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Les producteurs de noix du Sud-Est s'organisent pour faire face à la crise
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Les producteurs de noix du Sud-Est s'organisent pour faire face à la crise

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Après une année difficile, les producteurs de noix du Sud-Est viennent de créer une association professionnelle, pour mieux faire valoir leurs intérêts. De son côté, le Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble compte accroître la visibilité de l’AOP et mieux faire se faire connaître à l’étranger.

Arnaud Rivière, président du Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble (CING) — Photo : CING

Les producteurs de noix de la région grenobloise traversent une crise sans précédent. Depuis le mois de septembre 2022, qui a marqué le début de la récolte et de la commercialisation de ces fruits à coque, le cours de la noix s’est effondré, passant de 2,50 euros le kilo en moyenne à 1,40 euro. Une situation liée à une production record - 16 500 tonnes récoltées contre une moyenne de 12 500 tonnes - au moment même où les Français subissaient de plein fouet la hausse des prix.

"Les récoltes ont également été surabondantes aux États-Unis et au Chili. Or, la noix est un produit relativement mondialisé et les producteurs français sont donc en concurrence avec les autres principaux exportateurs," explique en préambule Vincent Rivière, président du Comité Interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING), l’organisme chargé de représenter les producteurs AOP, sous le label Noix de Grenoble. Et malgré les appels à l’aide de la filière auprès de l’État pour tenter de trouver des marchés de dégagement et d’obtenir des fonds pour investir dans des outils de production, le cours est resté au plancher.

Promouvoir l’AOP auprès des consommateurs

Pour tenter de faire face à cette accumulation des stocks, le comité, qui regroupe 700 producteurs, metteurs en marché privé et coopératives s’est notamment efforcé de mieux communiquer auprès du consommateur, afin de faire connaître l’AOP, qui concerne les communes en bordure du fleuve Isère dans la Drôme, l’Isère et la Savoie. "Nous disposons d’un budget de 400 000 euros environ tous les ans, grâce aux cotisations des adhérents. Nous avons beaucoup investi dans la communication pour promouvoir le terroir en réalisant des vidéos de nuciculteurs, en refondant notre site internet et en participant à davantage de salons professionnels", raconte Vincent Rivière. Le CING a également accru son budget presse, pour remettre la noix au goût du jour. "Notre budget n’est toutefois pas extensible et il faudrait également davantage communiquer à l’étranger, puisque 70 % des noix françaises sont exportées", poursuit le président. Ce dernier a donc plutôt bien accueilli la naissance de l’association professionnelle des producteurs de noix du Sud-Est.

Les producteurs de noix du Sud-Est se fédèrent

En septembre dernier en effet, les producteurs de noix du Sud Est ont créé leur association avec le soutien de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et du syndicat agricole des Jeunes agriculteurs de l’Isère. "Notre AOP n’avait pas de légitimité par rapport à l’ensemble des producteurs de notre région, et la filière du Sud-Est n’était jusqu’à présent pas représentée pour plaider au niveau national", explique encore le président du CING. L’objectif de cette nouvelle structure est ambitieux : mieux rémunérer les producteurs, assurer la qualité du produit ou encore s’adapter au changement climatique. Et obtenir des mesures essentielles pour faire face à une concurrence étrangère toujours plus importante.

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