La menuiserie Arimus, à Goven, a décidé d’investir et de se diversifier pour se développer. Avec l’arrivée de son actuel dirigeant, Benoît Lécluse, il y a quatre ans, l’entreprise est entrée dans une nouvelle dynamique et compte bien aujourd’hui poursuivre sa croissance. Elle est passée de 14 salariés et 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires en 2017, à 20 collaborateurs et 2,23 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. "Lorsque j’ai repris l’entreprise, elle ne travaillait que sur appels d’offres publics", indique Benoît Lécluse.
Quatre ans plus tard, les marchés publics ne représentent plus que les deux tiers de l’activité de la société, puisqu’elle s’est diversifiée pour répondre de plus en plus à des appels d’offres privés et ne pas dépendre d’un seul marché. "Mais le chemin est long, il faut se faire connaître", poursuit le dirigeant.
Un marché de la rénovation porteur
Arimus conçoit, fabrique et pose des menuiseries en aluminium ou en bois (portes, fenêtres, châssis, coulissants, murs rideaux, garde-corps, verrières de toiture…) et des ouvrages d’agencement intérieur pour des clients professionnels. La menuiserie travaille dans un rayon de 50 km autour de son implantation, bénéficiant d’un territoire très dynamique en matière de construction. "Nous axons aujourd’hui beaucoup notre activité sur de la rénovation, qui se développe bien", constate Benoît Lécluse. Arimus a, par exemple, terminé en 2020 la rénovation du collège de Bruz et de plusieurs bâtiments tertiaires.
Pour des programmes neufs, l’entreprise a également terminé les menuiseries de la salle de sport de Saint-Aubin-d’Aubigné, et 180 éléments pour la résidence de standing rennaise Vertygo pour le promoteur Ataraxia. "C’est un beau projet aux nombreuses particularités de taille, d’acoustique et de logistique", précise Benoît Lécluse. Petit à petit, l’entreprise montre son savoir-faire et enchaîne les contrats. Comme avec le marché des menuiseries pour la réhabilitation d’une halle des anciennes cartoucheries de l’écoquartier de La Courrouze, à Rennes.
Développer l'activité bois
Arimus pose donc les jalons de son avenir. Et c’est avec de nouveaux locaux, plus grands et mieux organisés, que l’entreprise compte répondre au marché rennais. Arimus a en effet acheté l’ancien bâtiment de Tanguy Aluminium (fermé depuis trois ans), qu’il a rénové et agrandi de 500 m². Montant de l’investissement : 1 million d’euros. Avec aujourd’hui 1 500 m² pour travailler, la menuiserie a réorganisé ses ateliers et leurs flux, pour scinder les activités aluminium et bois.
D’ailleurs, si Arimus réalise une majeure partie de son activité sur l’aluminium, elle développe maintenant beaucoup la menuiserie bois (30 % de l’activité). "Nous avons le savoir-faire, les machines. C’est la base pour proposer quelque chose de différent, notamment en rénovation de bâtiments anciens où l’on veut mettre du double vitrage en conservant de la menuiserie bois", explique Benoît Lécluse. Pour faire croître son activité bois, encore sous-exploitée par rapport à ses capacités, Arimus cible de plus en plus les architectes.
Le marché complémentaire des escaliers
L’autre axe de diversification d’Arimus concerne le marché de l’escalier haut de gamme. Il ouvre un showroom pour présenter, à côté de ses menuiseries alu (ouverture en mars), ses escaliers sur-mesure (à partir de mai). Ce sera un outil de vente, pour accueillir des clients en phase avancée de projet. "Ce n’est pas un magasin", prévient Sylvain Lemonnier, chargé de projet. Arimus fabrique, en franchise sur toute l’Ille-et-Vilaine, les escaliers de la marque Treppen Meister notamment. Son savoir-faire lui permet de répondre aux exigences de cette marque haut de gamme qui propose des produits sur-mesure aux structures légères. "D’une trentaine d’escaliers par an, nous espérons en produire une centaine l’année prochaine", estime Sylvain Lemonnier.
En diversifiant son activité et ses cibles, Arimus vise une croissance de 200 000 à 300 000 euros par an. En tout cas, c’est l’objectif qu’elle s’était fixé en 2019, alors qu’elle intégrait le programme "Croissance" de Réseau Entreprendre Bretagne, dont elle est lauréate. "Nous avons réussi à maintenir 2020 au même niveau que 2019 malgré la crise liée au Covid-19, à 2,23 millions d’euros de chiffre d’affaires, souligne Benoît Lécluse. Il nous manque le chiffre d’affaires de mars et avril… Mais nous ne perdons pas de vue l’objectif de stabiliser Arimus autour des 3 millions d’euros pour 25 collaborateurs". Ensuite, la PME pourrait également renforcer ses positions dans le domaine de la miroiterie.
