Haut-Rhin
Schmidt groupe s’engage pour rendre vertueuse sa chaîne de valeur
Haut-Rhin # Fabrication de meubles

Schmidt groupe s’engage pour rendre vertueuse sa chaîne de valeur

S'abonner

Le groupe d’ameublement haut-rhinois Schmidt investit 10 millions d’euros pour réinventer ses locaux, avec la participation des salariés. Sur le volet environnemental des RSE, il veut impacter toute la chaîne de valeur de son écosystème, des fournisseurs aux clients.

Les panneaux de la collection Origin de Schmidt sont fabriqués à partir de bois 100 % recyclé — Photo : MARC BARRAL BARON

Dans le prolongement de son slogan "Inspiring living spaces", le concepteur et fabricant alsacien de mobilier Schmidt groupe (CA 2022 : plus de 650 M€) concocte des "Inspiring working places", ou espaces de bureaux inspirants, pour ses 1 800 salariés. "Un tel investissement non productif remonte à longtemps. Le Covid a accéléré le changement des modes de travail. Les dix millions d’euros que nous engageons sur quatre à cinq ans visent la refonte complète de nos sites", note Anne Leitzgen, sa présidente.

Travailler et rencontrer

Le siège de Lièpvre dans le Haut-Rhin, et les sites de "La Ruche" en projet à Sélestat dans le Bas-Rhin et Türkismühle dans le Land allemand de la Sarre, vont bénéficier de trois types d’aménagement : des "homes" propres à chaque catégorie de métiers ; des "espaces projets" où peuvent se réunir les différents métiers qui contribuent au développement de la production ; des "working cafés", grandes pièces conviviales où tous les salariés et les visiteurs se rencontrent. "Nous réfléchissons avec les représentants des groupes de métiers pour que les futurs espaces reflètent la manière dont les gens veulent travailler", souligne Anne Leitzgen. Un restaurant d’entreprise sera aussi construit à Lièpvre.

La préoccupation environnementale est bien ancrée dans l’entreprise, certifiée par le label ISO 50 001 qui reconnaît une gestion efficace de l’énergie. Elle utilise depuis 2010 des bois estampillés PEFC, garantie d’une exploitation durable des forêts. Les chutes sont brûlées, l’entreprise est autonome pour son chauffage. Elle installe en ce moment des capteurs pour traquer les déperditions d’énergie.

Effet d’entraînement

Mais Anne Leitzgen voit plus large : "Réduire notre impact ne suffit pas. Je veux un impact positif sur la planète. Le calcul de notre bilan carbone a été une claque. Les scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes liées à la production des énergies utilisées) ne représentent que 2 % des gaz à effet de serre induits par notre activité. Ce qui nous intéresse c’est le scope 3, qui intègre toute la chaîne de valeur".

Pour structurer sa politique RSE, le groupe compte désormais une directrice dédiée, Béatrice Chandellier, en charge également de la communication. Car Anne Leitzgen compte sur la "capacité d’entraînement" du groupe sur tout son écosystème. Depuis les fournisseurs, en passant par les plus de 800 magasins qui commercialisent ses produits, jusqu’aux clients : "Plusieurs milliers de personnes".

La société a noué en 2021 un partenariat avec le WWF, qui accompagne les boutiques dans la réduction de leur empreinte carbone. Pour ses clients, elle propose des meubles qui encouragent l’usage du vrac, un légumier pour se passer du réfrigérateur et un meuble dont les plans sont disponibles en open source. Les prix incluent une contribution pour des associations caritatives, le fabricant abonde à la même hauteur. L’impact sur les fournisseurs est limité mais Anne Leitzgen en est convaincue : "Nous en référençons de plus en plus qui ont une politique RSE et nous pouvons les influencer. La cuisine de demain intégrera l’électroménager recyclé". Membre de la collectivité Coq vert depuis 2022, Schmidt groupe vise à court terme le label B Corp, présenté comme l’un des plus exigeants en termes d’impacts sociaux et environnementaux.

Haut-Rhin # Fabrication de meubles