LibertéWatts récompense "l’effacement" énergétique de manière vertueuse
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LibertéWatts récompense "l’effacement" énergétique de manière vertueuse

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À Rennes, LibertéWatts a lancé sur le marché son application en janvier 2024. Celle-ci propose à ses utilisateurs des défis pour réduire temporairement leur consommation d’énergie lors des pics de demande. À la clé : des récompenses. Elle prépare sa première levée de fonds.

Guillaume Faure et Dominique Dong, cofondateurs de LibertéWatts avec Sacha Lehmany (absent de la photo) — Photo : LibertéWatts

Mettre en place une transition énergétique collective, incitative et comportementale. Voilà la raison d’être de LibertéWatts, start-up rennaise fondée en novembre 2022 par Guillaume Faure, Dominique Dong et Sacha Lehmany. Depuis janvier 2024, ils ont mis en ligne la première version de leur application, disponible gratuitement. Si elle rencontre le succès, avec déjà 600 utilisateurs, c’est qu’elle se veut facile, ludique, comportementale, et surtout qu’elle récompense l’utilisateur.

Son principe est simple : LibertéWatts propose des défis à certains moments de la journée et de la semaine afin d’inciter les utilisateurs à réduire leur consommation d’électricité (débrancher sa box, baisser le chauffage…). "C’est ce qu’on appelle un défi d’effacement, explique Guillaume Faure. Le terme est utilisé par RTE ou Enedis au quotidien dans leur gestion du réseau d’électricité". Le jeune créateur, tout jute diplômé d’une école de commerce (EM Lyon), a eu l’idée de cette application pendant son cursus, alors qu’il entrait chez Enedis en alternance.

Le volontariat pour éviter les coupures d’électricité

"C’était en octobre 2022, quand on parlait beaucoup dans les médias du réseau électrique qui était sous grande tension en France, avec des risques de coupures et des difficultés d’approvisionnement, se souvient Guillaume Faure. Je l’ai vécu de l’intérieur, j’ai vu les comités de gestion de crise, ce n’était pas serein, il y avait vraiment un risque. La solution présentée à l’époque consistait à créer des délestages tournants auprès des populations. Je me suis dit qu’il y avait sûrement une autre solution sans couper l’électricité aux gens !" Aussitôt dit, aussitôt fait, il crée officiellement LibertéWatts à Saint-Grégoire, faisant appel, lui, au volontariat pour éviter les coupures.

Une monnaie interne transformée en argent ou bons d’achat

Pour créer ses défis, la start-up utilise des algorithmes qui prévoient les moments de tension sur le réseau électrique. "Ils sont basés sur l’ensoleillement, la météo, les prévisions de capacité de production d’électricité, etc.", précise Guillaume Faure. L’utilisateur peut alors valider sa participation à ce défi. Son compte est relié à son compteur Linky par une simple autorisation lors du téléchargement de la solution, ce qui permet de prendre des mesures. "On calcule la consommation de référence avant et après la période d’effacement et si la consommation est en dessous du minimum constaté, l’utilisateur remporte des Watt-e, c’est-à-dire des points, comme une monnaie interne", détaille le créateur. Le consommateur peut ensuite les transformer en euros et les virer sur son compte en banque, ou obtenir des bons cadeaux chez des partenaires.

"Nous choisissons des partenaires à impact, et bientôt des enseignes de la GMS pour permettre aux petits budgets d’acheter des produits de première nécessité", explique Guillaume Faure, qui souhaite créer un cercle vertueux autour de LibertéWatts. "On estime qu’un utilisateur peut gagner en moyenne 60 euros de récompense par an, et par répercussion 110 euros sur sa facture".

LibertéWatts, lui, se rémunère de plusieurs manières : par du sponsoring et de la publicité ; par la revente de cette énergie d’effacement auprès de RTE (auprès de qui il est en cours de certification) ; par les certificats d’économie d’énergie (CEE) dont il espère obtenir une subvention de la part de l’État et dont il est apporteur d’affaires pour les installateurs de thermostats subventionnés.

Une levée de fonds en préparation

Avec 30 000 utilisateurs visés à fin 2024, la start-up vise 140 000 euros de chiffre d’affaires la première année. Puis, le développement devrait être exponentiel : 2,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 et 10 millions en 2026 avec 1 million d’utilisateurs en 2027. Pour y parvenir, il faudra recruter, communiquer et investir en R & D. LibertéWatts prépare donc sa première levée de fonds. Une partie sera effectuée en "love money" (100 000 euros) et la seconde auprès d’investisseurs classiques et business angels (pour 400 000 euros), avant d’aller chercher de la dette bancaire (300 000 euros).

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