Louis Bonifassi : « Créer un consortium répond à une question de survie »
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Louis Bonifassi co-dirigeant de Maison Bonifassi Louis Bonifassi : « Créer un consortium répond à une question de survie »

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Pour faire entendre leur voix, 14 entreprises locales de production, de distribution et de vente ont créé un consortium. Rencontre avec Louis Bonifassi, porte-parole du groupement.

Baptiste et Louis Bonifassi dirige la Maison Bonifassi, créée en 1888 — Photo : O. Oreggia

Quelles raisons ont motivé la création d’un consortium de fournisseurs des cafés et restaurants ?

Depuis un an, la crise sanitaire et ses mesures de restriction, dont la fermeture des CHR, ont lourdement impacté mon entreprise (Maison Bonifassi, NDLR), mais aussi tous les fournisseurs amont de la filière, qui affichent des pertes considérables. Quatorze entreprises locales (de production, de distribution et de vente), qui emploient plus de 300 salariés et réalisent plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé, ont donc décidé de s’allier. C’est une question de survie.

Quelles sont vos revendications ?

Le gouvernement l’a toujours dit : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Mais pas pour tous ! En fin d’année 2020, la majorité de nos entreprises n’était pas éligible au fonds de solidarité, par exemple. Les mesures de soutien aux bars, restaurants et discothèques ne s’appliquaient pas davantage aux activités connexes, dont nous faisons partie. Enfin, nous n’avons aucune visibilité. Nous nous devions d’alerter les pouvoirs publics.

Quelques mois plus tard, avez-vous le sentiment d’avoir été entendu ?

Après une fin d’année et un début 2021 très compliqués, il y a enfin une bonne nouvelle : nous sommes désormais intégrés au fonds de solidarité élargi et bénéficions de mesures d’aides comme une indemnisation de 20 % du chiffre d’affaires mensuel dans la limite de 200 000 euros par mois. C’est un soulagement, mais ce n’est qu’une première étape car il faudrait que ce plafond soit plus élevé. Dans mon entreprise, cette somme de 200 000 euros ne couvre pas nos charges fixes, essentiellement les loyers, qui s’élèvent mensuellement à un peu moins de 300 000 euros.

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