Après Paris et Lyon, 42 Mulhouse va être la troisième école du réseau créé par Xavier Niel à proposer des contrats en alternance aux entreprises. Les deux formations, inscrites au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), concernent les métiers de concepteur-développeur de solutions informatiques (bac +3) et d’expert en architecture informatique (bac +5), spécialisé en cybersécurité ou en data. Chacun de ces diplômes pourra être validé en une à deux années d’alternance effectuées après la réalisation du tronc commun de l’école (d’une durée de 8 à 18 mois), en fonction du niveau atteint par l’élève et de la validation ou non d’un premier stage.
Création d’un CFA
Pour ce faire, l’école 42 de Paris a créé l’an dernier son propre Centre de formation des apprentis (CFA). Ce dernier est désormais en charge de l’ensemble des titres RNCP proposés par les écoles du réseau. À Mulhouse, les étudiants concernés – une trentaine est attendue en 2024 - alterneront une semaine dans les locaux de l’école, au KM0, et trois semaines en entreprise. "Ils devraient avoir 9 à 10 projets à réaliser, en fonction des demandes des entreprises", estime Caroline Porot, cheffe du campus 42 Mulhouse.
450 postes à pourvoir chaque année dans le Grand Est
L’initiative vise à répondre aux besoins importants du territoire dans le domaine informatique. "Il faudrait 450 nouveaux développeurs chaque année dans le Grand Est. Nous avons pour objectif d’en former 100 à 150 par an", souligne ainsi Caroline Porot. La formation étant gratuite pour les étudiants, 42 Mulhouse compte sur le soutien des collectivités et des entreprises, au travers de la taxe d’apprentissage mais aussi grâce au développement des contrats d’alternance. Ces derniers se situent souvent dans le prolongement d’un stage, dont la réalisation sera bientôt obligatoire pour valider le cursus.
De profils atypiques essentiels au changement
Les quatre premiers stagiaires issus de 42 Mulhouse ont été accueillis ces derniers mois chez Systancia (éditeur de logiciels), Hager (fabricant de matériel électrique) et Alara (conseils en radioprotection). Leur nombre devrait cependant croître rapidement, au fur et à mesure de la montée en compétences des étudiants. "Certaines entreprises ont besoin d’être rassurées, notamment par rapport à la méthode de formation de l’École 42, basée sur un apprentissage sans encadrants. Mais la plupart de nos étudiants connaissent déjà le monde de l’entreprise ; ils sont autonomes et savent poser des questions", note Caroline Porot. "Il a fallu préparer les équipes en amont, reconnaît le président de Systancia, Christophe Corne. Mais grâce à ce stage, nous avons trouvé et embauché un ingénieur R & D qui n’en avait pourtant pas le diplôme".
"42 Mulhouse permet d’approcher des profils invisibles. Des publics qui n’entrent pas dans les schémas traditionnels mais ont la capacité de travailler dans des environnements variés et peuvent ainsi contribuer à la transformation des entreprises", résume Frédéric Creplet, président de l’école et dirigeant d’E’nergys, filiale du groupe Socomec dédiée à la performance énergétique. Quelque 4 500 candidats ont ainsi été reçus depuis l’ouverture de l’école.
