Outre son terminal fret multimodal de Brégaillon, qui fût la vedette d’une journée organisée par son gestionnaire, la CCI du Var, la rade de Toulon abrite un terminal industriel, un terminal dédié à la croisière et le terminal passagers Toulon Côte d’Azur. En bref, Toulon est "un petit port, avec des moyens importants et de grandes ambitions", selon les mots de Stéphane Bonifay, vice-président de la chambre consulaire. Mais, cette rade serait surtout unique en son genre, selon Philippe Garo, président de l’Union maritime de la rade de Toulon, qui regroupe une vingtaine de membres : "elle est particulièrement sécurisée du fait de la présence de la Marine nationale, elle propose le report modal avec une ligne ferroviaire en fonctionnement depuis le printemps 2021, et elle peut abriter différent types d’opérations et accueillir tous types de cargaisons."
Une diversification engagée
Pour Christine Rosso, directrice des ports, l’infrastructure toulonnaise constitue un atout majeur pour le développement du territoire. "Et nous avons la volonté de diversifier ses activités et nous pouvons, pour cela, nous appuyer sur des acteurs mobilisés", souligne-t-elle.
Cette diversification est devenue le nouveau cheval de bataille de la CCI du Var, après le départ de l’opérateur de la ligne Ro-Ro reliant Toulon à Pendik en Turquie. Désormais, copeaux de bois pour la centrale biomasse de Gardanne, véhicules neufs des marques Tesla ou Stellantis, colis lourds et pieux, enrochements, containers, ou tuyaux transitent par la plateforme de 39 hectares du port de Brégaillon. En 2022, il a ainsi accueilli 28 escales, plus de 22 000 véhicules neufs et plus de 51 700 tonnes de vracs et cargos.
À l’issue du premier semestre 2023, le président de la CCI du Var, Basil Gertis, se félicitait des "bons résultats", réalisés par les ports de commerce de Toulon. Et ces derniers mois, certains trafics ont connu une nette augmentation, comme l’activité Ro-Ro sur le véhicule neuf, qui était programmée pour terminer l’année 2023 à près de 69 000 véhicules, soit le triple par rapport à 2022. Quant aux trafics liés aux vracs solides, ils ont bondi de 14 % sur les six premiers mois de l’année, avec 33 348 tonnes de marchandises traitées sur le terminal fret de Brégaillon.
Un port tourné vers l’hydrogène vert
"Cette dynamique de diversification s’inscrit dans une volonté affichée de développement raisonné avec l’ambition de faire de la rade de Toulon, la rade la plus propre de Méditerranée", a tenu à rappeler Basil Gertis. Depuis 2021, le terminal fret de Brégaillon est connecté au réseau ferré national. Et, en 2023, "le report modal ferroviaire et la connexion à quai sont devenus des axes prioritaires pour accompagner la transition énergétique et la décarbonation des activités", ajoute le président de la CCI du Var.
Pour décarboner ses activités, le port mise sur l’hydrogène vert, la chambre consulaire souhaitant accompagner et encourager le déploiement de solutions et applications hydrogènes au sein de ses installations. Elle avance d’ailleurs avoir réussi à décrocher 3 millions d’euros de financements européens pour la réalisation de neuf projets, dont quatre concernent directement l’innovation portuaire.
Parmi ces projets, Hynomed prévoit la création d’une station de distribution d’hydrogène vert (400 kg/j) sur le terminal de Brégaillon pour alimenter des usages maritimes et terrestres. Sa livraison est prévue pour le 1er trimestre 2025 et l’investissement, soutenu par la Région Sud et l’Ademe, s’élève à 4 millions d’euros. Une connexion électrique des navires à quai via une solution hydrogène (StandbHy) sera aussi opérationnelle à l’horizon 2025 pour 1,1 million d’euros d’investissement.
