Les finistériens Even et Guyot Énergies s’associent pour créer une chaufferie biomasse dans les Côtes-d’Armor
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Les finistériens Even et Guyot Énergies s’associent pour créer une chaufferie biomasse dans les Côtes-d’Armor

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Afin de réduire son impact environnemental et la dépendance aux énergies fossiles de ses activités laitières, la coopérative finistérienne Even s’associe au brestois Guyot Énergies pour créer une chaufferie biomasse qui fournira 70 % de l’énergie de son usine costarmoricaine de Créhen. Alimentée par du bois en fin de vie, elle devrait permettre une réduction de 50 % des émissions de CO2 à l’horizon 2025.

De gauche à droite : Lionel Bequet (directeur de Guyot Énergies), Erwan Guyot (président du groupe Guyot), Christain Griner (DG d’Even) et Fabien Russias (DG de Laïta), lors de la signature du partenariat pour alimenter en énergie bas carbone le site de Créhen de Laïta — Photo : Jean-Marc Le Droff

C’est une première en Bretagne, et un projet entamé il y a déjà sept ans qui se concrétise enfin pour la coopérative finistérienne Even (6 040 salariés, 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires) et Guyot Énergies, la filiale énergie du groupe Guyot (400 salariés, 280 millions d’euros de chiffre d’affaires), spécialisé dans la valorisation des déchets : l’implantation d’une chaufferie biomasse à proximité du site Laïta (la filiale lait d’Even), de Créhen, dans les Côtes-d’Armor.

16 millions d’euros d’investissement

Un investissement de 16 millions d’euros porté par Guyot, subventionné à hauteur de 4 millions d’euros par l’Ademe dans le cadre du plan France Relance, et qui permettra d’alimenter en vapeur les différents ateliers de transformation laitière du site, dont la tour de séchage qui fabrique les poudres de lait premium. Ladite vapeur sera produite à partir de bois en fin de vie collecté et valorisé en combustible par Guyot Environnement. Du combustible que Guyot Environnement envoyait jusqu’à présent en Suède afin, là aussi, d’alimenter des chaudières biomasse.

Un nouveau débouché local bienvenu pour 17 000 des 50 000 tonnes de bois en fin de vie que Guyot Environnement collecte chaque année. "Il y a dix ans, ce bois en fin de vie, qui provient principalement de la construction, d’aménageurs ou de déchetteries, était considéré comme un déchet ultime et était enfoui à 100 %. Nous sommes fiers d’être parvenus à mettre au point un procédé pour le valoriser", se félicite Erwan Guyot, son président qui, pour se développer dans la production d’énergie bas carbone, investit actuellement 60 millions d’euros pour construire une chaufferie de 20 méga watts à Brest, et 27 millions d’euros dans une seconde à Morlaix qui sera opérationnelle en octobre.

70 % des besoins énergétiques du site, 50 % d’empreinte carbone en moins

D’une capacité de 9 méga watts (soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour chauffer plus de 5 600 logements), la chaufferie de Créhen couvrira 70 % des besoins en vapeur du site, jusqu’ici produite à partir de gaz naturel, et devrait permettre de réduire de 50 % l’empreinte carbone de ses activités de transformation laitière. "On évitera ainsi l’émission d’environ 13 000 tonnes de CO2 par an", souligne Lionel Bequet, le tout nouveau directeur de Guyot Énergies qui planche actuellement sur deux autres projets industriels de ce type en Bretagne et en Loire-Atlantique.

Mais, au-delà de son aspect environnemental, le projet permet également à Laïta de sécuriser son budget énergétique. "L’époque où nous étions anesthésiés par un gaz russe peu cher est révolue. Ce partenariat, signé pour une durée minimale de quinze ans, va nous permettre d’avoir une vision stable sur du long terme", se félicite Fabien Russias, directeur général de Laïta. "Et de nos jours, la stabilité et la visibilité ont une réelle valeur", appuie Christian Griner, le directeur général d’Even. La chaudière à gaz du site restera quant à elle en place en tant que solution de secours. Pour Guyot, le site devrait commencer à être rentable au bout de six à sept ans. Côté calendrier, les travaux débuteront au premier semestre 2024 pour une mise en service prévue en juin 2025.

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