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Les intentions d’embauche très élevées des entreprises mayennaises
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Les intentions d’embauche très élevées des entreprises mayennaises

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Près de quatre entreprises mayennaises sur dix ont l’intention d’embaucher en 2022, d’après l’enquête annuelle de Pôle Emploi. Ce besoin estimé de 14 535 emplois frôle le record. Du coup, pour deux entreprises sur trois, ces recrutements s’annoncent difficiles, dans un département où le taux de chômage est l’un des plus faibles de France.

Les méthodes de recrutement évoluent, constatent les responsables des agences Pôle Emploi de la Mayenne, et du recrutement de V & B — Photo : Rémi Hagel

Quelque 2 200 entreprises mayennaises (sur 8 200 sollicitées) ont répondu à l’enquête annuelle sur les intentions d’embauche, conduite par Pôle Emploi. Il ressort que 38,4 % d’entre elles ont l’intention de recruter cette année. En 2016, elles n’étaient que 16,8 %. "Avec 14 535 projets, on est proche du record", précise Valérie Georges, la directrice départementale de Pôle Emploi. Et même très proche puisque le record de 2020 s’élève à 14 610 projets de recrutements.

Bien qu’il faille rester prudent sur l’analyse du fait que ces chiffres ne correspondent qu’à la réalité des entreprises qui ont répondu, ces données traduisent un dynamisme économique. "Sur le Nord-Mayenne, nous avons été surpris de constater une augmentation des projets de recrutement, notamment dans le commerce. Malgré une période d’incertitudes, il y a eu une prise de risque et des investissements", illustre Jérôme Blin, directeur de l’agence Pôle Emploi de Mayenne, qui couvre tout le nord du département. Il évoque l’installation d’enseignes telles que Burger King, Marie-Blachère, Mangeons Frais. Des projets démarrés en 2021, mais dont la dynamique se poursuit en 2022. Ceci est en partie lié à la dynamique industrielle, analyse-t-il, citant les récents développements de Rapido ou Lou Légumes. L’essor industriel se constate aussi à Laval. "Les industries agroalimentaires sont demandeuses, mais aussi le secteur de la confection et de la maroquinerie de luxe", ajoute Clarisse Etourneau, directrice de l’agence de Laval Saint-Nicolas.

Chômage bas, recrutements difficiles

La Mayenne affiche un taux de chômage très bas, de 4,7 %. Ce quasi plein emploi ne facilite pas le recrutement. 64,9 % des entreprises connaissent ou s’attendent à des recrutements difficiles. Les secteurs les plus affectés sont le BTP (91 %), l’industrie (79 %), les services (63 %), le commerce (61 %). "Personne n’est épargné par ces difficultés", commente Valérie Georges. Les personnes employables étant déjà au travail, pour les personnes qui restent, "il y a un décalage entre les compétences et les attentes des entreprises". Les répondants citent effectivement le manque de candidats comme cause principale de leurs difficultés ainsi que les profils inadéquats.

Nouveaux modes de recrutement et formations

Ce constat amène les entreprises à faire évoluer leurs habitudes. Déjà, elles recrutent moins de saisonniers : 21,9 %, contre 31 % en 2016. Les CDI sont un argument pour garder des salariés. Les entreprises changent également leurs méthodes de recrutement. Comme en témoignage l’enseigne de magasins V & B, dont le siège se trouve à Château-Gontier, qui compte 250 magasins et emploie plus de 1 500 personnes : "On recrute plus sur le savoir-être, et non plus uniquement avec le CV", assure le directeur des ressources humaines Christophe Thual. L’entreprise a notamment utilisé des méthodes de recrutement par simulation, proposées par Pôle Emploi.

Face à la pénurie de salariés, beaucoup d’entreprises mettent en place des formations en interne, puisque les candidats n’ont pas les compétences attendues. "Pôle Emploi finance ces formations, mais pour les entreprises, il y a un changement d’état d’esprit à intégrer, pour se préparer à investir, en temps", analyse Valérie Georges.

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