle alimentera un champ de gaz sous-marin au large de l’Australie, une installation de la taille d’un terrain de football, par 1 à 2 km de fond.

Frédéric Kleindiest, PDG de Systèmes et connectique du Mans, et Jean-François Cribier, directeur du site — Photo : Rémi Hagel

Un objectif de diversification à 50 %

Systèmes et connectique du Mans opère donc un virage stratégique en explorant de nouveaux marchés, pour réduire sa dépendance aux industries des énergies fossiles. "Elles représentaient 100 % de notre chiffre d’affaires en 2021, on est à 75 % en 2022 et on espère atteindre 50 % en 2024", annonce Frédéric Kleindienst, son dirigeant. "On est entrés dans la diversification". L’accent est mis sur la décarbonation. Ces nouveaux marchés seront les secteurs des énergies renouvelables et du ferroviaire mais aussi du nucléaire et de l’aéronautique (pour les avions électriques). L’éolien off-shore figure en tête de liste pour ce spécialiste du milieu sous-marin. Cette fois, il s’agirait de réaliser les connexions pour ramener sur terre l’électricité produite en mer. Pour porter cette diversification, un plan d’investissement de 4 millions d’euros jusqu’en 2027 a été mis en place. Hors machines, il est dédié au développement de nouveaux produits sur ces différents marchés (bureau d’études, prototypages, tests, etc.). "Cela nécessite du développement sur un temps long", explique le dirigeant.

Dans ses 14 000 m2 de locaux à Allonnes, l'entreprise réalise chaque année une centaine de ces "prises géantes" dans ses ateliers de moulage, d'usinage et d'assemblage. Peu d'éléments sont sous-traités, et "95 % de nos achats, soit 10 millions d'euros en 2022, sont réalisés en France", glisse Frédéric Kleindienst.

Sarthe # Industrie # Aéronautique # Production et distribution d'énergie