Les start-up normandes qui feront le buzz en 2021
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Les start-up normandes qui feront le buzz en 2021

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Les start-up normandes poursuivent un développement soutenu et plusieurs secteurs d’activité ont le vent en poupe : la technologie, le textile, l’environnement et la santé. Malgré la crise sanitaire et économique, l’heure est à l’optimisme et beaucoup choisissent de boucler de nouvelles levées de fonds. Zoom sur quelques start-up phares normandes qui affichent de nouveaux projets pour 2021.

Le système de détection en biologie moléculaire de la COVID-19, élaboré par le caennais Loop Dee Science, permet l’obtention d’un résultat en moins de 40 minutes et directement au chevet du patient. — Photo : © Loop Dee Science

• Loop Dee Science veut développer ses tests de dépistage rapide

Loop Dee Science, une start-up caennaise de biotechnologie, a mis au point, avec le concours scientifique du CHU de Caen Normandie, un système de détection en biologie moléculaire du COVID-19 permettant l’obtention d’un résultat en 30 minutes et directement au chevet du patient testé. La start-up n’a pas hésité à faire appel à des entreprises normandes pour collaborer à la production du kit de dépistage : ainsi, Eldim spécialisée dans les technologies d’affichage et en optique de métrologie (Hérouville-Saint-Clair) produit et assemble les appareils LoopX, le Groupe Lemoine fabricant de produits d’hygiène (Flers) fournit les écouvillons, et PRN à Carpiquet assure l’emballage. La start-up est passée d’une production artisanale à quelques milliers de kits par jour mais devra embaucher pour passer sur une production à grande échelle. « Si tout va bien, nous pourrions doubler, voire tripler notre staff », annonce Stefan Gallard, l’un des co-fondateurs. Loop Dee Science et le CHU de Caen vont également renforcer leur partenariat scientifique pour développer des tests rapides de la grippe, mais également d’autres virus d’intérêt national et international (virus de la rougeole notamment), compatibles avec le LoopX.

• Weem veut déployer ses cabines connectées

Emmanuel Ratel, fondateur et dirigeant de Weem — Photo : Sébastien Colle / Le JDE

Start-up lancée en 2017 par Emmanuel Ratel à Petit-Quevilly, près de Rouen, Weem a développé un concept de cabine acoustique connectée conçue pour être un espace de microworking et de relation client. Un outil composé d’un écran tactile, d’une connexion Internet avec Wifi, d'un son hi-fi, de nombreuses connectiques et d'un traitement acoustique pour créer les conditions de la confidentialité. Déclinée en 1, 2 ou 4 places, la cabine vise la clientèle des gares, aéroports, centres commerciaux, mais peut aussi servir de ressource pour la digitalisation de métiers comme ceux des secteurs de la banque ou de La Poste. Afin d’amorcer le déploiement de son réseau de cabines sur le territoire, la start-up de 16 salariés a réalisé une levée de fonds de 2,1 millions d’euros auprès de huit business angels de France, d’Europe et une minorité de Normandie. À l’heure où ferment bureaux de poste et agences bancaires, l’objectif de Weem est de devenir « un nouveau point de proximité », avec une ambition de 1 000 cabines déployées sur le territoire d’ici fin 2022, sous forme de location (entre 100 et 1 000 €/mois selon le lieu). « Un programme ambitieux mais réalisable », estime Emmanuel Ratel, avec une première phase de 300 cabines sur 12 mois pour une stratégie de développement d’abord basée sur la Normandie et l’Ile-de-France, puis la Bretagne et les Hauts-de-France. La start-up a adapté sa cabine au contexte sanitaire en proposant des tissus médicaux avec traitement antibactérien pour ses intérieurs, un distributeur de gel hydroalcoolique à l’entrée de la cabine et l’intégration d’une technologie de ionisation dans le traitement de l’air.

• Saagie accélère sa croissance à l’international

Saagie a lancé des pôles en régions à Lille, Toulouse, Montpellier et Paris : « Pour jouer la proximité, aller là où sont les clients et les talents », s’enthousaisme Arnaud Muller, fondateur et directeur général de Saagie — Photo : Nicolas Broquedis

La start-up rouennaise Saagie, spécialiste du Big data, a bouclé, en juin dernier, une nouvelle levée de fonds de 25 millions d’euros, après plusieurs levées de fonds réussies en 2016 (4,2 M€) et 2018 (5 M€). L’éditeur de logiciels a réalisé sa levée de fonds auprès de ses investisseurs historiques Cap Horn, BNPP Développement et C.Entrepreneurs. La start-up membre du programme national FrenchTech 120 a également reçu le soutien de Crédit Mutuel innovation, NewAlpha Asset Management, Seventure Partners et AG2R La Mondiale. Saagie compte devenir, d’ici deux ans, le leader du DataOps (gestion du cycle de vie complet de la donnée), en doublant ses effectifs et en accélérant sa croissance internationale, notamment aux États-Unis. Le logiciel créé par Saagie permet d’accélérer la mise en œuvre de projets d’analyse de données. L’entreprise rouennaise travaille avec des clients comme le ministère des Armées ou Vallourec : « qui ont pu diviser par trois le temps de mise en œuvre de ces projets en mettant la donnée au cœur du processus de décision », explique la direction.

