Mercredi 6 décembre, comme elle le fait régulièrement, Azur Trucks ouvrira les portes de ses ateliers historiques situés à Villeneuve-Loubet, siège du Groupe Ippolito (940 collaborateurs, CA 2022 : 244 M€), pour une de ses "Matinales de l’emploi". En jeu, 8 postes de mécaniciens à pourvoir immédiatement.
À chaque entreprise son organisation
Ces nouveaux besoins en recrutement sont le fruit du passage à la semaine des quatre jours pour les 25 collaborateurs des ateliers en question, le 1er octobre 2023. "Certains avaient des doutes sur ce changement mais il n’y a eu aucune opposition, explique Nicolas Ryckaert, directeur opérationnel d’Azur Trucks. Pour faciliter l’adhésion au projet, nous avons proposé de faire une période d’essai sur un an."
Après plusieurs mois de réflexion et de discussions, et acceptation de tous, le travail hebdomadaire s’étale donc désormais sur 38 heures, soit trois de plus qu’avant, payées en heures supplémentaires. Si la prise de service se fait toujours le matin à 8 heures, la journée se termine à 18 h 30, soit une demi-heure plus tard, et la pause méridienne a été réduite.
Car le Code du travail encadre certes la durée maximale quotidienne de travail (10 heures avec au moins 20 minutes consécutives de pause dès 6 heures consécutives travaillées) et la durée maximale hebdomadaire (48 heures), mais il est encore muet sur la semaine de 4 jours. À chaque entreprise donc d’établir son propre schéma interne. "Il faut s’adapter aux besoins des clients et au développement de nos activités. Comme nous travaillons le samedi matin, nous avons été obligés de nous organiser par roulement : deux équipes alternent chaque semaine. L’idée est de libérer des travées dans l’atelier pour en constituer une troisième. C’est pour cela que nous avons ouvert huit postes."
Cette nouvelle organisation participe évidemment de la marque employeur d’Azur Trucks, mais elle n’en est qu’une composante. L’entreprise, et plus largement le Groupe Ippolito, déploie en effet depuis des années nombre de mesures de fidélisation et d’attractivité.
Formation et mobilité interne
À l’image du campus interne pour former des candidats le plus souvent en reconversion comme cet ancien pâtissier "récemment engagé qui s’avère être extrêmement motivé. Il a suivi la formation, en alternance. Le chef d’atelier en est ravi." Azur Trucks travaille aussi avec l’Institut de Formation Automobile basé au Campus Sud des Métiers de la CCI à Nice pour former des jeunes qui constituent le vivier principal en local. Les managers aussi sont formés, notamment au tutorat, ainsi que les collaborateurs pour monter en compétences. "Cette semaine par exemple, un formateur de Renault Trucks audite chacun des 25 collaborateurs de l’atelier pour mesurer l’envie, le niveau de compétences, la capacité à évoluer, le secteur… Il leur sera ensuite proposé des formations spécialisées, individualisées."
La mobilité interne est aussi un fort levier de satisfaction que l’entreprise veut davantage actionner. Mobilité en termes de métiers, sachant qu’Azur Trucks en regroupe de multiples, de la vente à la location, en passant par le froid, le pneu ou la carrosserie. Sans parler des différentes branches du Groupe Ippolito qui s’est peu à peu diversifié vers le tourisme, l’immobilier, l’industrie ou encore la valorisation des déchets et la production d’énergie. Mobilité géographique enfin, puisque le groupe familial est désormais présent dans tout le quart Sud-est, jusqu’à Lyon, Annecy, Clermont-Ferrand ou Orange. "Ouvrir le dialogue, c’est ça le vrai sujet, analyse Nicolas Ryckaert. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans du vertical, du directif, du professionnel pur, nous sommes dans de la discussion qui amène l’intérêt personnel non pas en conflit, mais en adéquation avec le projet professionnel. Il faut écouter pour être en phase avec les attentes des salariés."
Ainsi dans l’atelier varois de la Farlède, le deuxième plus important d’Azur Trucks, les salariés n’ont pas souhaité modifier leur organisation de travail. "Ils ont choisi de ne pas passer à 4 jours et de rester sur 5 jours, avec toutefois la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires. Ils sont donc passés à 38 heures hebdomadaires."