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TMobilier veut faire de la RSE un levier de performance
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TMobilier veut faire de la RSE un levier de performance

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Il y a encore un an, le terme RSE était inconnu de TMobilier, une entreprise haut-marnaise fabriquant des meubles en bois. Changement de braquet en 2024 : la société dirigée par Maxime Barret porte un projet visant à recycler des chutes de bois pour en faire des jeux d’éveil.

Basée à Outremécourt (Haute-Marne), TMobilier réalise 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en fabriquant des meubles en bois, principalement pour les collectivités — Photo : Julia Guinamard

"Depuis notre création il y a 70 ans, notre politique a toujours été de privilégier les fournisseurs de bois locaux. Nous sommes en plein milieu des forêts vosgiennes et haut-marnaises, ça coule de source", déclare Maxime Barret, directeur de TMobilier. Toutefois, l’entreprise ne s’en est jamais spécialement vantée.

Face aux exigences des appels d’offres

Basée à Outremécourt (Haute-Marne), TMobilier réalise 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en fabriquant des meubles en bois, principalement pour les collectivités. Avec un approvisionnement local et de bonnes conditions de travail pour ses 25 salariés, la société haut-marnaise possède un bon score de responsabilité sociale des entreprises (RSE), mais elle ne le savait pas jusqu’à peu. Il y a encore un an, le terme RSE n’avait jamais été prononcé entre ses murs.

"Les appels d’offres, qui représentent une part importante de notre activité, exigent de plus en plus une approche RSE", pointe le directeur. Qui note notamment le décret du 21 février 2024 de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec). Celui-ci impose à l’État, aux collectivités territoriales et leurs groupements d’acquérir une proportion minimum de biens réemployés, réutilisés ou intégrant des matières recyclées.

"Notre politique a toujours été de privilégier les fournisseurs de bois locaux", déclare Maxime Barret, directeur de TMobilier — Photo : Julia Guinamard

Un programme pour obtenir un label RSE

Il y a un an, TMobilier a eu écho d’un programme d’accompagnement pour obtenir le label RSE de L’Ameublement français. "Nous ne savions pas vraiment ce qu’était la RSE", confie Christine Populus, comptable et référente RSE. Après quelques recherches, elle voit que cela correspond aux pratiques de la PME et s’inscrit donc au programme. S’en suivent trois jours de formation à Paris.

"Je me suis retrouvée au milieu de personnes issues de grandes entreprises, pour qui RSE faisait partie du langage courant. Je me demandais ce que je faisais là", raconte-t-elle. À la suite de cette formation, un diagnostic de l’entreprise a été réalisé afin de déterminer quel plan d’action mettre en place. Les réflexions ont abouti au recyclage de chutes de bois avec le projet "Chutes 2024".

"Nous recyclons déjà nos copeaux de bois. Depuis des dizaines d’années nous les vendons à une chaufferie industrielle et nous avons la nôtre depuis quatre ans", souligne le directeur. Ce qui change avec "Chutes 2024", c’est la communication, le projet a notamment pu être médiatisé.

Des prototypes avant la mise sur le marché

Le projet est réalisé en partenariat avec la licence professionnelle "Création et design du cadre de vie" du lycée Charles-de-Gaulle, à Chaumont (Haute-Marne), et deux établissements de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH). Il a nécessité un investissement de 10 000 €, financé par l’entreprise.

À partir de chutes d’une dizaine de centimètres de longueur et de quelques centimètres de diamètre, les étudiants ont imaginé un jeu d’éveil pour enfants. Les prototypes sont bientôt terminés et seront confectionnés par les bénéficiaires de l’APAJH. Le jeu sera dévoilé lors des portes ouvertes de l’entreprise, le 29 juin. Puis, il sera mis en vente. Lorsque le seuil de rentabilité sera atteint, les étudiants recevront un pourcentage de rémunération.

Grâce à l’utilisation de vernis à l’eau, les salariés de TMobilier n’ont plus besoin d’équipement de protection — Photo : Julia Guinamard

Mettre en valeur ce qui existe déjà

"La communication est probablement notre point d’amélioration principal pour mener une politique RSE. Aujourd’hui, ce qui nous manque principalement c’est la mise en valeur de ce que nous avons déjà mis en place", estime Christine Populus. Pour mettre en valeur le travail mené autour de la RSE, la référente a ainsi repris 10 jours de coaching afin de travailler ce point.

Après réflexion, Christine Populus a choisi de mettre en lumière les approvisionnements responsables de l’entreprise. Seuls la quincaillerie et les tissus ne sont pas locaux. TMobilier a également investi dans un matelasseur pour transformer et réutiliser les cartons qu’elle reçoit pour caler ses propres emballages. Aussi, la PME utilise des cartons recyclés. Sans oublier les locaux chauffés grâce à la valorisation des copeaux de bois.

Par ailleurs, le bois n’est plus traité avec du vernis polyuréthane, mais avec du vernis à l’eau. Au-delà des vertus environnementales, cela permet de réduire l’exposition à des produits chimiques des salariés, qui n’ont plus besoin d’équipement de protection. L’entreprise a également rénové ses locaux avec des puits de lumières, de nouvelles fenêtres et divers aménagements permettant d’améliorer les conditions de travail et les performances énergétiques.

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