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Malgré l’inflation, Even poursuit sa croissance et investit
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Malgré l’inflation, Even poursuit sa croissance et investit

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Le leader breton du lait tire un bilan positif de l’année 2023 avec un chiffre d’affaires en hausse et un prix du lait record. Mais les années à venir pourraient s’assombrir. En cause, des départs en retraite chez ses exploitants adhérents pas toujours compensés par de nouvelles installations.

Groupe Even transforme le lait en beurre pour sa marque Paysan Breton — Photo : Emmanuel Pain - Even

Porté par son activité lait, le groupe agroalimentaire coopératif de Ploudaniel Even (575 exploitations adhérentes, 6 230 collaborateurs) continue d’afficher des résultats solides. Pour cette année écoulée, le chiffre d’affaires du leader breton du lait a poursuivi sa hausse à 2,7 milliards d’euros (+6,7 % comparé à 2022 et ses 2,53 milliards d’euros), dans un contexte où l’inflation flirtait avec les 5 %. La collecte de lait s’établit à 408 millions de litres (-0,7 % comparé à 2022), pour un prix "record", dixit le président du conseil d’administration Guy Lebars, de 488, 70 € / 1 000 l (+5,2 % comparé à 2022). "Cette année, nous visons 435 €/1 000 l et avons pu garantir 425 € sur les quatre premiers mois 2024", constate-t-il. En moyenne, chaque point de collecte produit 800 000 litres par an.

Deux départs pour une installation

2023 est aussi marquée par un montant d’investissements de 68 millions d’euros (+26 % comparé à 2022), comprenant entre autres le rachat de la PME arlésienne SAF pour muscler le réseau Capella dans le sud de la France. Objectif : appuyer une présence auprès des 1 700 clients en restauration commerciale, collective et boulangerie-pâtisserie.

L’année écoulée voit aussi la création nette de 190 emplois, et l’installation d’une quinzaine de jeunes exploitants. Avec, cependant, une évolution des mentalités comparée aux "anciens". Christian Griner, directeur général d’Even, dépeint le portrait des nouveaux venus : "des projets d’installation souvent en collectif, un plus grand recours à la robotisation. Ils acceptent les astreintes liées au métier d’éleveur mais veulent vivre différemment". Comprendre : s’accorder du temps pour eux et leur famille, ne plus subir leur métier.

Dans les années à venir, Even devra aussi affronter les effets de la pyramide des âges chez les exploitants. La tendance actuelle est la suivante : deux départs pour une installation. "Nous avons installé tellement de monde dans les années 80-90, se souvient Guy Lebars. Tous ces gens-là vont partir en retraite". Sans oublier les reconversions professionnelles.

Tendre vers un modèle plus écologique

Even a également détaillé quelques-uns de ses projets 2024. Le premier, déjà réalisé, est la fusion des entités SovéFrais et A2S pour former SoBreizh et se positionner comme "le leader régional de la distribution alimentaire pour la Restauration Hors Domicile (RHD)". La coopérative envisage d’élaborer des "fermes pilotes, pour travailler à la fois les problématiques économiques et environnementales. Pour essayer d’avoir un modèle vertueux du champ à la meule de fromage ou à la motte de beurre".

Toujours dans le registre environnemental, Even ambitionne de "réduire son empreinte carbone et mieux contrôler la quantité d’eau utilisée, notamment lors des opérations de nettoyage", détaille Christian Griner. Le logiciel Thrasos, du nom de cette solution malouine d’optimisation des nettoyages industriels (eau, énergie et détergents), devrait aider à atteindre ce but. Il est en cours de déploiement.

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