Créée en 2021, la société coopérative Mos-Laine projette de déployer sa production de feutre et de matériaux d’isolation en laine locale à l’échelle industrielle. "90 % de la laine part en Chine et elle n’est presque pas payée aux éleveurs", regrette Stéphane Ermann, le président de Mos-Laine. "L’idée, c’est de créer une unité de transformation de la laine, et surtout, de bien rémunérer les éleveurs", résume-t-il.
Une usine en 2025 à Bataville
Comptant aujourd’hui 130 coopérateurs (éleveurs, investisseurs ou encore collectivités) sur le Grand Est, l’entreprise espère achalander toute la région, en traitant les petits volumes générés par les élevages du Grand Est. Pour cela, elle s’installera fin 2025 dans 2 400 m² de locaux, situés sur l’ancienne usine de Bataville, en Moselle, et loués par la communauté de communes de Sarrebourg Moselle-Sud. Un investissement total de 3,5 millions d’euros, dont près de 3 millions dédiés à la mise en place de l’outil de production et du parc machines. Le reste a servi à financer les bureaux d’études. Le projet a été soutenu par plusieurs subventions, à hauteur de 300 000 € du Département de la Moselle, 500 000 € de la Région Grand Est et 800 000 € de Bpifrance.
25 % de la production lainière lorraine
Pour l’heure, la production de Mos-Laine a déjà débuté, à rythme réduit et en étant entièrement sous-traitée. "En 2023, nous avons transformé 16 tonnes de laine, dont 12 tonnes d’isolant, 2 tonnes de feutre de paillage et 2 tonnes de fil", indique le président de Mos-Laine. Pour l’instant, Stéphane Ermann est seul aux commandes, mais il projette d’embaucher trois salariés dès le lancement de l’unité de production, pour atteindre les sept salariés à terme.
Une fois son unité de production de feutre et de matériaux d’isolation lancée, Mos-Laine vise la collecte et le traitement de 90 tonnes de laine par an, soit 25 % de la production lainière de la Lorraine. "Nous ferons 50 tonnes de feutre et 40 tonnes d’isolant", précise encore le président de Mos-Laine. Une fois la laine collectée chez les éleveurs, son lavage sera sous-traité par une entreprise belge. De retour en Moselle, la laine sera séparée sur les deux lignes de production de l’unité : l’une réservée au feutre et la seconde, à l’isolant.
"Pour le démarrage de l’unité de production, notre chiffre d’affaires est estimé à 1,4 million d’euros. Mais à terme, nous espérons atteindre les 2,1 millions d’euros en 2026", conclut Stéphane Ermann.