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Olivier Sanquer (IPC) : "Nous devons accompagner les défis du port"
Interview Finistère # Pêche # Infrastructures

Olivier Sanquer président de l’interprofession du port de Concarneau (IPC) "Nous devons accompagner les défis du port"

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L’association de l’interprofession du port de Concarneau (IPC) fête cette année ses 30 ans. Les 50 entreprises qu’elles regroupent font face à de nombreux défis : agrandissement du port, recrutement, décarbonation des navires, etc. Tour d’horizon avec le président de l’IPC, Olivier Sanquer.

Olivier Sanquer, président de l’IPC à Concarneau — Photo : Isabelle Jaffré

Quel est le rôle de l’interprofession du port de Concarneau (IPC) ?

Nous sommes une association qui regroupe 50 entreprises du port de Concarneau qui représentent 1 500 emplois directs et le double si l’on considère les emplois induits. L’IPC a été créé il y a 30 ans à la suite d’une crise de la pêche qui avait entraîné des difficultés pour les entreprises sous-traitantes. Aujourd’hui, notre rôle est le même qu’à l’époque : porter la voix des entreprises du port auprès des décideurs.

En 2023, la construction et la réparation navales se portent plutôt bien. Quels sont les enjeux pour les entreprises du port ?

Ils sont multiples ! Nous avons des entreprises qui vont bien avec un carnet de commandes à un niveau satisfaisant. Cela permet de voir loin mais il faut créer les conditions pour répondre au mieux à ces commandes.

Qu’entendez-vous par là ?

Le port, l’outil, appartient à La Région Bretagne qui investit régulièrement dans les équipements et les maintient avec Carenco, concessionnaire du port choisi fin 2020. (Carenco associe INSFO, filiale de la CCI métropolitaine Bretagne Ouest, et la Semcar, société d’exploitation de moyens de Carénage de Concarneau, qui regroupe, elle, 23 membres de l’Interprofession du port de Concarneau IPC, NDLR). Les grands travaux à mener sont la couverture de la cale sèche (10 millions d’euros d’investissement prévus) et la rénovation de l’ascenseur à bateaux (9,6 millions d’euros prévus).

Il existe aussi un projet d’aménagement du port. Où en est-il ?

Un plan guide a été élaboré avec la Région. C’est un dossier que l’on suit de près à l’IPC. Il s’agit de rationaliser les surfaces disponibles mais aussi d’identifier toutes les activités présentes sur le port, au-delà de la construction et réparation navales. C’est désormais aux acteurs de faire vivre ce plan guide et d’accompagner les évolutions.

Quelles sont ces évolutions ?

On peut parler de la décarbonation des navires. Nous collaborons avec la Région sur le projet Pilothy. Ce dernier vise à évaluer l’efficacité d’embarquer de l’hydrogène à bord d’un bateau de pêches pour diminuer les émissions carbones. C’est une première étape.

Les entreprises du port travaillent sur le retrofitting (adaptation) des bateaux comme sur des navires neufs. Des entreprises comme Piriou sont très impliquées avec des voiliers cargos (pour Towt et Grain de Sail, NDLR) ou encore la drague "Hydromer" pour la Région Occitanie.

À côté de la construction navale, il y a aussi des entreprises qui travaillent sur la data, des données qui permettent d'améliorer les performances énergétiques des bateaux. Notre rôle à l'IPC est de les faire se rencontrer, via des réunions, des moments conviviaux, pour que ces sociétés puissent travailler ensemble.

Comme beaucoup de secteurs, vous rencontrez aussi des problèmes de recrutement. Comment le gérez-vous ?

Avec la hausse d’activité, 200 à 300 postes sont à pourvoir sur le port. Nous organisons début 2024 un nouveau forum de l’emploi. Les entreprises du port, qu’elles soient TPE, PME ou ETI, ont besoin de s’associer. Cela permet d’attirer des profils différents dans un même lieu.

Finistère # Pêche # Naval # Transport # Infrastructures # RSE