Photonics Open Projects mise sur ses utilisateurs pour faire évoluer sa technologie
# Agriculture

Photonics Open Projects mise sur ses utilisateurs pour faire évoluer sa technologie

S'abonner

Photonics Open Projects, émanation d’un partenariat entre Arvalis et Photonics Bretagne, propose deux produits d’imagerie spectrale compressée, l’une coopérative et l’autre industrielle, dans le domaine de la vision robotique en matière agricole. La Scop compte sur sa communauté d’utilisateurs pour diffuser sa technologie et l’étendre à d’autres cas d’usage.

De g. à d. : Gaspard Russias, Denis Trégoat et Antoine Fournier sont, avec Mathieu Ribes, les quatre associés de Photonics Open Projects — Photo : DR

Photonics Open Projects (Pop) est le premier essaimage du partenariat liant Arvalis - institut du végétal (dont l’implantation bretonne se situe dans le Morbihan) et Photonics Bretagne (Lannion, dans les Côtes-d’Armor), réunis au sein d’Agrophotonics. L’entreprise lannionnaise est née à la mi-mars 2023 et a été créée par quatre ingénieurs : Gaspard Russias, responsable technique, Antoine Fournier, responsable scientifique et partenariats, et Denis Trégoat, associé extérieur. Domiciliée à la technopole Anticipa, l’entreprise bénéficie des installations d’Arvalis et de Photonics Bretagne.

Technologie coopérative et ouverte

La structure propose deux produits à partir de la technologie développée au sein de ce partenariat dans le domaine de l’imagerie spectrale compressée et du phénotypage (caractérisation de l’ensemble des caractères apparents d’un organisme).

Le premier est un kit pédagogique, baptisé One-Pix, permettant d’utiliser cette technologie de manière coopérative et ouverte à partir d’un spectromètre. L’ensemble des plans de constructions mécaniques et des logiciels sont disponibles en ligne sur la plateforme GitHub, où les membres de la communauté d’utilisateurs (universités et autres organismes d’enseignement ou de recherche principalement) sont invités à échanger et développer la technologie. Le spectromètre peut également être obtenu à un prix abordable (que les dirigeants ne veulent pas révéler). "Cette version ne peut s’utiliser qu’à l’intérieur des bâtiments et à l’abri de lumière parasites", précise toutefois Mathieu Ribes, le président de la Scop.

Compression des données

Pop commercialise également une version industrielle, Pro-pix, permettant d’employer la technologie pour des missions de vision robotique et notamment pour le phénotypage des plantes en extérieur (avec les contraintes de la lumière du soleil, de poussières…) et sur un grand espace. Elle permet d’estimer les propriétés biophysiques de ces plantes à travers des images spectrales, apportant des informations décisives aux utilisateurs. C’est la compression de ces données en amont des mesures, permettant leur utilisation sur le terrain, qui se trouve au cœur de la technologie de Photonics Open Projects. Elle se veut plus sobre en empreinte carbone, notamment sur la mesure et le stockage des données numériques. La cible commerciale est constituée des grands centres de recherche technologiques mondiaux et d’industriels du monde agricole.

Nouveaux cas d’usage

Les deux approches, coopérative et industrielle, participent au business model de la jeune entreprise. "La communauté va permettre de diffuser la technologie au niveau mondial" se projette le dirigeant. "Avec leurs contributions, les membres de la communauté vont pouvoir développer de nouvelles fonctionnalités et évolutions qui pourront aller plus loin dans les cas d’usage." Car si jusqu’à présent, la technologie a été utilisée sur les plantes, dans le domaine de l’agriculture de précision (collecte et traitement de datas), elle est déclinable à d’autres domaines. "Nous pouvons facilement étendre les cas d’usages aux domaines de la géologie, de la santé, du tri optique ou de l’agro-industrie, par exemple", affirme Mathieu Ribes, qui aspire pour Pop à une "croissance raisonnée" correspondant à son modèle d’entreprise coopérative.

Bretagne Côtes-d'Armor Morbihan # Agriculture # Industrie