• Caruus lance sa propre filière de recyclage

De g. à droite: Cyril Brenac et Benjamin Buquet, fondateurs de Caruus — Photo : © Caruus

Cyril Brenac et Benjamin Buquet, ont lancé leur start-up Caruus, en 2018, avec l’objectif de de créer des produits de prêt à porter éco-conçus. Ainsi est né Ötzy, le premier modèle de baskets de la marque en 2019, éco-conçues à partir de matières biosourcées ou recyclées, tels que le lin normand ou le cuir recyclé. En parallèle, Caruus a lancé de nouvelles collections l’été dernier : des t-shirts en lin bio normand et des sacs en matières recyclées (bâches publicitaires, boudins de zodiac, jean…) Le deuxième modèle de sneakers que lance la jeune société sera modulaire et devrait arriver sur le marché au cours de l’automne. « Le prototype est opérationnel. Le consommateur pourra changer la semelle lorsqu’elle sera usée mais également intervertir le chausson pour l’assortir à sa tenue du moment », explique Cyril Brenac.

Pour aller jusqu’au bout de leur concept, les dirigeants viennent de lancer leur propre filière de recyclage. « Le centre de tri sépare les matières avant de les revaloriser. En maîtrisant le cycle de vie de nos produits, nous contribuons à créer de la valeur tout en préservant l’équité sociale et environnementale », s’enthousiasme Cyril Brenac, qui précise qu’un nouveau projet sera consacré au développement de leurs propres moules de semelles du 36 au 46.

• Paygreen prépare une nouvelle levée de fonds

Etienne Beaugrand, Nicolas Weissleib et Renaud Gerson, co-fondateurs de Paygreen — Photo : © Paygreen

La crise sanitaire et le confinement n’ont pas entamé la croissance de PayGreen, plateforme de paiement en ligne à impact positif. Au contraire, la start-up rouennaise créée en 2015 a accéléré son développement. Après avoir bouclé une nouvelle levée de fonds d’1,5 million d’euros auprès de ses investisseurs historiques en février dernier (elle avait réalisé une première levée d’un million d’euros en 2018), la fintech rouennaise a vu le nombre de ses clients exploser en quelques mois.

Devant cette croissance, l’entreprise continue de recruter, avec en moyenne, deux embauches par mois : composée aujourd’hui de 25 salariés, l’entreprise devrait atteindre les 35 collaborateurs à la fin de l’année. Elle s’est attaquée dès l’été au marché loisirs et tourisme avec un produit spécifique destiné aux professionnels du tourisme, gîtes et hôtels : « Notre plateforme pourra notamment accueillir les chèques vacances », annonce Etienne Beaugrand, co-dirigeant. PayGreen prépare également une nouvelle levée de fonds conséquente pour la fin d’année avec l’objectif de devenir le premier établissement de paiement neutre en carbone et solidaire en Europe.

• YesYes prépare une levée de fonds pour 2021

L'atelier-boutique de YesYes est installé en plein centre-ville de Caen — Photo : © YesYes

Créée en 2018 par David Mignot et Christophe Perrin, l’entreprise YesYes, spécialisée dans le reconditionnement des smartphones (siège à Bois-Guillaume, 10 salariés dans l’atelier-boutique à Caen) prépare une levée de fonds pour 2021, pour accélérer la croissance et diversifier son offre de produits. Elle annonce également envisager de recruter une dizaine de personnes l’année prochaine. En pleine croissance, la start-up a lancé une offre de location à destination des entreprises courant septembre : « Nous proposons une offre de location de smartphones reconditionnés pour une durée de 24 mois, avec accessoires, suivi et maintenance garantis. Au terme de l’offre, nous récupérons les téléphones et les entreprises repartent avec un modèle plus récent. Ce programme entre tout à fait dans la démarche RSE des entreprises », explique David Mignot. Depuis sa création, YesYes a déjà reconditionné près de 15 000 téléphones et espère enregistrer un chiffre d’affaires de deux millions d’euros d’ici la fin de l’année.

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