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Rémi Cristoforetti (ABEA) : "La performance industrielle est un sujet pivot dans l’agroalimentaire"
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Rémi Cristoforetti président de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA) "La performance industrielle est un sujet pivot dans l’agroalimentaire"

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L’élection de Rémi Cristoforetti à la présidence de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA) ouvre une nouvelle ère. Le directeur général de la coopérative Le Gouessant expose ses missions à venir dans un contexte économique chahuté.

Rémi Cristoforetti, président de l’ABEA depuis juin 2023 — Photo : Virginie Monvoisin

Vous succédez à Olivier Clanchin pour trois ans. Quel est votre parcours ?

J’ai 57 ans, j’ai une formation de centralien qui m’a d’abord mené à travailler dans de grands groupes de l’électroménager. Je suis entré dans l’agroalimentaire en 1997 chez Guyomard, puis en nutrition animale, chez Diana Pet Food. J’ai notamment fait du développement international. J’ai ensuite intégré Le Gouessant, dont je suis le directeur général depuis 2017.

Comment abordez-vous vos nouvelles fonctions à l’ABEA ?

Je suis fier d’en être un modeste contributeur, et d’apporter un rôle fédérateur dans un esprit de coopération. J’ai bénéficié d’un parcours initiatique en entrant au conseil d’administration en 2019 ! Cela m’a permis de voir le fonctionnement de la structure, dans laquelle Olivier Clanchin partageait les responsabilités dans une gouvernance collégiale. Cela illustre les enjeux. L’ABEA (200 adhérents) porte des projets concrets de réalisation et représente tous les territoires, toutes les filières, toutes les tailles d’entreprises. Je veux continuer dans cette dynamique de partage opérationnel. Le sujet de la REUSE (Retraitement et réutilisation des eaux usées, NDLR) est l’exemple parfait de cette capacité de foisonnement.

Où en êtes-vous au sujet de la REUSE ?

Ce n’est pas du lobbying mais bien un sujet opérationnel. L’ABEA travaille dessus depuis 2019. Les entreprises sont dans l’attente de l’autorisation de l’État. Certains sont prêts à appuyer sur le bouton. En moyenne, les entreprises bretonnes ont investi 150 000 euros par an depuis 2018 sur les économies d’eau, ce qui montre bien que c’est un sujet prioritaire.

Quels sont les principaux enjeux pour l’agroalimentaire et les priorités pour l’ABEA ?

L’environnement est l’un des enjeux phare. Nous accompagnons les entreprises sur ce volet qui comprend le sujet de l’eau mais aussi celui de la lutte contre le gaspillage alimentaire et celui de la décarbonation. Nous lançons d’ailleurs la première promotion d’un accélérateur, Boost Agro Climat, offrant un parcours à la carte à nos adhérents pour les accompagner dans leur bilan carbone ou l’analyse du cycle de vie de leurs produits par exemple. Mais le sujet pivot c’est véritablement la performance industrielle : comment faire mieux avec moins. Nous devons affronter les sujets actuels qui sont d’une brutalité forte - coût de l’énergie, volatilité des marchés, impact carbone… - mais qui structurent notre avenir. Sur l’IA par exemple, nous devons partager nos expériences, pour relever les défis d’acceptation et de compréhension.

L’agroalimentaire a du mal à recruter. Comment peut agir l’ABEA ?

En effet, le capital humain est l’un de nos autres principaux axes, car vu la pyramide des âges, nous allons devoir continuer de recruter. Nous avons un travail à faire sur l’attractivité, sur l’organisation du travail, la pénibilité, les salaires, les métiers de demain. Les jeunes ont envie de faire les choses différemment, à nous de changer notre regard, c’est comme cela que viendra notre légitimité.

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